Ca faisait un petit bout de temps que la rumeur circulait sur les blogs indie et après en avoir épaté plus d'un avant sa sortie, voici que débarque enfin le LP éponyme de Melody's Echo Chamber, le charmant sobriquet de Melody Prochet, ex My Bee's Garden.
Produit par Kevin Parker de Tame Impala, ce disque de Dream pop ravageuse a la bonne idée de tenir toutes ses promesses.
Il faut bien reconnaitre qu'il est assez rare qu'un super single débouche obligatoirement sur un pur album. Sans être un chef d'œuvre total, l'album reste toutefois une heureuse exception, car comme toute bonne sorcière du son qui se respecte, Melody sait comment nous envoûter.
La plupart des compositions mélangent allégrement synthés électros à d'autres sons de guitares bien traficotées penchant plus vers du rock expérimental. De ce savant mélange découle un mur de son aussi imposant qu'il est étonnamment aérien ; et malgré l'aspect un peu confus des premières écoutes, on ne tarde pas à se rendre compte que les mélodies ainsi que les arrangements ne sont pas en reste, loin s'en faut.
C'est un peu comme si on avait décidé de fusionner du rock psychédélique exigeant avec de la pop de plage bien sucrée, et on ne va certainement pas s'en plaindre. Le coté faussement niais de certains titres arrivent même à nous arracher un sourire par leur qualité légèrement perverse : le meilleur exemple est probablement la chanson "Bisou Magique", avec une pause dans le refrain assez équivoque. Autre fait notable, bien que le chant alterne sans vergogne entre anglais et français, le tout affiche une homogénéité cristalline. Comme quoi, même le français peut se mélanger sans mal avec l'anglais pour peu qu'on sache l'utiliser intelligemment.
Seule petite ombre au tableau, l'album traîne un peu en longueur sur sa fin, nous gratifiant d'un "Be Proud Of Our Kids" sympathique mais tout à fait dispensable. On sent aussi à l'écoute de ce titre que la formule magique s'épuise inexorablement, ce qui implique qu'un changement radical serait le bienvenu pour la suite.
Ne chipotons tout de même pas trop, car on n'est pas en reste de perles mélodiques aussi psyché que pop, à consommer sans modération, là haut, dans un ciel multicolore aux nuages barbes à papa.