Dans le cadre de leur tournée All Out débutée en février dernier au pays de l’Oncle Sam, les américains de The Casualties ont décidé de jouer sur le continent européen en compagnie des Français de Lion’s Law afin de faire hurler les amplis et de descendre les 8.6 !
Après une ribambelle de concerts donnés en Allemagne, en Belgique ou au Pays-Bas et avant de partir de l’autre côté des Pyrénées, la tournée est passée du côté de la France pour seulement 4 dates : Montbéliard, Paris, Rennes et Toulouse. En ce mercredi 6 avril, c’est dans la ville rose, au Connexion qu’il faut être si on veut en découdre avec The Casulaties et Lion’s Law sous la houlette des costaud.e.s de SPM Prod. Pour l’occasion, pas mal de fans ont répondu présent. Sur la terrasse du Connexion ou bien à l’intérieur de la salle, le public est déjà prêt à accueillir les héros de ce soir...
20h30. C’est aux parisiens de Lion’s Law de lancer les hostilités. Mine de rien, ça fait 10 ans que le groupe arpente toutes les scènes de France et de Navarre avec sa Oï ! qui tape là où ça fait mal et 10 ans qu’il mène sa barque contre vents et marées. Avec son dernier album en date sorti en 2020, The Pain, The Blood and The Sword, il nous tardait de voir comment ces nouveaux morceaux de Lion’s Law allaient sonner en live, d’autant plus que certains ont été écrits en français, une première pour les parisiens qui avait jusque-là, toujours préféré la langue de Shakespeare... Et le moins que l’on puisse dire c’est que la machine Lion’s Law est plutôt bien rôdée ! En effet, après un petite intro, ça taille vite dans le lard avec « PBS », « Reaper » et « Our Generation ». On est dans de la Oï ! pure et dure qui ne cherche pas l’originalité mais l’efficacité. Et question efficacité, les parisiens sont plutôt bons. Ainsi, le groupe enchaîne les compositions et n’ont pas de mal à faire bouger le pit avec pas mal de sing-alongs et des refrains fédérateurs (« Escape », « Trapped », « Zonard » ou « For My Clan »). Du côté des nouveaux morceaux chantés en français comme « Un Jour », « Fidèle » ou « Destin Criminel », il faut bien avouer qu’ils passent bien l’épreuve du live et ne dépareillent pas vraiment avec le reste des titres. C’est parfait !
Sur le devant de la scène, le frontman Wattie focalise toutes les attentions grâce à un chant tonitruant typique et une grosse présence / prestance. L’homme n’a pas de mal à se mettre le public dans la poche dès le début du set et communique pas mal entre les morceaux, histoire de faire monter un peu la pression dans le pit. Et ça marche plutôt bien...
Derrière Wattie, le rouleau compresseur Lion’s Law tourne à plein régime, notamment grâce à une section rythmique en acier trempé menée par le batteur Thomas (Burning Heads, Komintern Sect) qui maîtrise son sujet et Swann, à la basse qui ne perd pas son temps en fioritures. Du côté des grattes, Louis délivrent des riffs de Oï ! assassins qui font mouche (« Destin Criminel », « I Don’t Give A Damn », « Damaged Heart », Watch ‘Em Die »). Simples mais efficaces. Après pas loin d’une heure de set énervé, les parigots terminent le temps de jeu par le très bon « Zonard » et le hit « For My Clan » repris en chœur par des fans chauffés à blanc !
En définitive, Lion’s Law a prouvé ce soir qu’il était l’un des fers de lance de la Oï ! made in France et que malgré ses 10 ans au compteur, il a encore sacrément la niaque. Vivement que les parisiens reviennent en découdre avec le public toulousain, mais cette fois en tête d’affiche car il y avait un sacré petit goût de revenez-y dans ce set ô combien énergique !
Setlist Lion’s Law
- Intro
- PBS
- Reaper
- Our Generation
- Lafayette
- Un Jour
- Escape
- Destin Criminel
- Trapped
- I Don’t Give A Damn
- Fidèle
- Knock ‘em Out
- Damaged Heart
- Watch ‘em Die
- Zonard
- For My Clan
La première fois que The Casualties a posé ses amplis à Toulouse c’était il y a environ 20 ans. C’était au Tribal Way dans l’agglomération de la ville rose et peu de monde ce soir-là aurait parié un kopek sur cette bande de punks à crêtes qui officiaient déjà depuis 1990. Et pourtant, force est de constater que les américains sont devenus une véritable institution dans le petit monde du street punk et que le groupe ne compte plus ses tournées partout dans le monde. Malgré quelques changements de line-up et le départ (mise à la porte ?) du vocaliste originel Jorge Herrera en 2017, The Casualties continuent d’aller de l’avant avec le frontman David Rodriguez (Starving Wolves et Krum Bums) avec qui ils ont sorti le très bon Written In Blood en 2018.
Après la difficile période du COVID, les américains se remettent en jambes en partant à la rencontre de son public. Autant dire que le quartet est motivé pour envoyer du lourd. Qui plus est, le groupe a assisté au set de Lion’s Law du coin de la scène et sait qu’il va devoir se donner à fond pour ne pas faire retomber la pression au sein du Connexion... Mais les briscards ont de la bouteille ! Dès les premières mesures du terrible « 1312 », les américains envoient la sauce et partent tambour battant : le son est plutôt bon même si David Rodriguez a quelques petits problèmes de retour durant les premières minutes. Très vite, The Casualties prennent possession de la scène et déroule leur le set de manière énergique. En effet, il y a très peu de temps mort entre les morceaux et David Rodriguez n’a pas son pareil pour haranguer et faire participer le public (« For The Punx »). Et même si le dernier album est beaucoup mis en avant ce soir avec pas moins de 7 titres (« 1312 », Ashes Of My Enemies », « Written In Blood », « Demolition », « Lost », « Ya Basta » et « Fuckin’ hate You »), le groupe laisse aussi la part belle aux classiques qui font plaisir à réentendre (« Chaos Sound », « On The Frontline », « Riot », « Unknown Soldier », ...).
Visiblement contents d’être sur scène et proches de leur public, les américains se donnent à fond et délivre un set bien maîtrisé et ce, même si le bassiste Rick Lopez passera quelques notes à la trappe au nom de la sacro-sainte efficacité (notamment sur « 1312 »). Qu’importe ! c’est David Rodiguez qui mène la danse ce soir et force est de constater que le frontman est en grande forme ce soir puisqu’il ira chanter dans le public en plein pogo / circle pit avant de se retrouver balloté en plein milieu du wall of death qu’il a lui-même mis en place... il mouille sa chemise (à clous) ! Pour autant, le reste du groupe ne reste pas en retrait dans la mesure où le gratteux Jake Kolatis et Rick Lopez donneront eux aussi de la voix sur les refrains et prendront même le lead lorsque le sieur Rodriguez sera dans le pit. Derrière, l’excellent batteur Marc Meggers n’est jamais pris en défaut et met en place des rythmiques énergiques, parfois un poil plus rapide que sur disque (« So Much Hate » ou « Ugly Bastards »). Bref, The Casualties ne sont pas venus pour enfiler des perles...
Après un « Made in N.Y.C » qui laissera des traces dans la fosse, Jake lancera le riff de « The Hammer » de Motörhead avant d’enchaîner avec sur un doublette imparable : « Ya Basta » / « My Blood, My Life, Always Forward ». Le public du Connexion est à genoux lorsque The Casulaties quittent la scène dans une chaleur étouffante. De retour à peine quelques dizaines de secondes plus tard, les américains viennent ensuite mettre le coup de grâce avec notamment le hit « We Are What We Have » repris en chœur par l’audience pendant que David Rodriguez se dirige vers le balcon de la salle de concert pour slammer de l’étage... Bim ! La messe est dite.
Il aura fallu environ une petite heure pour que The Casualties boucle un set d’une rare intensité et superbement bien mené. Le groupe a donc su renouer avec ses fans ce soir et compte bien rappeler au public qu’il est toujours là... et bien là ! Malgré un concert plutôt court et aucun nouveau titre à présenter, The Casualties a marqué les esprits. Chapeau...
Au final, le concert de ce soir aura tenu toutes ses promesses avec deux groupes au style assez différents mais tout aussi revendicatifs dans leur démarche et empreint d’une réelle énergie. Quelle claque !
Setlist The Casualties
- 1312
- Chaos Sound
- For The Punx
- Ashes Of My Enemies
- Written In Blood
- Running Through The Night
- Demolition
- So Much Hate
- On The Frontline
- Punk Rock Love
- Lost
- Riot
- Unknown Soldier
- Ugly Bastards
- Made In N.Y.C
- The Hammer
- Ya Basta
- My Blood, My Life, Always Forward
- Fuckin’ Hate You
- We Are All We Have
Un grand merci à la joyeuse bande de SPM Prod (en particulier à Charlotte) ainsi qu’à toute l’équipe du Connexion