Long Distance Calling (+ Solstafir) au Nouveau Casino (15.03.2013)


C’est un concert avec 3 groupes de nationalités différentes qui se produisent ce soir dans la salle aux lustres de la Rue Oberkampf.

Un endroit habitué aux concerts de qualité... et ce soir, nous ne serons une nouvelle fois pas déçus avec uniquement des groupes au top de leur forme sur les planches parisiennes.

Tout d’abord on retrouve Sahg qui foule les planches dans une salle clairsemée. Sur le deuxième titre, le break emprunté à « Emerald » de Thin Lizzy est somptueux, empli de finesse et de feeling à l’image de son guitariste Thomas Tofthagen maîtrisant les poses « en veux-tu en voilà » proche d’un Arve Isdal d’Enslaved avec qui il partage les guitares dans Audrey Horne. D’ailleurs, ces derniers étaient inscrits sur l’affiche présentant la tournée européenne de ce soir du Flood Inside tour 2013

 

Sahg

Néanmoins le show est bien en place, avec ces titres très sabbathien avec cette touche parfois qui nous fait aussi pensé à Count Raven. Une bien meilleur prestation que celle qu’ils avaient faite avec Dimmu Borgir et…Enslaved au Bataclan en Septembre 2010.

 

Sahg

Pour patienter entre les deux groupes, on à le droit à "The Mule" de Deep Purple, parfait pour reprendre des forces avant d’affronter la horde de cowboy venus d’Islande.

Les cendres du volcan Eyjafjallajökull recouvrent encore leurs vêtements des musiciens de Sólstafir qui n’ont pas encore connu de nettoyage à sec depuis la Hellfest. Jack Daniels sur les enceintes, les musiciens paraissent visiblement bien éméchés lorsqu’ils arrivent pour nous envoyer leur musique ô combien hypnotisant et dégageant un feeling hors du commun. Aðalbjörn Tryggvason joue de cette longue intro de « Ljós í Stormi » avec un mediator électronique (E-Bow peut-être) qui vient excité les cordes de sa flying V et donne des nappes et des sons originaux. Bandana dans la poche arrière, santiags de rigueur il s’approche difficilement de son micro pour venir nous susurrer des mots dans sa langue natale ou hurler comme sur « Svartir Sandar » avant l’emballement de la section rythmique.

 

Sólstafir

A droite, Svavar Austman caché sous son chapeau, Rickenbacker en avant donne le rythme à ces envolées lyriques contemplatives qui nous font planer dans un univers singulier proche d’un Calexico qui lui ne connait que la poussière du désert de Mojave dans une musique plus douce. Entre 2 titres Aðalbjörn n’hésite pas à se reprendre une bonne rasade de bourbon avant de verser directement l’houblon dans la gorge de son bassiste.

 

Sólstafir

Quelle émotion lorsque les premières notes de « Fjara » viennent résonner dans l’enceinte du Nouveau Casino, la voix légèrement écorchée par une trop grosse consommation d’alcool donne une certaine mélancolie désabusée des islandais. Les progressions des morceaux sont débordantes de feeling, de finesses et d’abnégation sans jamais nous ennuyer une seule seconde dans ses jeux de lumière collant parfaitement à l’univers que l’on se fait d’un état de grâce.

Le regard hagard, Aðalbjörn se penche vers le devant de la scène la Flying V bien calé au niveau du genou en attente d’une vision stroboscopique d’un monde rêvé avant d’envoyer « Goddess of the Ages », seul titre ne faisant pas parti du sublime Svartir Sandar joué ce soir, mais tiré du nom moins excellent Köld. Il faut dire que le groupe ne jouera que 4 morceaux tous avoisinant les 13 minutes. Svavar remet ses lunettes de vue, le show est terminé.

 

Sólstafir

21 heures les lumières s’éteignent et ce sont des musiciens joyeux qui arrivent sur scène. Visiblement trop heureux de voir l’accueil que leur réserve les parisiens.

Long Distance Calling est un groupe allemand qui sévit depuis 2006, originaire de la région de Münster en Allemagne, leur musique mélange un post-rock mélancolique instrumental et ambiant avec des touches Metal, Stoner et électro, dans une orientation progressive.

 

Long Distance Calling

Sur le deuxième tire le guitariste nous annonce un Boogie, que dis-je un Boogie Woogie, ambiance planante et décollage immédiat. Le public applaudit, le groupe aussi applaudit son public dans un respect mutuel. Dommage que le chant de Reimut (synthé et effets électroniques) ne soit trop à classer parmi ceux des groupes néo metal, voir estampillé EMO. La voix est loin d’être en adéquation avec le feeling dégagé par les autres instrumentistes. Difficile dans ces moments de discerner le véritable style du groupe. Le public est assez féminin, à croire que cela fonctionne bien avec les rythmes proposé par les allemands. Ils sont tellement souriants et sympathiques qu’on leur donnerait le bon Dieu sans confession.

 

Long Distance Calling

La musique de LDC me fait penser à du Isis, du Godspeed You! Black Emperor, du God Is An Astronaut ou du Pelican.

Parfois ils reviennent au fondamentaux avec une ambiance bien Stoner où le son tellement puissant fait trembler mon verre de bière sur le comptoir. Sacrilège !

 

Long Distance Calling

Le guitariste vit chaque note faisant un millier de grimace par morceau. Et cerise sur le gâteau, Vincent Cavanagh le chanteur d’Anathema et Petter Carlsen viennent sur scène pour chanter sur « Welcome Change » extrait du dernier album The Flood Inside. Une belle prestation, chaleureuse avec un groupe que ne fait pas la gueule et qui sait remercier un public visiblement heureux. Une belle communion…comme dirait Francesco !

 

Long Distance Calling

Plus tard les musiciens écriront sur un fameux réseau social : « Paris, this was one hell of a show, we didn't expect THAT!!! Awesome, we love you! We will be back, for sure! »

 

Lionel / Born 666

 

Un grand merci à Marjorie Coulin pour les photos
Visiter son site de photos
  



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