Van Halen – A Different Kind of Truth


La dernière fois qu’on avait vu David Lee Roth au sein de Van Halen, c’était en 1984 avec l’album du même nom. On y trouvait un Van Halen capable de jouer tous les styles de musique (ils l’avaient déjà fait avec le « plus que moyen » Diver Down) mais certains puristes avaient déjà lâché l’affaire. Bien que dans les boums on avait le droit à notre petit « Jump » afin d’épater les filles car le « Hard » se faufilait timidement sur le dancefloor avec ses nappes de synthés sucrés…

Ensuite, l’arrivée de Sammy Hagar dans le groupe et la guerre à travers la presse entre les 2 chanteurs nous avaient un peu refroidis… Van Halen aura tout de même vendu 35 millions de copies de ses albums avec Roth (6) et 20 millions avec Hagar (5 dont 1 live).

Bon comme d’habitude avec Van Halen c’est le choc visuel (pas toujours positif) qu’on a en découvrant la pochette de ce nouvel opus tant attendu et sorti aujourd'hui dans les bacs. L’artwork ressemble comme deux gouttes d’eau à celle utilisée par les Commodores pour leur album Movin' On sorti en 1975 chez Motown Records. Doit-on parler de plagiat ? Mais non voyons, les trains ne vont pas dans le même sens….

 

Van Halen - A Different Kind of TruthThe Commodores - Movin' On

Où en sommes-nous presque 30 ans après le dernier passage de David Lee Roth au sein de Van Halen ? On a presque l’impression que rien n’a vraiment changé.

C’est en cela que le bât blesse, on sent que nos américains ont fait les fonds de tiroir pour remplir un album. Sammy Hagar disait il y a peu que le groupe n’a « zéro inspiration » et « zéro créativité ». Et pour bien démolir son ancien groupe, il rajoutait récemment dans magazine Rolling Stone : « J’ai entendu dire que ce nouvel album est composé d’enregistrements datant des vieux jours. Je veux dire des titres qui existaient avant même que je rejoigne le groupe. Ce que j’ai pu entendre c’est qu’ils n’ont pas travaillé sur des nouveaux titres. A ce jour Ed et Dave n’écrivent plus rien » …outch le vent !

La guerre est toujours là mais pour la défense d’Eddie Van Halen, ce dernier a souvent répété lors de nombreux interviews qu’il pouvait sortir un dizaine d’albums avec tout ce qu’il avait comme morceaux non sortis parmi ses archives…

Avec A Different Kind Of Truth on retrouve musicalement du melting-pot qui faisait le charme des californiens, la voix de David est puissante, bien envoyée… le travail en studio ne doit pas être en reste…

On débute avec « Tatoo ». On a ici un vrai tube Van Halenien mais avec un refrain assez horripilant. Dommage car le titre est assez sympa. Il a été enregistré en 2012 mais il serait une réécriture d’un vieux morceau de Van Halen « Down in Flames » datant de la fin des années 70’ que le groupe avait l’habitude de jouer dans les clubs enfumés de Los Angeles.

Quant aux titres « She’s the Woman » et « Bullethead », ce ne seraient pas non plus des nouveautés. Le premier date des premiers jours et apparait sur la démo du groupe alors produit par Gene Simmons des Kiss. Il avait même été joué par le groupe sur la minuscule scène du Cafe Wha? à New York.

Les chœurs se mettent en route sur « You and Your Blues », titre très californien, facile, on bloque les cordes au début et on avance tout doucement sur la pointe des pieds. Le titre est un peu « cheap », sans réelle inspiration et dénote de nos jours.

« China Town » nous réveille et nous donne un coup de « booster » avec son petit solo dévastateur au début du morceau suivi d’un riff énergique. On a vraiment l’impression d’écouter un morceau qui aurait très bien pu se retrouver sur l’album 1984 et aurait fort bien cohabité avec un « Hot for Teacher ».

 

Van Halen

En ce qui concerne « Blood and Fire » il n’aurait pas dépareillé sur un Fair Warning malgré un break à la « Panama » … la rythmique n’est pas en reste et on découvre le travail de Wolfgang (le fils d’Eddie) à la basse (car Michael Anthony depuis son éviction joue au sein de Chickenfoot  avec Sammy Hagar, le batteur Chad Smith des Red Hot Chili Peppers et Joe Satriani.)

Des cris d’éléphants apparaissent sur « Bullethead », réalisés à la guitare en intro, suivis d’un riff rapide donnent un rythme, une grosse puissance au titre. David se lâche avec une mélodie vocale bien envoyée. « As Is » déboule à fond avec la voix caractéristique de l’ancien beau blond. La guitare nous envoie de sublimes arpèges. Un titre proche de ceux qu’on avait l’habitude d’entendre lorsque Sammy jouait dans le groupe.

Ensuite « Honeybabysweetiedoll »  s'avère totalement indigeste. Malheureusement « The Trouble With Never » qui suit n’arrange rien à l’affaire, en revanche le solo nous laisse apprécier la dextérité toujours en vigueur d’Eddie. Quant à la voix de David qui se veut sexy, elle n’est vraiment pas à propos sur ce titre.

« Outta Space » vous plonge dans un passé où les californiens vous remplissaient tous les stades de Etats-Unis, ainsi que les backstages de jeunes filles pas très farouches. Le titre nous fait décoller vers la stratosphère et est loin d’être déplaisant à écouter d’autant plus que le solo est splendide, de l’Eddie pur jus. La voix toujours légèrement rocailleuse et sexy de David faisant le reste.

« Stay Frosty » vous fera penser à un « The Full Bug » de Diver Down avec sa guitare acoustique au début et un réveil en fanfare par la suite. Le tandem des frères est assez jouissif sur le solo, Alex caressant ses fûts tandis que le guitariste joue avec ses cordes comme un jeune débutant. Ce qui est fantastique c’est que le son ainsi que la production n’ont pas vraiment changé. Le riff est mélodique est très plaisant.

En Juillet 1981 lors de la sortie de Fair Warning, dans Guitare Magazine, on pouvait lire, je cite : « La patte Van Halen c’est ça. Ce paradoxe d’un rock pur et mélodique où des pincées d’atonalité servent de coefficient dix aux distorsions harmoniques. ». c’est tout ce qu’on retrouve sur ce titre. Bon allez, je dis « Pareil ! Pas mieux !!! ».

 

Van Halen

Avec « Big River » on a le gros Van Halen, gros son, gros groove avec une rythmique à la « and The Cradle will Rock… » mais en moins volubile, de l’indémodable Women and Children First (que n’ont pas respecté certaines personnes sur le Costa Concordia…). « Beats Workin' » essaye de retrouver les ambiances passées du groupe, mais la jovialité du titre retombe assez vite à cause d’un break assez mal ficelé ; et ce malgré un refrain très Van Halen®™ reconnaissable entre mille.

Bref, on est content d’eécouter à nouveau du Van Halen sur disque (le dernier album du groupe datant de 1998), car pour les voir c’est une autre paire de manche puisqu’ils ont annulé leur tournée européenne et donc par conséquent leur passage au Hellfest… alors comme on dit à Los Angeles…  « Wait and See ».
 

Lionel / Born 666

Tracklist de A Different Kind of Truth :

01. Tattoo
02. She's The Woman
03. You and Your Blues
04. China Town
05. Blood and Fire
06. Bullethead
07. As Is
08. Honeybabysweetiedoll
09. The Trouble With Never
10. Outta Space
11. Stay Frosty
12. Big River
13. Beats Workin'
 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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