Magoyond – Pandemia

Du rock alternatif complètement déjanté, légèrement métal, français et humoristique. Ça donne envie sur le papier, hein ?! Et bien une fois ancré dans la réalité on n'est pas déçu non plus. Voilà ce que nous propose Magoyond avec leur album Pandemia complétement auto-produit. Sorti en physique le 21 Décembre 2012, un clin d’œil que vous comprendrez plus tard, sur le label Brennus music, il est également disponible en numérique sur Itunes et Amazon mp3, ainsi qu'en streaming sur Deezer et Spotify. Né en 2007 d'un projet internet entre deux potes, ensuite rejoints progressivement par trois autres membres pour enfin donner le 27 Janvier 2010 leur premier concert électrique, les Magoyond ne prétendent pas faire de la « grande musique », laissant aux autres le soin de faire des chansons torturées, sérieuses et anglophones. Leur préférant la langue de Molière, l'humour et les zombies comme le montre leur mascotte ZAM.

Mais attention, ce n'est pas parce qu'ils ne se prennent pas au sérieux que leur musique ne l'est pas pour autant. Car avant d'être des comiques, se sont aussi de très bons musiciens qui envoient un son puissant, rythmé, souvent lourd, tout le temps drôle. Comme le montrent des pistes telles que  « Franck Einstein », une dénaturalisation de l'histoire du scientifique où les gros riffs sont légions et où la batterie confirme sa débrouillardise. Ainsi que «Aurore Motel », qui commence par une ambiance western à la guitare acoustique suivi d'un bon gros rock lourd agrémenté d'une voix sournoise et horrifiante se voulant rassurante qui invite l'auditeur à s’arrêter dans «l'Horror motel» du groupe infesté de cafards. 
 

magoyond, pandemia


Musicalement parlant, on retiendra en particulier «DeathTrain», première piste de la galette. Commençant par une annonce à la voix grave inquiétante, suivi d'effets sonores aux claviers angoissants, ensuite rejoint par les guitares puis la batterie pour aller crescendo, cette piste est une démonstration des talents de ces musiciens. Des riffs impeccables, des envolées au clavier presque surnaturelles, des rires démoniaques et du suspense : étrange, original, délicieux. Un univers faisant un petit, tout petit peu penser à Stupeflip.

Le thème récurent tout au long de l'album reste la fin du monde, d'où la date de mise en vente physique. Une galette apocalyptique sombre, mais fun, largement inspirée par des films comme 2012 et I robot (version zombies). Les zombis sont un élément très important de l'univers du groupe, ce qui explique que quatre pistes soient consacrées à leur arrivée sur Terre :  «Adopte Un Zombi », un morceau complètement barré, « Hit The Zombies » suite légèrement  plus violente (et c'est un euphémisme) de la première, ainsi que deux piste d'environs une minutes qui sont littéralement des pub pour la Société Protectrice des Zombies. Enfin, pour revenir à nos moutons, l'une des chansons traitant particulièrement drôlement de la fin de notre ère est «Qu'allons nous faire ? », composée en 2010, qui tourne le mythe maya complètement en ridicule de manière épique.

Mais l'oscar de la chanson humoristique revient sans doutes à «G33K » et à sa mélodie plus électronique qui fait la part belle au clavier. L'espèce humaine est sur le déclin mais pas de panique.....il y a les geeks ! Ces héros des temps modernes sont chantés sur une prestation de la batterie bien saignante : hilarant !

On retiendra aussi des morceaux comme «Headbangog », une chanson pleine de tolérance à sa manière, débutant à l'acoustique pour une introduction très 70's et comportant même une parodie de Dieu jouant à la guitare. Ou encore comme «Hector Zam», la ballade symphonique de l'album aux envolées lyriques, à la voix calme et apaisante (fait assez rare pour être noté) et  à l'histoire d'un intérêt discutable et aux paroles ne débordant pas de romantisme, comme une parodie des chansons d'amour dégoulinante.

Le domaine Magoyond, c'est aussi une expérience qui se vit en live. Car le groupe tient particulièrement à soigner ses prestations en concert, utilisant même la magie, l'intervention de comédiens pour un show scénique mêlant humour et bonne musique. L'un des concerts marquants de ces délirants phénomènes fut celui donné au Batofar dans le 13° arrondissement parisien et retransmis sur Enorme TV le 31 Décembre 2012, pour fêter la sortie de leur premier album. Alors si  vous voulez voir du « rock alternatif à saveur zombifiantes» en particulier sur « Pandemia » qui en live doit prendre toute sa dimension, rendez-vous le 25 Mai 2013 dans la salle Geekopolis à Paris (Est Montreuil). 


Tracklist :
DeathTrain - 3:47
Aurore Motel - 6:32
Kraken Palace - 4:16
Jack - 2:27
Franck Einstein - 4:40
Hector ZAM - 3:27
Pub SPZ #1 - 1:03
Adopte un Zombie - 4:19
Pub SPZ #2 - 1:04
Hit The Zombies - 4:15
Pandemia - 5:40
Headbangod - 4:26
Satan - 3:27
G33K - 3:59
Qu'Allons-Nous Faire ? 3:37
 

Bonne écoute ! 
 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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