Bring Me the Horizon – Sempiternal

Les enfants terribles du Metalcore anglais, j’ai nommé Bring Me The Horizon (BMTH, pour les intimes), sont de retour avec un nouvel et quatrième album, Sempiternal, en cette riche année 2013. Un album initialement prévu pour fin avril 2013, mais un évènement inattendu poussa le groupe à dévoiler son bébé un peu plus tôt. Ah, les joies du Net …

Loin du Deathcore plat et sans intérêt délivré sur leur première livraison Count Your Blessings en 2006, le groupe originaire de Sheffield avait compris dès son second album que ce genre ne les mènerait nulle part. C’est ainsi que sur Suicide Season, sorti en 2008, un virage Metalcore fût pris. Virage réussi, vu le succès de l’album (et la qualité également), très énergique au demeurant, incorporant dès lors des touches plus mélodiques à la musique brutale du combo. There Is A Hell, Believe Me I’ve Seen It. There Is A Heaven, Let’s Keep It A Secret et son nom à rallonge allait encore plus loin dans le virage mélodique pris sur Suicide Season, et incorpora un aspect Post Hardcore aux compos du groupe. Album ambitieux qui permit à BMTH de se détacher définitivement de son étiquette de groupe Deathcore mort-né … Aujourd’hui, 3 ans se sont écoulés, un changement de line-up opéré (exit Jona Weinhofen, et welcome Jordan Fish qui s’occupera des synthés, programmations, et autres bidouillages électroniques), Sempiternal est disponible …

On aurait dû s’en douter, Sempiternal est un album éclectique, très mélodique et emmène le groupe vers de nouveaux horizons. Plusieurs nouvelles influences sont palpables et indéniables, celle de Linkin Park en tête. Et c’est dès le titre d’ouverture, « Can You Feel My Heart », que cette influence nouvelle se fera ressentir. Titre qui tranche totalement avec ce que le groupe proposa jusque là … En effet,  basé sur un sample électronique que l’on croirait directement sorti du Living Things, dernier album en date des californiens, ce mid-tempo montrera un Oliver Sykes plus émotif et torturé que jamais, titre entièrement en voix claires qui plus est, et laissera place à des riffs plombés de Lee Malia, basse ronflante de Matt Kean, et jeu sobre de Matt Nicholls derrière les fûts. Surprenant et excellent seront deux qualificatifs qui pourront représenter à merveille.

Titres plus classique, mais tout aussi excellents, « The House Of Wolves » et « Empire » remettent les pendules à l’heure à coups de gros riffs, refrains entêtants et breakdowns typiquement Metalcore pour la première, et ambiance travaillée regorgeant d’effets soit symphonique, soit purement électroniques, et  structure un poil déstructurée pour l’autre.

« Sleepwalking », second single de ce Sempiternal, est un titre sautillant, accrocheur à souhait. Ses nappes de synthés resteront gravés dans votre esprit pendant un certain temps. On notera également une ambiance générale proche de celles que pouvait délivré Underoath, sur They’re Only Chasing Safety, mais fait d’une manière relativement plus moderne. Et c’est également à ce même genre d’ambiance que l’on aura droit sur « Go To Hell For Heaven’s Sake », porté par un refrain excellent, taillé pour le live.

BMTH 2013

« Shadow Moses », premier single de cet album, a tout d’un hit en puissance. Refrain efficace répété en boucle pour qu’il s’imprime dans votre crâne et ne puisse en sortir, samples efficaces, riffs plombés à souhait très typé Metalcore encore une fois, gang vocals puissant…  Excellent choix de single qui résume à merveille l’état d’esprit de BMTH version 2013.

« And The Snakes Start To Sing », power ballade émouvante, montre une des nouvelles influences du combo : In Flames. Ou plus précisément, Anders Friden, le vocaliste des suédois. Effectivement, ce titre ne m’aura pas surpris sur le dernier album des suédois (vu son éclectisme à lui aussi), ou encore sur l’unique album de son side-project Passenger … Avec son final détonnant, ce titre est également une réussite.

Linkin Park vous disais je plus haut, et sur « Seen It All Before », c’est bel et bien du côté des californiens qu’il faut aller chercher. Riff principal très inspiré (pompé ?) sur le célèbre groupe de Neo-Metal, vocaux clairs omniprésents, et une ambiance générale encore une fois proche d’Underoath, ce titre est aussi accrocheur qu’un des titres des géniteurs d’Hybrid Theory

« Antivist », déjà dévoilé sous forme de lyric video, lui est un titre renouant avec le passé, très Hardcore, à l’instar du titre « Anthem » présent sur l’album précédent des british. Energique, puissant, fédérateur, ce titre est taillé pour le live, et nul doute qu’il y fera un malheur.

« Crooked Young » est également un titre qui aurait pu figurer sur Believe Me … Effectivement, ce titre réutilise le sample du single « It Never Ends », à la différence du tempo, qui se veut plus rapide sur celui-ci. Aucune surprise avec ce titre donc, pour peu que vous connaissez ce fameux précédent album…

Ambiance sombre pour le titre final de ce fabuleux Sempiternal, « Hospital For Souls » est un titre marriant couplet mélodique et entêtant, à un refrain puissant, violent, preuve d’une émotion à fleur de peau … Un titre majeur dans la carrière du groupe, qui, en 6min45 jouera avec vos nerfs et vos émotions.

Sempiternal est donc un album décompléxé, et ambitieux, magnifié par une production de Terry Date (Deftones, Korn, Limp Bizkit), qui est l’œuvre d’un groupe audacieux, qui se moque des tendances, et dont le parcours. Bring Me The Horizon vient de frapper un grand coup, ni plus ni moins.

                                                                                                                                                                     Axel
 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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