Alors que la dame de fer vient de casser sa pipe outre-Atlantique, c'est toute une génération de musiciens qui voit son rêve devenir réalité. Que ce soit les énervés du punk, les blasés de la cold-wave ou les chanteurs romantiques à la Morrissey, tous ont plus ou moins dénoncé cette décennie maudite et son égérie politique. Maggie est morte, vive Maggie.
Mais les anglais ne sont plus les seuls à s'en prendre plein la gueule désormais. C'est donc au tour de la Grèce de nous amener son flot de musiciens dépressifs et déprimants , sorte d'ersatz de Ian Curtis et autres Peter Murphy.
Formé en 2010, en pleine crise économique, les grecs de Wonky Doll and The Echo (Clin d'œil à Echo And The Bunnymen?) se goinfrent éhontément de tout le post punk anglais, sans doute pour exprimer la même colère, la même frustration.
C'est donc tout en nerfs retenus que se présente Pleasant Thoughts, qui malgré ses illustres références, donne plus dans la singerie mal fichue que dans la relecture d'un genre.
Que ce soit dans la production trop minimaliste (la chanson "pleasant thoughts" par exemple) ou bien dans le manque total d'originalité, difficile de trouver quelque chose d'intéressant à se mettre sous la dent.
Pourtant, il y a toujours matière à intégrer un style et l' agrémenter d'une petite touche personnelle et moderne pour réussir son coup (comme ce qu'on fait les filles de Warpaint ou les Sunns); d'autant qu'il n'y a rien de particulièrement honteux ou laid sur ce disque, simplement la vilaine impression d'entendre des fans pur jus appliquer à la lettre la recette du gentil musicien post punk. Oui, ça tient la route, mais franchement, où est l'intérêt? Et où diable se cache la personnalité (qu'on espère existante) du groupe?
L'écoute pâtit lourdement de cette tiédeur dans un genre qui a plutôt l'habitude de souffler le froid et on se lasse alors très vite de cette vaine tentative d'hommage/pompage très peu (ou beaucoup trop) inspiré. D'où mon questionnement, n'est-ce pas les circonstances qui ont amenés ce groupe à exister plutôt qu'une réelle approche artistique? Se dresser contre l'austérité, pourquoi pas, mais dans ce cas, autant le faire à sa manière, avec ses armes, et si possible éviter de copier le voisin. On ne peut donc qu'amèrement constater que le soleil est définitivement gris de ce coté de la méditerranée.