Dillon l'invisible
Après une première date prévue en mars dernier qui avait été annulée, voilà finalement le moment de découvrir la mystérieuse Dillon sur la scène du Fuzz'yon.
Sorti en fin d'année dernière, son premier album intitulé This silence kills est un petit bijou, un diamant brut qui cache sous sa structure parfois imparfaite un réel talent pour la composition et l'écriture.
Plus tôt dans la journée, j'ai eu le plaisir de l'interviewer. Une entrevue durant laquelle la belle berlinoise lève un un peu le voile sur sa personnalité.
Mais pour l'heure, me voilà de retour au Fuzz'yon et c'est Inga Liljestrom qui vient ouvrir ce début de soirée.
Cette artiste d'origine finlandaise qui est installée en france depuis peu, livre une musique Rock/Folk du meilleur goût.
Si son album Black Crow Jane alterne des moments calmes et d'autres plus énervés, ce soir Inga a fait le choix de rester dans la douceur.
Accompagnée d'un guitariste, elle pose sa voix à la fois douce et puissante sur des compositions dépouillées, ne gardant que l'essentiel pour emmener l'auditoire là où elle le souhaite.
Le public est suspendu aux lèvres de la chanteuse ! Et ce n'est que lorsque les dernières notes finissent de résonner dans la salle que l'on se rend compte qu'Inga nous avait plongé dans une certaine torpeur bienveillante de laquelle on s'extrait doucement, tout en gardant de nombreuses images du beau moment que nous venons de vivre.
DILLON
Juste le temps d'aller se désalterer un peu et c'est à Dillon de prendre place sur la scène du Fuzz'yon.
L'entrée de la jeune femme (et de Thamer Fahri qui l'accompagne) se fait dans le noir. Et le reste du concert ne sera guère plus lumineux ! Seul trois spots éclairent en contre jour, ne faisant ressortir de Dillon qu'une silhouette fantômatique.
Derrière son clavier elle entame "Thirteen thirty five". Son timbre de voix si particulier sublime cette chanson qui est un des points forts de l'album.
Une chose surprend cependant, les sons électros qui bien que présents sur l'enregistrement studio, prennent en live beaucoup plus d'importance.
Une fois la surprise passée, on redécouvre les compositions de la jeune chanteuse qui prennent alors une toute autre envergure.
La voix joliment ébréchée de dillon crée une atmosphère tout à fait particulière. Elle distille une large palette d'émotions qui embarquent l'auditoire dans d'étranges paysages sonores à la saveur à la fois douce et amère.
Au moment d'interpreter "Tip tapping" elle fera participer le public au refrain et descendra même un court instant dans la salle.
Ce sera le seul et unique moment où l'on pourra distinguer les traits de son visage.
"You're my winter", "Texture of my blood", "Your flesh against mine" et "The undying need to scream" font notamment partie du set.
Le charme opère mais la fin du concert approche. Plus qu'un concert, une expérience. Un tourbillon sensoriel qui ne s'est arrêté qu'une fois les lumières rallumées.
Créature étrange et envoûtante, Dillon est assurément une artiste à suivre, en témoigne ce superbe moment passé entre sensations et émotions.
SebC
Crédits photo : Seb photos
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