Les guerriers de la Forêt Noire viennent de sortir leur quatrième album studio.
On pouvait s’inquiéter non sans raison du résultat de leur quête musicale, car il faut bien avouer que ces dernières années ont été mouvementées. En effet, depuis « Zum Tode hin » (2009), il y a bien eu la réédition de leurs deux premières productions « Wiege der Finsternis » et « Weltenkraft » en 2010, sous le nom de « Urwerk », mais des changements majeurs ont eu lieu depuis. Le départ du chanteur d’origine, Marco Schomas et un changement de label aurait pu porter un coup fatal au style caractéristique de Finsterforst, qui mêle avec brio le pagan metal à des sonorités folk plus festives un peu à la manière d'un Moonsorrow.
C’est donc avec beaucoup de curiosité que je me suis attelé à l’écoute attentive de « Rastlos » (sans repos). Et je n’ai pas été déçu, c’est le moins que l’on puisse dire !
L’aventure commence avec « Nichts als Asche » (seulement des cendres), un long morceau pagan et épique de plus de treize minutes, qui donne immédiatement la tonalité de l’album. Le nouveau chanteur, Oliver Berlin, s’en sort très bien et mélange avec efficacité un chant guttural avec des passages plus clairs.
S’en suit « Fremd » (étranger), avec ses douze minutes aux riffs puissants alternant des passages acoustiques et des mélodies typiquement folks avec un chant rageur. J’adore !
Un court interlude nommé « Am Scheideweg », (à la croisée des chemins) nous est proposé sous la forme d’un morceau instrumental accompagnant le souffle du vent des forêts germaniques.
La marche barbare reprend avec « Stirbt zuletzt » (mourrez en dernier) et ses chœurs et chants clairs mélodiques typiquement pagan.
On revient à un son plus lourd et des cris rageurs avec « Ein Lichschein » (une lueur) et ses quatorze minutes de bonheur guerrier.
Une dernière pause instrumentale, avec « Rast », ce qui signifie à juste titre « repos » nous emmène droit vers le bruit des flammes du titre « Flammenrausch » ; un beau morceau lent et épique de 22 minutes qui vient conclure l’album. Du pur pagan majestueux.
Bref, vous l’avez compris, Finsterforst nous offre ici son album de la maturité. Des longs titres où jamais je n’ai senti l’ennui venir, pourtant souvent un piège tendu aux musiques pagans qui sont souvent répétitives.
Tous les poncifs du genre sont réunis ici : instruments traditionnels, chœurs guerriers, cris rageurs, riffs puissants, atmosphère épiques et parfois enchanteresse, chants en allemand ! Si vous aimez le style, précipitez-vous sur Finsterforst, un groupe qui mérite d’être (re)découvert !
Nos sept guerriers de la Forêt Noire nous ont livré ici un album qui restera certainement dans l’histoire du groupe. J’espère par ailleurs qu’ils daigneront sortir de la Germanie profonde et venir faire une petite démonstration en terres gauloises, en attendant, je vous laisse admirer leur dernière vidéo très adaptée à l'ambiance hivernale de ce début décembre.
"Rastlos", sorti le 26 novembre 2012 chez Napalm Records.
Thomas Orlanth