Wolves in the Throne Room – Celestial Lineage

Les américains de Wolves in the Throne Room sortent aujourd’hui leur 4ème album studio Celestial Lineage après le superbe Black Cascade paru en 2009.

Le groupe nous vient d’Olympia, Capitale de l'État de Washington dans le nord-ouest des Etats-Unis proche de la frontière avec le Canada. Ils sont catalogués de groupe de Black Metal mais jouent plutôt une musique cross-over d’influence Post Rock à la Isis, Pelican mélangée bien sûr avec du Black Metal atmosphérique comme Drudkh ou Agalloch et du Black Metal pur et dur scandinave.
 

Wolves In The Throne Room - La Boule Noire 2009


Pour que l’auditeur vive pleinement leur musique sur scène WITTR aime jouer dans la pénombre, devant des bougies et de l’encens qu’ils auront allumé eux-mêmes. Ils aiment créer ces ambiances afin de faire voyager leur auditoire dans les brumes mystiques de leurs créations. Nathan possède même une lumière bleue sur sa guitare qui éclaire les frettes afin d’y placer ses accords dans le noir.
 

Wolves In The Throne Room - Hellfest 2009


Les frères Weaver - Aaron (claviers & batterie) et Nathan (chant & guitare) proposent un album assez proche de ce que l’on connait du groupe mais peut-être encore plus calme. Leur Black Metal est toujours aussi planant et avant-gardiste.

On y entend des sons de la nature et des chants fluides féminins qui nous emmènent dans une musique contemplative et non dénué de sens. Il est clair que WITTH se détache d’autres formations en voulant nous rapprocher de la vie, de la nature et des émotions pures.

Le groupe tire son succès de son approche atmosphérique de sa musique comme sur « Thuja Magus Imperium » qui débute l’album avec ces sons de clochettes qui donnent un côté paien (peut-être ceux de chèvres en train de paitre dans les prés) et ces voix féminines sorties tout droit d’un rêve éveillé qui donne un côté mystique au titre.
 

Wolves In The Throne Room


Le groupe sait prendre son temps et ne se précipite pas tout de suite sur des guitares violentes et de la double grosse caisse…Non ! Ils nous amènent doucement vers leur musique qui possède cette originalité. Cet album aurait été composé en pleine forêt des mois durant. Et c’est vrai que l’on ressent cette dimension naturelle et écologique de l’approche contemporaine qu’ils mettent dans leur Black Metal.

L’ambiance atmosphérique reprend ces droits au beau milieu du titre (celui-ci durant 11:42 mn) avec les clochettes pour nous tirer un solo d’une finesse avec la couleur des images qui défilent devant nous. La voix exulte ses mots tout droit sorti d’une caverne perdue au beau milieu des bois.
On a des interludes sur l’album avec des chants de shamans sur « Permanent Changes In Consciousness » sous des sons organiques palpables comme un être en train de tailler une pierre.

Bien sur « Subterranean Initiation » est plus dans un esprit proche du Black Metal norvégien mais le groupe sait à un moment créer une coupure, un break très ambiant qui nous plonge dans les méandres de sa musique qui à ce moment prend des couleurs naturelles pour repartir de plus belle avec un riff puissant et accrocheur.
 

Wolves In The Throne Room


« Woodland Cathedral » est un titre calme d’une toute beauté qui vous hante grâce encore à des voix féminines rythmées par une batterie lointaine.

Ça blaste rapidement sur « Astral Blood » et nous remet sur les pistes des forestiers avec des growls crus sur des guitares qui s’enflamment violement. Comme ce titre est également très long (plus de 10 mn), on repart grâce à un break dans nos explorations de la nature chère à WITTR avec des guitares acoustiques et des couches de synthé pour nous bercer dans cet havre de paix. Suit une mélodie belle est ravageuse aux riffs inoubliables qui nous sort de nos rêves contemplatifs afin de terminer le morceau en beauté. Assurément un grand moment de l’album où les américains nous auront poussés dans nos derniers retranchements.

L'opus est pénétrant, sincère, où les mélodies et les ambiances vous montrent qu’il est parfois intéressant de sortir des routes balisées pour s’aventurer sur des chemins de traverse où l’on ne sait jamais comment cela va se terminer.

 

Lionel / Born 666

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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