Stryper – Second Coming

Benoit XVI qui démissionne, le mariage pour tous voté à l'Assemblée Nationale, les scandales de pédophilie mêlant des prêtres surgissant régulièrement, le Hellfest qui ne cesse de grandir malgré l'incessante croisade de Christine Boutin et ses amis… les temps sont durs pour les catholiques !

Heureusement, Dieu, dans son immense miséricorde ne s'est pas contenté de redonner la foi à Ophélie Winter, mais a également remis sur les routes du rock, les apôtres de la béatitude rock'n'roll, les Maya l'abeille de la dévotion christique, les pourfendeurs du mal en moule burnes à rayures jaunes et noires, j'ai nommé les incomparables Stryper !

 

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Que la lumière inonde, que les cœurs s'ouvrent, que la joie renaisse en ce début 2013 ! Eh oui, mes chères brebis égarées, oui, vous qui vous repaissez de bière, de stupre et de fornication, vous dont les âmes semblent promises à la damnation éternelles, votre sort n'est peut-être pas totalement scellé, car Stryper is back et avec lui, la possibilité pour vous de retrouver le chemin qui mène à notre très Saint Père à tous !

Mais je vois aux regards incrédules de certains qu'une petite explication s'impose. Stryper, c'est LE groupe symbolisant le mieux la vague de white metal qui surgit dans la deuxième moitié des 80's, en réaction à tous les combos de débauchés qui avaient investi MTV & Co. Face à Motley, Poison et autres Wasp (et un poil de pinceau à blush plus tard Guns And Roses), un quatuor au look très marqué (tout de jaune et noir vêtu, instruments assortis) venez prôner l'amour de Dieu et délivrer un message à l'exact opposé de tous les vils adorateurs du Malin.

Stryper, ce groupe qui lançait des Bibles dans le public pendant ses concerts (à l'époque où Blackie Lawless balançait de la barbaque, sans même se soucier de savoir s'il s'agissait de viande de bœuf ou de cheval, comme quoi, ce n'est pas nouveau…) nous revient avec "Second Coming" (qui a parlé de résurrection ? Attention bande d'impies, on ne rigole pas avec ces choses-là !), un disque qui ravira les anciens fans et qui permettra à tous les néophytes de découvrir le groupe sous son meilleur jour.

 

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Stryper en 1986 ... Elle court la belle Maya !

Soyons franc, moi aussi pauvre pêcheur, j'ai ri de Stryper à l'époque. Moi aussi, je me suis gaussé des patronymes et de l'accoutrement des musiciens (et encore aujourd'hui, les cravates et pochettes jaunes et noires des vestes me font plutôt ricaner), sans prêter grande attention aux compos d'un groupe qui me semblait très artificiel. Seulement avec ce disque, l'occasion nous est donnée à tous (avouez que vous êtes nombreux dans mon cas) de revoir notre jugement (dernier ?). Car cet album n'est rien d'autre qu'un best of entièrement réenregistré l'an dernier (avec deux inédits), couvrant les quatre premiers opus de la formation (parus entre 1984 et 1988). Et franchement, avec un son moderne, la musique du quatuor tient très bien la route, avec une délicieuse touche old school, mais de vraies mélodies et des riffs typés 80's bien catchys.

Alors ok, cela sonne parfois un peu kitsch (les chœurs et les claviers notamment), mais c'est frais, c'est aussi bien interprété que composé. Pour qui ne s'intéresse pas aux paroles, vous ne verrez pas la différence avec les groupes officiant dans le même registre, c’est-à-dire un Hard rock FM (mais sans trop de dégoulinures sirupeuses) avec des gros refrains et des soli qui servent les chansons. L'écoute comparative des versions originales et de ces réinterprétations permet de se rendre compte à quel point les standards actuels sonores sont d'une qualité supérieure, mettant bien mieux en valeur le travail des musiciens.

J'avais une pelletée d'a priori sur le groupe et je me voyais déjà faire une chronique acide, pleine de remarques fielleuses, et puis me voilà pris au piège d'un opus qui tient la route et de titres qui plus de vingt ans plus tard sont loin d'être ridicules (sauf évidemment si pour vous, Pantera est limite trop mainstream).

 

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Stryper en 2013... visuellement plus soft !

Le chant de Michael Sweet est très agréable, car il ne tente aucun exploit insupportablement aigu. Les compos sont taillées pour sa voix (qui a gagné en profondeur) et il est donc à l'aise (il chante au moins aussi bien qu'à l'époque, si ce n'est mieux). Les guitares ne sont pas démonstratives, mais bien présentes, tout comme la rythmique (toujours la grande gagnante lorsqu'un groupe décide de réenregistrer ses anciens titres). De "Loud N' Clear" à "Soldiers Under Command" en passant par "More Than A Man"" ou "The Way" on est bien obligé de reconnaître que Stryper possède un répertoire fourni et plus varié qu'il n'y parait à la première écoute.

Finalement, ce sont sûrement les deux petits nouveaux qui s'en sortent le moins bien, car montrant une inspiration pas forcément renversante. "Bleeding From The Inside" avec son tempo assez lent qui vire ensuite au mid tempo un peu pompier ou "Blackened" qui elle démarre rapidement pour se calmer aussitôt ne resteront pas dans les mémoires (sans toutefois se couvrir de ridicule) Mais est-ce bien grave à une époque où de très nombreux groupes des 80's se contentent de capitaliser sur leur back catalogue.

Mes biens chers frères, allez dans la paix du Seigneur, écoutez ce "Second Coming", enfilez votre plus beau costume d'abeille, et partez butiner les fleurs de la vie dans l'harmonie et la félicitée. Je vous aime !
 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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