Death Wolf, anciennement Devils Whorehouse, était un groupe de reprises des groupes tels les Misfits ou Samhain fondé par Morgan Håkansson, guitariste et membre fondateur de Marduk, sauf qu’ici le suédois tient la basse. Comme en 2011 le groupe décide de laisser les titres de leurs anciennes idoles dans l’armoire et de se lancer dans leurs propres compositions, ils préfèrent ainsi changer de nom. En ce lundi 18 février, ils sortent ainsi chez Century Media un nouvel album qui nous pète à la gueule sans attendre.
La ligne mélodique de la voix est enivrante, puissante et violente. Tel un prêcheur Maelstrom va vous exploser la tête. Le rythme est lent, mais sur. Il avance tranquillement dans les moindres coins de votre conscience. C’est pesant, sombre et la voix ajoute cette touche malsaine dans « Noche de Brujas » patiné 70’s période gourou azimuté. Maelstrom prend un phrasé à la Tom Araya sur « World Serpent » tout en ayant une palette sonore qui passe allègrement des médiums aux graves d’une façon étourdissante. Bien sûr, le côté Glenn Danzig est toujours présent. Les riffs de Makko sont là, soutenant le titre à un niveau puissant et rapide dans ce Black n’ Trash qui vous fera prendre une bonne scoliose.
Des morceaux lent comme « Lords of Putrefaction » montrent un réel sens de la mélodie pour ceux qui aiment des groupes à voix claires comme les défunts The Devil’s Blood ou le possédé « Death Wolf March ». De toute façon les titres sont courts et proposent à chaque auditeur de trouver sa petite perle noire.
La force des suédois est de proposer des ambiances diverses et variées tout en ne reniant pas un certain sens de l’approche qu’ils ont du Metal. Une belle réussite pour se jeter dans un tel défi. Tenter de résister à un titre comme « Sudden Bloodletter » proche d’un esprit Punk ou encore le déjanté « Black Armoured Death » qui transformerait la bière en Champagne.
Morgan, passant de la guitare à la basse n’a en rien perdu de sa superbe come sur « Night Stalker » lent et insidieux, gluant, lent et malsain.
Les titres sont courts et entrainent Black Armoured Death vers un esprit Roots et Punkisant ne laissant que les choses simples transparaître. On a parfois l’impression de tourner en rond mais cette envie d’être malmenés fait du bien et on en redemande. La voix sur « Little Black Angel » en est la prévue. On a pourtant l’impression d’avoir entendu cela des milliers de fois mais c’est drôlement bien mené. Un riff Priesto-Darkthronien enroule le collier pentagrammesque que j’ai autour du cou avec « Snake Mountain ». Les cordes de la guitare se faufilent silencieusement à la recherche de leurs proies avant de l’enlacer et de l’étreinte jusqu’à la mort, moment où la batterie montre toute sa majesté.
Ici, on n’est pas dans un disque réalisé rapidement pour témoigner d’une époque ou d’une ambiance ressentie au travers d’une tournée bâclée. Non ici la tournure de l’album montre un groupe mûr n’ayant pas peur de prendre des chemins pas évidents parsemés de pièges qui en aurait fait trébucher plus d’un comme le grandiose « Rothenburg » lent et visqueux dont chaque note rentreront dans votre cortex avant que vous ne succombiez à un AVC certain.
Lionel / Born 666