Dave Evans ? Un groupe australien… Ca me dit quelque chose ça. Forcement ! Dave Evans fut le prédécesseurs de l’immense Bon Scott au sein du combo le plus connu du pays : AC/DC. Un rapide coup d’œil à la bio de Nitzinger et on s’aperçoit que le gars a pas mal bourlingué avec les Allman Brothers, BB King ou encore Vincent Furnier alias Alice Cooper. Alors, super groupe ou grosse escroquerie rock ‘n’ roll ?
Première constatation. L’ex-chanteur d’AC/DC sait toujours faire du AC/DC. T’en veux du bon gros boogie ? Y’en a ! Des morceaux comme "Control" ou "Shifting Sand" sonnent hard rock comme au bon vieux temps. Du boogie joué vite et bien ! Les solos de gratte rappellent immédiatement les gros clients du genre. Pas possible qu'en étant fan d’AC/DC (pour les gens vieux) ou d’Airbourne (pour les plus jeunes) on n’adhère pas. Mention spéciale dans cette catégorie à "Going Back To Texas" qui avec ses riffs lourds évoque aussi les Nashville Pussy.
D’autres morceaux comme "Revenge" puisent plus dans le registre des compos d’Alice Cooper. Le tempo se fait moins rapide. On sonne plus heavy ou glam. Les claviers donnent une ambiance plus feutrée. Un peu de finesse dans un monde de brute. Ca me fait penser aussi à Dee Snider et Twisted Sister. Mais attention, le riff de gratte reste bien offensif. On est encore loin d’un Scorpions sorti de Gold Ballads.
Rajoutons une pincée de Quiet Riot, un soupçon de Kiss est voila "Dead Cat Smile" qui me rappelle le "Heaven’s On Fire" des derniers nommés.
Le rock de crooner est aussi abordé… Sur "A Sharp Stick In The Eye", Dave Evans est possédé par l'esprit de David Lee Roth ! Encore un morceau réussi. Le riff se fait toujours ACDCien. A croire que Malcolm Young en personne assure la rythmique ! Avec "The Night We Drank The Stars", C'est du coté d'Ozzy que ça lorgne. Ce titre m’emporte vers les titres du Madman en solo période Blizzard of Ozz. Un petit final façon comédie musicale que Dee Snider aurait fort apprécié sur son "Dee Does Brodway".
Que nous manque-t-il (Jacques) pour avoir un album de hard rock bien rempli ? La ballade avec des gros power chords et le solo avec des notes à sustain qui dure des plombes ! Bien sur. "Where She Goes I Go" remplit cette fonction. Pas très original mais joli. Niveau parole, on n’est jamais très fin dans ces moments là: "Ou elle va, je vais…". Sheila chantait déja çà en 1971 “Ou tu iras j ‘irai, fidele comme une ombre…"
Les deux derniers morceaux résument assez bien l’esprit de cet album. D’abord, joyeux bordel et ambiance assurée avec ce "Stay Drunk" qui vous colle irrémédiablement des fourmis dans les jambes. Le titre se suffit a lui-même pour faire passer un message philosophique puissant : "je veux rester bourré tout le temps” ! Clair net et précis. A noter que le pianiste se sort les tripes façon Jerry Lee Lewis derrière le mur de guitare de Nitzinger. Suite logique du "Stay Drunk", "Headache"… Normal, quand on boit trop on a mal au crâne. Dave Evans hurle et vocifère sauvagement pour clôturer un album de rock 'n' roll terriblement efficace.
A la limite du hard rock et du heavy metal, Dave Evans And Nitzinger nous livre un album agréable. Pas de réelle surprise mais un effort de qualité. On se laisse facilement emporter. La plus grosse question reste posée, est-ce du rock ou du métal ? J’espère que je n’ai pas piqué la chronique à un collègue metalleux. En tout cas pour moi, c’est du bon gros rock ! Si Dave Evans et Nitzinger voulaient prendre une Revenge comme ils le disent dans le titre de leur album, la chose est faite et de fort belle manière. Enjoy !!!
Epilogue : Qu'est ce que c’est bon quand on est tombé petit dans le hard rock des années 80 de retrouver un album de ce style qu’on pourrait appeler Hard Rock Revival. C’est bien foutu, ça rappelle pleins de bons souvenirs, ça renvoie à plein de références. Un bon moment de plaisir. Promis, s’ils font une halte en Gaule (Bad Reputation, label français oblige), je me débrouillerais pour en être.