Sous sa forme actuelle depuis 2009, le groupe Winterburst, originaire de Versailles, ne prétend à aucun moment révolutionner la scène. Néanmoins, ils commencent sur des bases forts solides, riches de leur premier essai plutôt concluant et bien accueilli par la critique et de leurs influences clairement scandinaves. L'ombre de Dimmu Borgir semble planer au dessus de la formation francilienne, mais ne la recouvre pas forcément entièrement.
Sans que forcément cette remarque soit péjorative, on ne peut pas dire que le groupe face dans la subtilités. Mais ce coté théâtrale semble clairement assumé, jusqu'à en devenir le fil conducteur de l'album. On pourrait presque le comparer à une sorte de pièce de théâtre morbide, ou, plus évident encore, à un opéra. Cette ambiance est largement soutenue par l'artwork, fruit du travail de George Grie, de neosurrealismart. Ambiance théâtrale, gothique et morbide, en tout cas, il est clair que laligne artistique du groupe est largement tracée, et son classicisme n'a d'égale que sa redoutable efficacité. Efficacité légèrement ternie par une production un peu faiblarde des guitares, notamment sur le morceau éponyme. L'album étant à la base une autoproduction, on leur pardonnera largement ces petites faiblesses qui ne gênent que très peu l'audition.
Qui dit groupe de Black Metal Syphonique, dit passage symphonique poussé, et l'album n'en manque pas. Comme dit précédemment, Winterburst ne fait pas dans la dentelle et nous livre de majestueuses mélodies symphoniques. Celle-ci sont souvent bien mis en avant... jusqu'à l'excès. Le sentiment d'écouter plusieurs fois le même morceau se fait parfois sentir, car la majorité des pistes se définissent de la même manière, malgré quelques exceptions tel que "Circus of Freak" et "D'ombre et d'Infini". Néanmoins, il est injuste de blâmer cet album pour ça, tant les composition font preuves d'une grande régularité et nous donne donc un album extrêmement homogène.
Un album extrêmement homogène, mais aussi extrêmement long... En effet, cela ne poserait pas forcément problème si l'opus était assez varié, mais le groupe s'enferme dans un style qui offre très peu de variété. Les fans de black symphonique apprécieront forcément de toute manière, et c'est en cela une réussite, mais il est indéniable que ce brûlot reste destiné aux fans.
Cette chronique manque peut-être de subjectivité car je ne suis moi-même pas vraiment fan de black symphonique, mais même en essayant d'avoir un maximum d'objectivité et de ne juger que les qualités intrinsèques de la musique, on ne peut nier une certaine linéarité et répétitivité qui, bien heureusement, sont dissimulés derrière un grand talent de composition.