Ça y est ! Après plus d'un an et demi et d'attente, les concerts en intérieur ont bel et bien repris en cette rentrée 2021 ! Et pratiquement dans la configuration d'avant crise. Les massives de Dijon et d'ailleurs étaient ainsi plus que jamais au rendez-vous pour accueillir Danakil & co le 11 novembre dernier à La Vapeur.
Avec l'arrêt des spectacles, bien que quelques-uns ont pu avoir lieu dans des conditions très défavorables avec moult restrictions au cours de ces deux folles années qui ont secoué le monde, l'on est bien obligé d'avouer que l'on avait quelque peu perdu de vue ce qui fait l'essence même d'un concert. Il a donc fallu nous habituer à nouveau aux fouilles des vigiles, aux files interminables au bar pour choper une bière, aux odeurs de transpiration (quand elles ne sont pas mêlées aux effluves de ganja) et au.à (la) voisin.e de gauche.droite (écriture inclusive RPZ) qui vous braille dans les oreilles. Rajoutez à cela ce satané pass sanitaire et on se dit qu'au final, on n'était pas plus mal sans concerts pendant toute cette période pourrie.
Bref, maintenant qu'on a grave dénoncé Babylone, Big Pharma et le Great Reset (on est des oufs !), parlons des éléments positifs. Et la soirée en était remplie, bien évidemment, et pas uniquement pour le show en lui-même. On n'en a d'abord pas cru nos yeux quand a vu une salle pleine à craquer avec des gens entassés les uns sur les autres, mais si, on était bien dans la réalité vraie. Celle des concerts dans un espace clos où le public peut communier à l'unisson avec les artistes qu'il est venu applaudir. Ambiance qui avait malheureusement disparu ces derniers mois et qu'on a pris beaucoup de plaisir à retrouver. Enfin ! Il était temps !
Cheeko & Volodia
C'est ainsi qu'il fallait reprendre nos petites habitudes d'antan afin de se frayer un passage parmi des spectateurs accolés les uns aux autres et ne pas renverser cette maudite bière qu'on a si durement obtenue. Puis une fois qu'on a pu trouver un endroit où se poser, c'était le moment de découvrir le nouveau projet de deux des trois acolytes de Phases Cachées, à savoir Cheeko & Volodia.
Les deux MCs ont littéralement retourné le dancefloor avec une vibe pourtant singulièrement différente de ce qu'allait nous proposer Danakil quelques minutes plus tard. En effet, exit le reggae roots et le boom-bap pour le duo, l'heure est dorénavant à l'exploration de sons dancehall, pop, trap et moombahton. Devant un public acquis à leur cause, Cheeko & Volodia ont donc mis en avant plusieurs tracks de leur album, Yard, paru au moins de juillet.
Via une belle débauche d'énergie, des kicks appuyés et des mélodies plutôt bien composées, la recette a par conséquent fait mouche auprès des massives de La Vapeur. Les gimmicks façon DJ Snake, les instrus à la Major Lazer ou encore le hip-hop dans sa version trap ont ainsi trouvé preneurs parmi une foule qui, on le répète, n'était pas forcément venue écouter ce genre de prods. Qu'à cela ne tienne, et même si le son de Cheeko & Volodia aurait mieux trouvé sa place plutôt après qu'avant la prestation de Danakil, on ne peut que saluer les programmateurs et le public pour leur ouverture d'esprit, leur éclectisme et leur envie de remuer ciel et terre consécutive à une longue période de disette musicale en live & direct.
Danakil
Passé ce préambule, la bande de Marly-le-Roi a investi la scène pour ouvrir son show par une intro tout en dub. Balik et Natty Jean ont ensuite rejoint leurs potes et ont balancé "Monde de Fous" avant de se poser sur le fameux "Ne Touche Pas", les deux tracks donnant la tonalité générale du concert, au cours duquel ont résonné autant les classiques du groupe que des morceaux extraits du dernier album, Rien Ne Se Tait (la grosse chronique ici), sorti en septembre. Ainsi, après avoir entonné "Les Vieillards", largement repris par le public, Danakil a enchaîné avec "Marre" sur un riddim très dub et porté par une trompette smooth et jazzy.
Mais, outre la présentation de cette nouvelle galette, il s'agissait aussi pour le combo de célébrer ses vingt ans d'existence. En conséquence, il a joué un petit medley retraçant quelques titres emblématiques issus de son répertoire : citons, pêle-mêle, "Mon Ile", "Les Poupées Russes" ou encore "Quitter Paname".
Et puis un anniversaire, ça se fête également en famille ; c'est alors que sur "Back Again" et "Rendez-nous la justice", ont tour à tour déboulé Cheeko, Volodia (pour son emblématique "Une Minute de silence"), ainsi que Brahim qui, après un freestyle en mode dancehall, nous rappellera au bon souvenir des "Classic" du reggae music avec un lourd parfum soul et blues.
S'ensuivirent deux big bad tunes du crew : le célèbre "Champs de Roses" au cours duquel Bozo nous fera montre de ses talents au sax pour plusieurs solo, puis "Echosysdub", le remix d'"Echosystème" initialement produit par OnDubGround et remanié sur scène avec le bassiste Boris au synthé et le melodica du clavier en lieu et place d'Art-X.
Enfin, on ne peut conclure sans glisser quelques mots sur "Marley" que le combo a bien évidemment interprété en fin de set. Après avoir laissé chanter le public a capella les premiers couplets du morceau, Balik a ensuite pris le flambeau pour conter l'histoire du roi du reggae, tout en se réappropriant les lyrics de "Rebel Music" ou de "I Shot The Sheriff" dont on entend habituellement uniquement la trame musicale. Une bien belle initiative.