Crank – Untitled

Perpignan, garageland !!! C’est en tout cas la pensée qu’inspire l’écoute du premier né de Crank, sorti chez Pawn Records en février dernier. Les gars sévissent depuis 2007 et le personnel du combo a déjà fait ses armes dans le milieu en officiant dans Hair & The Iotas, Sonic Chicken 4, The Liminanas ou encore Jack Of Heart.

Hey Fuzztones lover and revival fans !  Y a du bon gros garage sixties par ici ! Les Crank nous servent un tas de hits dignes des compils Back From The Grave. Un morceau comme "In A Sight Of Yours", s’il avait été ecrit dans les sixties, serait forcement aujourd'hui sur la compil Songs We Taught The Fuzztones qui regroupe les morceaux qui ont influencé le groupe mythique. Ce dernier nous capte malgré sa concision. Le tout est torché en 1 minute 30 chrono : la classe. "Hard Way" est encore une pépite Peebles avec ce petit son de gratte caractéristique, des solo gorgés de fuzz qui s'emballent. C'est vraiment bien foutu.

Autre chord à leur arc (désolé blague pourrie, je sors…), les harmonies vocales de qualité. Des titres comme "I Know You" font penser a du bon Beatles énervé avec en plus des nappes de fuzz terribles au claviers. Pour rester dans les similitudes avec le groupe de Liverpool, je suis certain que Lennon et Mc Cartney n'auraient pas renié cette "Selena" dont nous parle les Crank dans la chanson du même titre. Elle aurait pu remplacer n'importe quel titre à prénom de fille beatlesien, allez pourquoi pas "Julia" par exemple. Ce n’est peut-être pas que du bon gros rock qui tâche comme a trop vite fait de cataloguer le garage sixties mais ça a de la classe. Avec "Downstairs",  nous voila transporté dans les morceaux des Zombies. C'est joli et ça envoie.

On a ici des compos bien construites qui montent en puissance façon "Interstellar Overdrive" du grand Pink Floyd. Citons "Your Nails On Me" ou "The World Still Turns" avec ses riffs lourds balancés sauvagement mais quand même avec des chœurs qui ramènent au Beach Boys. On a connu pire comme référence.
 


The World Still Turns - Live @ Gleis 22 - 31.01.2013
 

L’album est assez varié et donc pas lassant comme c’est la cas pour beaucoup de garage bands dépourvus de talent. "My World Is Under Yours" avec ses guitares twangy pour soutenir une voix se faisant fragile et pleine d'émotion, nous entraine dans un trip psyché droit sorti d'un papier buvard imbibé.

"Kill My Brain Make Me Smile", est a fond dans l’ambiance horror movie et aurait pu figurer sur une compil de monstres, par exemple Monster A Go Go des Fuzztones, L'ambiance est trippante à souhait. Encore un fois c'est réussi...

A l'écoute de cet opus, on est vraiment transporté 50 ans an arrière. Cet album est une véritable machine à remonter le temps. "She Lives In A Time Of Her Own" illustre vraiment ce propos. Les mecs doivent bloquer à fond sur les sixties pour pouvoir nous resservir des titres de cette qualité.

Pour les connaisseurs du garage sixties sudiste (rien a voir avec Lynyrd Skynyrd, on parle ici des sudistes du sud de la France), on retrouve sur des morceaux comme "She Has Something" la couleur des fabuleux Gardiens Du Canigou qui ont sévi dans les contrées catalanes il y a maintenant une vingtaine d'années (arrrgghhh... Putain, je suis vieux, merde !!!). Pas étonnant, le gratteux n'est autre que le frère du frontmen des Gardiens et c’est ce dernier qui a enregistré l'album dans son studio. La boucle est bouclée.

Pour résumer tout ça, pendant un moment j'ai bien cru que j'avais une des compils Peebles sur ma platine. Ce premier opus de Crank est vraiment dans l'esprit et ont se laisse embarquer volontiers dans l’univers qu’ils nous proposent. Souhaitons donc bonne route à ces Crank qui nous ont montré de fort belle manière leur savoir faire vinylique. Gageons qu'au vu des antécédents de certains membres, les concerts devraient valoir leur pesant de cacahuètes.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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