Etant donné que l'on s'était raté lors de leur venue au début du mois de décembre au Cabaret Sauvage, et que je devais interviewer à ce moment là le groupe de reggae Français en vogue Broussaï; il ne pouvait pas être autrement que de se rencontrer à Rouen le 31.01.2013 pour la suite de leur tournée "Kingston Town".
Après avoir assisté aux répétitions, c'est avec entousiasme que je pars à leur rencontre. On sent un groupe soudé, rempli de simplicité, de générosité, d'énergie positive une vraie bande de potes, ayant plein de choses à dire... Une bonne ambiance règne dans les loges, ca se chamaille, ca rigole bien, ca échange et partage en grande simplicité. Je commence donc cette interview en compagnie d'Eric et Alex, les deux chanteurs du groupe.
- D'ou vient le nom de votre groupe: Broussaï?
Eric: En fait, c'est un truc qui remonte à notre jeunesse car tu trouves ton nom de groupe quand tu démarres. Tu ne penses pas qu'il te suivra tout au long de ta carrière... c'était pas ultra réfléchi. Ce qui nous intéressait la dedans, c'est le coté indépendant et rebelle; la végétation sauvage qui reprend le dessus, là où t'as pas forcément envie. C'est un peu l'image des brindilles qui repoussent entre les pavets... ça représente le coté indépendant qu'on retrouve dans nos textes.
Alex: La Broussaille, c'est aussi une végétation sauvage, qui n'a pas été semée par l'homme, ça pousse tout seul. Ce coté un peu sauvage, indépendant, rebel, nous correspond assez bien. Tu peux dire que c'est Bruno (Batteur du groupe) qui a trouvé ça.
- Cela fait un peu plus de dix ans que votre groupe existe, quel bilan pouvez vous déjà en faire?
Alex: Déjà, ça a beaucoup évolué et toujours en mieux. C'est ce qui est intéressant. Sur la pente qu'on est en train de monter, on y va doucement mais on est jamais sur la descente, et c'est ce qui est vraiment bien. On a vécu des trucs de fou, qu'on aurait jamais cru. Au départ, on était une bande de potes, on jouait dans un garage, tous sur un ampli... On joue dans un bar puis dans un autre etc... Un an après, on fait la première partie de Jamaïcan All Star et là, t'es l'homme le plus heureux du monde, tu te dis " c'est bon, je peux mourir demain, j'ai pu jouer sur la même scène que des Jamaïcains". Et puis petit à petit, tu fais des trucs de plus en plus fous. T'en crois pas tes yeux, tu fais des festivals, le Canada aux Francofolies, l'Olympia, le Reggae Sun Ska devant 20 000 personnes, Kingston, bientot le Summerjam... c'est que du bonus, que du plaisir. On fait que kiffer un truc sur lequel au départ on aurait pas misé un centime...
Eric: Pourtant au début, nos parents étaient un peu catastrophés, on avait 20 ans, certains faisaient des études de STAPS, d'autres étaient étudiants à la fac dans différents milieux et on est tous sortis de ça. On s'est mis "Pions" ( surveillants college), pour pouvoir répéter à côté et quand même tenter notre chance. L'idée de faire vraiment quelque chose dans la musique nous est apparue entre l'album "Insurrection" et "Avec des mots". Il s'est passé deux ans et demi entre les deux albums, on a structuré un projet professionnel, pour essayer d'en faire notre vie. On est d'ailleurs devenus intermittents du spectacle 1 an après la sortie d'"Avec des Mots". C'est à partir de ce moment là qu'il a commencé à se passer quelque chose.
- Vous avez toujours été autoproduits, qu'est ce que cela implique?
Alex: Si on en est là aujourd'hui, c'est grace à la musique, mais aussi à notre capacité à se structurer, à rester sérieux dans notre travail. On n'a pas de maison de disque, il a fallu qu'on apprenne sur le tas. Pour le moment, on a l'impression d'être mieux servi par soi même donc du coup on continue comme ca...
Eric: Oui, on est un peu "Auto-Tout" (rires)!! Avant de trouver le tourneur "Music Action" en 2009, c'est moi qui faisais les tournées du groupe. Du coup, j'avais des pages Excel de centaines de contacts, je les appelais, je faisais des mails et à coté je faisais des compos... Pareil pour le disque, seulement depuis notre dernier album Kingston Town nous sommes entourés du label Soubeats Records mais restons malgré tout très investis dans la production et le développement de nos projets. Par la force des choses, on s'est formé au coté administratif de la musique qui permet à un groupe d'exister et de grandir. Maintenant, quand on nous propose un truc, on a pas que le regard du chanteur, on est ouvert à toutes propositions mais on en accepte pas beaucoup, on connait le milieu. D'ailleurs, le film "Rude Boy Story" de Dub Inc retrace bien le milieu de l'autoproduction.
- Que pensez vous de la non médiatisation du reggae aujourd'hui?
Eric: Par rapport aux oreilles de Mr tout le monde, jamais on passe sur les grandes ondes, ni à la télé... Honnêtement, on aimerait bien; juste pour voir si le grand public pourrait accrocher. Mais on a pas trop le droit de cité (être admis dans...) à cause du fait qu'on est autoproduit et indépendant comme la plupart des groupes reggae. Les majors de la musique détiennent tous les accords commerciaux donc si tu fais pas parti de ce monde, tu ne peux pas espérer passer à la télé ou sur les grandes ondes... Même si ta musique rencontre un franc succès, si tu remplis des salles pas possibles, si tu sens qu'il y a une accroche qui pourrait plaire à un public assez large, et bien t'as pas le droit de cité, c'est ce que racconte Dub Inc dans son film.
Un autre point, c'est que le reggae a toujours été populaire, mais n'a jamais été "tendance"; sauf il y a quelques années avec Pierpoljack, Sinsemilia ou Tonton David. Sinon, c'est toujours populaire, et de manière constante. C'est pas comme certaines musiques ou artistes qui sont "tendances" à un moment donné mais qui ont une durée de vie professionnelle très courte. Dans le reggae, il y a un truc plus constant, mais un peu plus en marge par nature.
Alex: Le public reggae n'est pas fan des groupes "commerciaux". Ce qui fait que l'un dans l'autre on s'y retrouve; on voit des groupes reggae qui ont beaucoup marché à un moment donné, qui ont vendus des centaines de milliers d'albums, qui sont passés à la télé etc... et qui ensuite ont eu le revers de la médaille, se sont fait insulter, lincher etc... Ces groupes ont encore beaucoup de mal aujourd'hui. Le succès commercial est assez tangent.
- Vous avez enregistré votre dernier album en Jamaïque, pouvez vous nous décrire cette expérience?
Eric: On est parti un mois, on avait déjà composé un bout de l'album avant, des petites pré-prods. Et une fois là-bas, les 3/4 des trucs ont changés, c'est un projet Franco-Jamaïcain. L'idée partait de Sam Clayton (Mystic Revelation of Rastafari) et nous. Le but était de nous mettre en relation avec des artistes, musiciens légendaires de l'île comme Sticky Thomson aux percu, Bobby Winston à la guitare etc... Tout ça pour faire un projet ensemble, faire sonner nos compo très Old School, essayer de faire un son vintage. Aller dans les studios où Marley a fait ses quatre premiers albums, s'inspirer des sons à la Natty Dread Etc... Des sessions où tout le monde joue ensemble. C'était la première fois qu'on enregistrait en live, tous les instruments jouaient ensemble, les chants aussi. Certaines prises ont été gardées dès le premier coup. C'est complètement différent. C'est aussi là-bas que l'on a attendu le plus dans notre vie, c'est un truc de fou; par exemple on nous dit "Rendez-vous à 10h au studio demain", et à 16h toujours personne...et quand ils arrivent ils se disent" ah tiens j'ai faim" (rires) mais du coup une fois que la session se met en route, ça bosse vraiment, jusqu'à très tard parfois. C'est une autre façon de travailler, ils accordent énormément d'importance à l'âme et à la fraicheur des prises, c'est à dire au moment présent. Capter un moment exceptionnel en studio, partager entre les zicos où tout le monde est content de la prise à la fin plutot que de recommencer 50 fois les trucs pour avoir quelque chose de parfait en justesse, en rythmique etc... mais qui est vidé de sa substance. Ils essayent au maximum du possible de garder les premières prises ou au pire la seconde ou la troisième sinon tu passes à autre chose. Du coup, ça donne un album beaucoup plus vivant que les autres, il n'y a pas de métronome, ça joue tout seul. C'est une vie qu'on a découvert là-bas en studio et maintenant on fera comme ça pour enregistrer les sons roots. En Jamaïque, il y avait aussi un coté immersion, tu pars un mois, t'es loin du système, de la famille...etc Juste en groupe et avec un graphiste pour les photos pour l'album.
Alex: Autant musicalement qu'humainement, c'était une superbe expérience. Le reggae c'est une musique où il ne faut pas être que bon techniquement, il y aussi un esprit, une âme, un feeling... C'est aussi pour ça que l'on est parti.
- Et depuis la sortie de l'album, vous êtes en tournée; quelle date vous a particulièrement marquée?
Le cabaret sauvage était une soirée magique, qui rentre dans le Top 3 des concerts réalisés. La salle était chaleureuse, conviviale et le public énorme. On a organisé un appéro géant pour les spectateurs spécialement pour cette date. On voulait le faire sur toute la tournée mais logistiquement, ce n'était pas faisable.
- Pensez vous réaliser d'autres projets à l'étranger après cette expérience en Jamaïque?
Alex: On sait avec cette expérience Jamaïcaine qu'en alliant projet musical et aventure humaine ça donne de belles choses et qu'on adore ça. Donc le prochain projet, si on peut, si on a les moyens financiers je pense qu'on essaiera de créer un voyage autour de notre musique et vice versa. C'est vraiment puissant, on l'a fait avec "Kingston Town" et si on peut réitéré cette formule là, peut être l'Afrique ou d'autres pays...
Eric: Cette année, on a déjà une grosse date en Allemagne avec le Summerjam. On essaye d'intéresser les Allemands à ce qu'on fait en espérant que ça fasse des petits. On a eu des articles dans les magasines spécialisés Allemands comme le Reggae Vibes.
- On peut s'attendre à quoi comme Actu en 2013?
Eric: On a dèjà pas mal de morceaux, on en avait fait 16 ou 17 et on en a mis que 12 dans "Kingston Town"; donc il y a déjà pas mal de morceaux qu'on a "sous le pied" . Là, on bosse aussi sur des clips en ce moment. On est sur "Kingston Town" feat Dubtonic Kru. On a pas mal d'images de Jamaïque qu'on a ramené mais pas encore exploitées. On va donc mettre ça en clip et ça sortira pour le printemps. Après, on bosse sur des inédites, celles qui n'ont pas été retenues mais aussi des nouvelles qu'on est en train de faire. Et du coup, on va chercher à sortir deux ou trois chansons dans l'année. Peut être faire un truc qui change un peu, dans un style différent, quelque chose qu'on aimerait bien tester.
Alex: On a fait aussi un son pour "Génération H", c'est le rédacteur en chef de Reggae.fr qui sort un livre sur la génération Haschich. C'est un roman sur son Road Trip. C'est sur la génération qui a passé son adolescance dans les années 90, qui est trentenaire aujourd'hui et qui s'est appropriée le cannabis comme nos ainés se sont appropriés l'alcool, tu vois... Du coup, il y a un Cd dans le bouquin avec tout un tas d'artiste qui pose sur un One Riddim. On a posé une "Ganjah Tune", on en avait encore jamais fait. Elle fera peut être aussi partie des inédites.
- Je constate aujourd'hui qu'il y a les amateurs de reggae Français d'un coté et les anti reggae frenchy de l'autre; d'où peut venir cette réticence selon vous? Vous êtes également parfois critiqués assez durement sur les réseaux sociaux, qu'est ce que cela vous fait?
Alex: C'est comme dans le rap ou dans le rock, il y a toujours un coté où les Jamaïcains sont meilleurs dans le reggae donc on écoute du Jamaïcain.
Eric: C'est très subjectif, tu retrouves ça dans toutes les musiques réappropriées, qui viennent pas de chez toi. Parce que par exemple, quand tu fais de la variété française, personne ne va reprocher à Brassens d'avoir fait ce qu'il a fait... Alors que nous, on s'est approprié une culture "Black", étrangère, qui vient de la Jamaïque etc... parce que c'est notre kiff. Et du coup, on l'a fait à notre sauce avec notre langue parce qu'on a envie que les gens nous comprennent. Il y en a qui trouvent que c'est un peu travestir l'âme de cette musique que de faire ça... Alors que vue de l'extérieur, les Jamaïquains sont trop fiers que des Français fassent du reggae, pour eux c'est l'universalité du "Reggae Music"; et c'est ce que je pense. Il n'y a rien de plus mortel que d'avoir du reggae Japonais, du Reggae Américain avec Groundation, du reggae Africain avec Tiken Jah Fakoly etc... Moi je trouve que c'est fantastique, mais cela reste une question subjective. Je pense qu'il y a des gens assez fermés et coincés sur du reggae Jamaïcain et pour eux le reggae c'est ça. Et à partir du moment où tu leur proposes autre chose, ils taillent. Après, les goûts c'est une chose, mais ce que je remarque trop souvent c'est que malheureusement, il y a une fermeture d'esprit à un moment. Tu peux ne pas kiffer mais je ne vois pas où est l'intérêt de vraiment descendre, tailler, sans pitié... C'est peut être dû à une frustration ou alors à de la jalousie. Si ces gens avaient compris quelque chose au reggae music, ils ne passeraient pas leur temps à diffuser du venin mais feraient plutôt en sorte d'apporter du bon. Donc quelque part, ça me fait plutôt sourire, en plus, on voit souvent que c'est les mêmes qui laissent ce genre de commentaires. Ca reste une minorité, on peut voir par exemple au Reggae Sun Ska où l'on sait qu'il y a pas mal d'"anti reggae Français", où on vient pour voir du Roots, et quand tu vois le feu que c'est, tu te rends compte que c'est une infime minorité sinon on se ferait jeter des tomates là-bas (rires). Ils sont intolérants, plutot que juste dire "c'est pas mon kiff", il leur semble invraisemblable que quelqu'un d'autre puisse aimer, c'est un peu des intégristes.
Alex: Nous aussi on écoute plus de jamaïcain que de français. Des sites plus intéressés par le style Jamaïcains au départ nous ont ouvert leur porte et s'intéressent à nous aujourd'hui. Je pense que tout peut évoluer. Grace à des groupes comme nous ou comme Dub Inc ou Danakil qui ouvrent des portes. Les gens sont sceptiques au départ, critiquent, puis ils vont voir un Live, ils partagent quelque chose, se rendent compte du message, des bonnes vibrations et commencent à respecter petit à petit. On voit qu'au début, il y avait de la réticence par rapport à nous, peut être à cause de notre coté "Provincial" ou le nom du groupe qui peut faire "Campagnard"; mais une fois le micro dans la main, on a des choses a dire, il y a des bon riddims, et petit à petit, ça se détend.
Eric: Il y a aussi le fait d'être de plus en plus visible, car plus tu es "connu" et plus t'as de gens qui t'aiment pas. Cela fait parti de la notoriété. Si des gens ne t'aiment pas, c'est déjà qu'ils se sont intéressés à ce que tu fais; le pire c'est l'indifférence en fait. Même quand on parle de toi en mal, c'est que mine de rien, il y a quand même un intéret.
- Je remarque que l' "individualisme" est un sujet qui revient dans vos réflexions, pourquoi ca?
Eric: L'indivdualisme dans les mégapoles aujourd'hui nous frappe; on ne fait que constater. On a jamais été une aussi grosse concentration d'humains dans un si petit périmètre pour au final être si loin les uns des autres, être si automates. Il se passe un truc de fou, une fille se fait violer dans la rue et les gens autour ne calculent rien... Ca concerne tout le monde, nous aussi; ce n'est pas une critique des autres, je m'inclus aussi la dedans, c'est un constat de notre déviance....
Alex: En fait plus t'es nombreux et plus t'es seul. Il n'y a jamais eu autant de solitude dans les grandes villes; les gens sont sur Meetic car ils ne savent plus se rencontrer, tout seul devant son ordi alors qu'il y a des millions de personnes tout autour.... C'est paradoxal. Je pense que les prochaines générations qui vont arriver, vu que tout le monde est collé à l'ordi, à l'i-phone, il y aura de moins en moins de connexions humaines. C'est plus des connections par procuration derrière son écran. Et bien sûr qu'on s'inclut aussi là dedans. Avant j'écrivais mes chansons sur papier et aujourd'hui, j'écris direct sur ordinateur. Je préfère car je peux faire des recherches en même temps, j'ai les infos de suite et mine de rien tu passes des heures dessus.
- Etes vous également touchés par la crise du disque et par le téléchargement illegal?
Eric: A l'age d'or du disque, même avec un petit succès, tu pouvais vendre 200 000 disques. Maintenant, c'est l'époque du téléchargement, même les gros succès vendent 20 000 ou 30 000 disques... Toute façon c'est simple, avant le disque d'or c'était 250 000 ventes, tout le monde ne pouvait pas atteindre ce chiffre non plus; mais aujourd'hui c'est 50 000 et je peux te dire que pour faire 50 000 ventes en magasin tu peux t'accrocher (rires). Aujourd'hui, tu vas dans les rayons de la Fnac, c'est le désert complet, il n'y a plus personne.
Alex: Les rayons rétrécissent à vue d'oeil, de mois en mois. Dans quelques temps, il ne restera plus qu'une petite étagère avec 5 ou 10 disques de reggae, pareil pour le rap et pour le rock (rires)...
Eric: Malgré tout, d'album en album, la conjoncture étant de plus en plus mauvaise on arrive quand même à vendre un petit peu plus à chaque fois. Tu vois que c'est quand même parce que ça avance. Au début le téléchargement nous a aussi aidé à nous faire connaitre; c'est plus facile pour démarrer quelque chose par contre ensuite pour pérenniser quand le projet est bien installé ça devient beaucoup plus compliqué. Aujourd'hui, les ventes de disques sont divisées entre 5 et 10 fois; un groupe qui vendait 100 000 albums à l'époque en vend 10 000 à 20 000 à ce jour...
Voilà, après cette longue interview, je vous laisse vous préparer pour le concert, on a pas mal débordé sur le timing et je vous remercie d'avoir consacré pas mal de votre temps pour La Grosse Radio reggae!!! Big Up!!!
Un grand merci également à toute l'organisation de la salle du 106 pour leur accueil et la qualité de leur prestation.
prochains concerts de Broussaï:
07/02 L'Usine ISTRES (13)
09/02 La Manekine PONT SAINTE MAXENCE (60)
22/02 La Traverse GENEVE (CH)
01/03 L'Observatoire CERGY-PONTOISE (95)
02/03 Festival Lelex Part En Live LELEX (01)
15/03 MJC Picaud CANNES (06)
16/03 Le Sonambule GIGNAC (34)
13/04 Brussels Reggae Festival BRUXELLES (BE)
20/04 Salle de la Charbonnière ANCENIS (44)
26/04 Les Musicales d'Avril LA TESTE DE BUCH (33)
27/04 Espace Colette Besson SAINT GEORGES DE DIDONNE (17)
03/05 Le Réservoir SAINT MARCEL (71)
04/05 Salle Fernan PAMIERS (09)
08/05 Festival L'Ascension du Son PLEMY (22)
10/05 Rolling Saône Festival GRAY (70)
18/05 Festival Watt's à Bar BAR-LE-DUC (55)
31/05 Festival Musik à Pile SAINT DENIS DE PILE (33)
01/06 Festival Lev'Roots LEVROUX (36)
20/06 Le Nautilys COMINES (59)
06/07 Pelstival HARREVILLE-LES-CHANTEURS (52)
07/07 Summerjam Festival COLOGNE (DE)