Voilà donc encore un trio norvégien devenu culte à la longue en restant assez silencieux pendant plus de 20 ans.
Le trio, formé de Dr. Best (Basse, Programmation), Cerastes (Voix, Guitares) et Prime Evil (Voix, Guitares) était jusqu’à ce jour à l’origine que de la sortie d’un seul album.
Retour en arrière où les églises noires de goudrons brulaient facilement en Norvège et où les musiciens s’amusaient à se flinguer entre eux et à faire de petits séjours en prison histoire de montrer qui était le plus « True ». Et justement, avant son assassinat par le « Count Grishnackh » aka Varg Vikernes, Øystein "Euronymous" Aarseth (Mayhem) signe sur son label Deathlike Silence Productions un trio originaires du Nordland glacial appelé Mysticum. Euronymous, toujours à la recherche d’originalité trouve leurs deux premières démos Wintermass et Medusa's Tears époustouflantes car les titres qu’on y découvre à l’intérieur mélangent Black Metal et Indus d’une telle manière que l’on n’avait pas encore entendu en cette époque reculée. Il veut absolument que leur premier album sorte chez lui, sa maison de production, mais malheureusement et tout le monde connait l’histoire, Varg Vikernes passera avant chez Euronymous pour mettre fin à sa carrière et laissant à jamais le trio dans les méandres de l’underground.
Le côté électro et Black Metal existaient bien sûr chez Varg et son Burzum mais aussi chez Beherit ou encore Abruptum avec des nappes d’ambiances industrielles mais chez Mysticum se sont des rythmiques excitées d’indus portées par la violence que l’on peut y entendre.
C’est de l’électro extrême qui pousse ses auditeurs aux abris comme sur « LSD » qui ouvre les hostilités.La musique est hypnotique et glauque, cosmique et psychédélique. Le disque a été enregistré et mixé aux Fias Co. Studios par le producteur Sverre Dæhli, puis masterisé par Tom Kvålsvoll à Strype Audio à Oslo.
Le nom de l’album n’a rien du hasard puisque sur leur premier album (devenu culte pour les raisons évoquées si dessus) In the Stream of Inferno sorti en 1996 sur le label américain Full Moon Productions qui date de près de 20 ans ce « nouvel album…de 2014 » y était déjà annoncé car on pouvait y lire sur le dos de l’album « Our next album, Planet Satan, will be recorded and accessible after rehabilitating from mental asylum ».
Maintenant chez Peaceville Records, Mysticum nous propose la suite de leur discographie à coup d’Industrial Black Metal dont la boite à rythme ne joue pas le remplaçant sur le banc de touche d’un batteur qui aurait mal au mollet pour nous faire du Blast Beast démesurément violent et rapide. Non !! Ici le but de cet instrument électronique est de colorer d’un noir fondu les pièces violentes et froides de leur planète comme sur «Annihilation », ou encore l’enclume «Fist of Satan ».
Assurément déconcertant, des morceaux comme « Far » ou « The Elder » teintés du son d’un essaim de guêpes ne raviront pas certaines personnes aimant le Black Metal classique (bien que le nombre de famille au sein de ce genre musical soit aussi nombreux que les coups de couteau qu’a reçu Euronymous de la part de Varg) d’autant qu’on y retrouve des samples.
Les guitares sont froides, aigus et ne font pas dans la tendresse, occupant plutôt un second rôle derrière une boite à rythme qui donne le ton froid et martiale à la production (« Cosmic Gun »).
Bref, un retour inespéré pour les fans du genre qui sonne le glas et ce dès la fin de « Dissolve to Impiety »…
Lionel / Born 666
