Funeral for a Friend – Conduit

Les Funeral for a Friend forment un groupe qui déclenche des réactions assez extrêmes. Adorés par leurs fans (d'autant qu'ils ont l'air de mecs plutôt sympas et proches de leur public), ils sont également parfois catalogués comme têtes à claques de premier ordre. Leur style musical est en effet sujet aux quolibets et moqueries, car si leur page wikipedia parle de "Post-hardcore", on préfèrera parler ici d'Emo/Hardcore, en référence aux riffs certes bourrins, mais aussi au côté extrêmement mélodique des refrains, qui offre un contraste pouvant agacer les purs et durs. Pour faire court, FFAF a hérité d'une certaine réputation de tapette chez ses détracteurs. Un peu facile en vérité. Car si les groupes de merde qui alternent gros riffs et refrains archi niais sont effectivement légion et que ce courant, qui a pris la suite du néo-métal, devient pénible à force de produire des groupes interchangeables, il y a aussi des groupes de qualité et non opportunistes, qui ont choisi ce style naturellement. Or, FFAF fait partie de ceux-ci.


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Dès ses débuts, les musiciens ont montré à tout le monde qu'ils étaient sincères dans leur démarche. C'est simple, on sent un supplément d'âme chez nos gallois. Leur but n'a jamais été que de faire la musique qu'ils aimaient, pas de prendre le train en marche. Personne n'est obligé d'adhérer à leur musique, mais remettre leurs motivations en doute paraît inutile. Car ces refrains ultra mélodiques, ils ont ça dans le sang, et s'avèrent à des kilomètres de leurs horripilants compatriotes de Bullet for My Valentine (dans un style certes différent). De plus, ils n'ont cessé de durcir leur propos et sortent avec ce 6e opus, sobrement intitulé Conduit (disponible le 6 février prochain) leur album le plus court, mais aussi le plus dense et le plus dur. 11 titres pour un résultat qui frôle la demi-heure. Le groupe a condensé son propos pour un résultat ultra efficace. Sans changer drastiquement sa formule, FFAF durci son propos et sonne plus hardcore que jamais. L'idée est judicieuse car les refrains dece type de groupes peuvent vite devenir clichés au possible. Alors bien sûr, les allergiques ne changeront pas d'avis, mais ce Conduit se pose en album parfait pour les fans et pour ceux qui souhaiteraient découvrir ce combo travailleur qui continue de progresser.

Le hic, c'est que le timbre de voix de Matt Davies est un peu fluet pour convenir parfaitement à ce durcissement. Le chanteur fait de son mieux, s'époumone comme rarement auparavant, mais ne peut pas non plus se greffer de nouvelles cordes vocales. Ce n'est certes pas rhédibitoire, mais ce décalage n'en donne pas moins une impression un peu étrange à l'écoute. Une fois de plus, les fans ne seront pas décontenancés et peuvent se jeter les yeux fermés sur ce nouvel album qui devrait les combler au plus haut point. En revanche, bien que ses musiciens soient de gros bosseurs et n'aient pas hésité à se remettre en question, il est peu probable que les hardcoreux qui trouvaient le son du groupe un peu trop light ne changent d'avis. Mais encore une fois, FFAF fait partie des quelques groupes véritablement honnêtes dans ce style et il serait vain de leur demander de faire autre chose que ce qu'ils aiment. Mais avec ce 6e album, les gallois prouvent leur capacité à se remettre en question et à s'adapter à leur époque, ce qui devrait être tout à fait satisfaisant pour leur ouvrir les portes de la longévité.

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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