Il y a des mecs qui maîtrisent les riffs et d’autres non. Ok vous allez me dire que sur une guitare il n’y a pas plus de 7 accords possibles à faire ! Et alors ? Les premiers riffs de « Hallelujah Rock n’ Roll » vous font penser à AC/DC. Et bien mes chers amis c’est la même histoire depuis plus de 20 ans mais cela nous fait du bien quand on a plus de nouvelles de nos chers australiens et qu'en plus c’est bien fait. Non, AC/DC n’a pas copyrighté cette forme de Hard Rock qui lui est normalement réservé. Tout le monde peut tenter sa chance. Rappelez vous des Starfighters avec leur « Alley Cat Blues » ou Heaven avec un « Where Angels Fear To Tread » ou encore de nos jours un Airbourne et un titre comme «Runnin' Wild » qui vous a donné le « mollet elbow » à force de taper le sol devant votre grand mère atteinte d’Alzheimer qui commençait seulement à comprendre que vous n’étiez pas comme tout les autres membres de la famille. Et bien oui, c’est ça le Rock !
Bien sûr la voix de Marc Storace y est pour beaucoup, jamais elle n'a été aussi proche d’un chanteur trop tôt disparu. Bon et vous, une petite virée dans un pub où des mecs nous envoient un vrai Rock ‘n roll comme « Rock Baby go » comme ça sans fioriture, puissant et sans rouge à lève vous n’en voulez pas ? Et bien dans ce cas, restez chez vous devant votre malheureux réseau social qui n’en a que le nom à jouer à vos jeux gratuits espérant atteindre des mondes merveilleux sans même rencontrer des nanas maquillées comme des vendeuses de Sephora. Alors avant de tout perdre de la vraie vie, lâchez-vous en ce lundi jour de sortie de l'album, introduisez Dirty Dynamite à peine acheté dans le lecteur et passez prendre des bières avant de faire une sacrée soirée avec des potes…
Ou alors, vous pouvez aussi taper du pied avec votre raquette de tennis à l’envers en train de vous regarder dans la glace de la salle de bain. Vous êtes beau, vous y croyez, vous bouger la tête et êtes sur d’être le lead guitariste des petits suisses. Et pourquoi pas ? Le rêve fait avancer les choses et ça permet de rester en vie. Surtout quand c’est bien fait. Des riffs à 5 tonalités différentes n’ont jamais fait de mal aux tympans et c’est tant mieux ou alors écouter autre chose et allez voir le petit con de neveux qui vous assure que le dernier titre n° 5 de l’album n 3 de machin chose qui vient seulement d’entamer sa première année d’existence est la révélation de l’année car ils sont passés aux Grammy Awards.
Allez, ça démarre…
Les textes sont explicites et vont droit au but « You want Cash, I want Love… » Ne va pas par 4 chemins. Oui « Hallelujah Rock’n'Roll » est connu archi connu ; son riff vous fait penser à tout et à rien parce qu’on s’en fout, on s’en tape le coquillard parce qu’à ce moment on à qu’une envie, celle de prendre une bière accoudé au bar près d’une magnifique blonde qui n’a qu’une envie, c’est d’aspirer vos dernières testostérones au fond des toilettes près du vomi que votre copain vient de vous laisser en clin d’œil. Ça sent la pizza chaude et humide flambée au whiskey…Au fait, qui l’a eu la belle blonde ? Et puis est-ce que vous vous en souvenez ? Vous ou lui ?
Les frères Young debout sur le bar vous font signe que vous devez vous essuyer le Jean avec les Kleenex car cela commence à tomber sur vos chaussures aux premiers accords de « Let the good time roll » parce que le manche ne fait que 50 cm et que les choix restent limités. Bon sang que c’est bon que de se sentir vivre, le gosier à marée haute remplie de Jack’s prêt à faire un tsunami ; quand de toute façon on sait que le lendemain sera difficile et que vous allez jurer devant Dieu de ne plus jamais boire une goutte d’alcool. Mince la copine de la blonde revient et elle est brune et vachement sexy dans son corset en cuir. Les menottes autour de la taille en guise de ceinture… je suis prêt à prendre le dessert. Rock n’ Roll. Pourquoi elle me regarde comme un roumain dans le métro s’approchant d'un Smartphone ?
Les solos pleuvent comme des pièces de 1 dollars à Las Vegas. L’âme de Bon plane sur « Bailout Blues » et c’est drôlement bien fait, et tant pis pour les puristes. Ce n’est tout de même pas de ma faute si ma tête bouge d’avant en arrière au rythme du titre. Ou encore un « Live my Life » où les petites notes de guitares égrenées par ci par là nous ramènent vers un AC/DC défendus par une armada de canons.
Heureusement le slow de la soirée va me sauver. Il n’en était pas de même lorsque j’étais plus jeune. « Help », repris à la sauce suisse en hommage au Beatles car l’album a été enregistré aux mythiques studios d’Abbey Road à Londres. Bref ; dans un corps à corps je ressens chaque mot de Storace accompagné de Tommi Heart au chant, puissant, triste, chargé d’émotion pour nous faire aussi ressentir que le temps a passé, que les mobs se sont transformées en Renault Megane. Que la belle blonde 85 B s’est transformée en une maman avec trois enfants et que vous avez divorcé depuis 5 ans, que les emprunts ne peuvent plus être honorés et que les lettres de relances s’accumulent dans la boite aux lettres ; ça sent déjà le huissier. Bref vous allez bientôt revenir chez maman pour manger du pot-au-feu. On peut demander de l’aide mais est-ce bien raisonnable ?
Tant qu’il y a des mecs comme Krokus qui pourront jouer cette musique on s’en sortira et on pourra partir en virée avec la Megane dont la porte passager ne s’ouvre plus depuis longtemps maintenant, et que vous avez fait un steeple-chase des révisions depuis bientôt 10 ans. A l’arrière il reste juste la place pour 6 packs de Jenlain entre deux copains et le chien devant allongé par terre, seul vrai partenaire depuis maintenant trop longtemps.
Les murs vibrent, les cds tombent de l’armoire et ça dans une paix toute relative. Suisse quoi ? « Better than sex » quoi, il faut que je l’interviewe afin de savoir ce qui est mieux que le sexe ? Un petit Status Quo n’a jamais fait de mal à personne et c’est sur un boogie endiablé que Krokus n’hésite pas à nous balancer ce rythme archi-connu mais agréable à écouter. Et puis Chris von Rohr change d’octave à la basse comme un DAD de la grande époque.
« Dög Song » va entraîner votre chien à secouer son arrière train sur votre mollet gauche vous prenant pour la chienne du voisin. Un grand coup de savate va le faire traverser la baie vitrée du séjour pour atterrir dans les hortensias de tonton Eugène. Ce chien là ne fume pas alors qu’il a fait tomber le Zippo sur la moquette en tergal de Tata Simone.
Pour les avoir vu au Raismes Fest en 2011 je peux vous assurez que ces mecs, n’ont pas pris une ride et aiment ce qu’ils font. Ils n’ont pas inventé l’eau tiède comme moi le fil à couper le beurre dans les chroniques musicales. Rendez-vous au Hellfest ! Je paye la première bière !!!
Lionel / Born 666