Au printemps dernier, the Jicks ont sorti leur dernier album en date dans un relatif anonymat : Real Emotional Trash.
Les Jicks, c'est le groupe créé par Stephen Malkmus après le split de Pavement.
Pavement est un groupe indie-rock des années 1990 qui avait pour particularité entre autres de regrouper de piètres musiciens qui arrivaient à accoucher de mélodies et harmonisations génialissimes d'approximations.
Brouillonisme, low fidelity et bordélisme sont les principaux ingrédients qui caractérisaient cette formation aussi bien dès leur premier album Slanted and Enchanted (1992) que pour l'excellent Wowee Zowee (1995) ou le non moins indispensable Brighten the corners (1997).
Un seul constat s'impose à chaque fois pensez-vous : si ces mecs prenaient la peine de s'appliquer, ce groupe serait énorme.
Et bien non.
Car Stephen Malkmus, moteur de la composition, a décidé de tracer sa voie tout seul en quittant Pavement au profit de musiciens plus compétents et carrés au travers des Jicks.
Problème : le charme n'opère plus.
Certes, on reconnaît toujours cette nonchalance dans le songwriting et dans ce chant fluet mais la magie n'est plus là.
Quelque chose d'indescriptible, cette absence d'incertitude et de déraillements involontaires et un son trop propre font que les Jicks n'arrivent pas à vous mouvoir de la même façon que Pavement.
Alors, on écoute l'album des Jicks tout en espérant que les rumeurs de reformation qui courent depuis 2005 daignent bien devenir réalité et en attendant, on se remémore ces instants où la rencontre entre rock et instinct - aussi maladroit soit-il - arrivent à vous retourner les tripes.
En attendant, on se rappelle au bon souvenir de Pavement, ce groupe à la scénographie plus qu'épurée et à la rigueur inexistante, un groupe de rock indé en somme.