L’Attente aura été longue, mais les norvégiens de Koldbrann reviennent avec un Vertigo bien ficelé pour vous étourdir pendant vos longues soirées d’hiver. C’est vrai que le précédent album, Moribund date de 2006 mais ils avaient su garder le contact en nous envoyant de temps en temps des EPs par ci, un DVD par là ou des singles dernièrement.
Alors, bienvenue dans des sonorités bien distordues, poussées à l’extrême, parfaites pour vous renverser sur votre canapé clic-clac et finir en hot dog. Alors « oui », les norvégiens par leur musique et les ambiances comme « Hjertets Holodomor » ou « Terminal Transnistrii » arrivent à nous désorienter. Ces plages musicales que l’on retrouve tout au long de l’album donnent le tempo à l’album. La frappe du batteur sur « Drammen » (ville dont ils sont originaires) vous annihile. La mélodie est claire, le riff avance tranquillement mais surement en écrasant tout sur son passage tel un Khold Maître à penser du mid-tempo glacial.
Mais la force de Koldbrann, c’est de trouver des breaks qui redonnent un second souffle aux morceaux comme par exemple sur « Totalt Sjelelig Bankerott » ou le « Drammen » totalement « True Norvegian Black Metal » faisant honneur aux vétérans des années 90’s, avec un admirable solo de Kvass à la fin du titre.
Les structures des morceaux sont assez complexes et l’on progresse durant les morceaux au travers de différents plages musicales admirablement bien exécutées avec le chant de Mannevond qui vous glace les os. Les solos très aériens dans un esprit Heavy vous surprendront, flirtant même avec un esprit Blues sur « Goat Landge ».
La typo et l’artwork ne sont pas sans nous faire penser à une ambiance stalinienne de la « grande époque », accentué sur le titre « Stolichnaya Smert » (c’est Katarz qui va être contente) faisant un clin d’œil à un de leur ancien titre « Russian Vodka » sorti en 2009 avec ses voix « féminines » déjantées et le son du synthé complètement vintage. Un esprit Punk hante ce titre avec cette rythmique à contre temps à la Darkthrone. Ça sent le gros Pogo au milieu d’un Circle Pit au milieu d’un lac gelé pendant un match de hockey !
« Phantom Kosmonaut » et « I Eklipsens Skimmer » sont de bons exemples de ce que le groupe peut trouver de riffs bien envoutant perdus dans des breaks gorgés de haine. Le chant y est aussi pour beaucoup, écorché, chaque mot trouvant sa place dans une production soignée, chaque intonation est très bien ressentie.
« Inertia Corridors » est totalement envoutant avec des sonorités arabanisante / indiennes sur un break en parfaite adéquation avec l’étourdissement que l’on ressent à l’écoute de ses notes venues de loin… quel morceau de clôture !! Arghhhh !!!
Lionel / Born 666