Princess Erika – J’suis pas une sainte

Princess Erika, un nom inscrit dans la légende du reggae français depuis bien longtemps. Elle nous revient ce 18/11/2022 avec l'album J'suis pas une sainte alors qu'on lui donnerait le Bon Dieu sans concession.

"Assez de blabla", enclenchons la touche 'play 'de ce 11 titres de Princess Erika, un album sulfureux, féministe et réaliste, celui d'une vraie guerrière, digne d'un célèbre film de chez Marvel.

Princess Erika - J'suis Pas Une Sainte

L'histoire de la vie, tout simplement

L'album J'suis pas une Sainte démarre avec l'intemporel "African ladies". Chanson écrite  à l'origine par Patricia Ndiaye et sa sœur ainée Esther aka Estha Divine , alors que Princess Erika n'est encore qu'une adolescente. Erika l’a souvent reprise sur scène car c’est une chanson qui lui tient véritablement à cœur. Elle décide alors de lui redonner une petite cure de jouvence. L'intro très blues reggae dans la guitare laisse entendre les influences musicales de Princess Erika, qui ne se cantonne par qu'à une seule musique mais à la musique universelle, celle du cœur.

"C'est plus fort que moi" lui est inspiré par la période du confinement. La basse résonne comme pour éclater tous les virus environnants. Une période fade, qui met la vie entre parenthèse et pourtant elle reprend le dessus. certains se découvrent pendant ce temps figé. Du reggae décontracté comme sait le faire Princess Erika.

Combat la peur avec l'Amour

"Peur sur la ville" : rien que le titre annonce du lourd car les plus anciens d'entre nous reconnaitrons le film du même nom qui date de 1975. Réalisé par Henri Verneuil, c'est l'histoire de Minos, un tueur en série (surtout de femmes qu'il juge 'dépravées') traqué par le commissaire Letellier interprété par  notre Bébel national.

Princess Erika, chanteuse mais aussi actrice, a ses références. Ses histoires sont interprétées sont comme des Scripts de films. Les films de la vie, elle chante notre époque, dévorée par la peur, où même l'humour se doit d'être contrôlé, le "politiquement correct" comme on le dit si bien. Et puis à chaque période, vient sa révolution, on passe de la chaleureuse marijuana au CBD. On est en lutte chaque jour contre les autres mais aussi contre soi-même.

Pour l'accompagner, Marka, artiste belge à la très longue carrière, en chant et basse, a déjà travaillé avec elle au  début des années 2000. Il est aussi le papa de Roméo Elvis et Angèle.

L'amour des siens.

“Oh Mama” sonne blues, celui de la Louisiane, du Mississipi avec son banjo. Un titre fort en émotion qu'elle chante avec les 2 hommes de sa vie, ses fils Julien et Oudima. C'est une chanson de maman courage. Après la journée travail, une deuxième journée commence, celle de mama 'solJah', celle qui veille, éduque sa progéniture, et ce à n'importe quel âge. Que l'on soit secrétaire, femme de ménage, artiste, il est le métier bénévole mais ô combien gratifiant,  celui d'être maman. Princess Erika est de ces personnes, prête à tout sacrifice pour ceux qu'elle a mis au monde. La chanson transpire agréablement l'Amour pour ses 2 enfants.

Et l'amour des autres 

“Deux Semaines” est plus jazzy avec une contrebasse qui ouvre le titre telle une chansons de night club newyorkais; Pour les inconditionnels, certains reconnaitront dans le style, la basse du titre "You Don’t Love Me (No, No, No)" de la chanteuse Dawn Penn (ce titre est d'ailleurs une reprise du bluesman Willie Cobbs NDLR). Pour la chanson de Princess Erika, Louis Ville, son ami compositeur en a fait quelque chose penchant sur du jazzy teinté de velours et mystère. Princess Erika ne pouvait qu'en faire une très belle chanson d'amour.

Nouveau tube

“Jusqu’à demain” est un tube en puissance et fera sensation en live par ces vibrations positives qui cartonnent. Un titre à classer derrière ses classiques "Trop de blabla" et 'faut qu'je travaille", "Délivrée". "Jusqu'à demain " avec cuivres, batterie quasi militaire, entre fanfare et carnaval, est un titre qui donne envie de bouger, de danser sous une pluie tropicale.  Le tout boosté par les chœurs de sa sœur ainée Esther. Hautement addictif “Jusqu’à demain” rentre dans la tête pour ne plus en ressortir. A consommer sans modération !

Pincess Erika - J’suis pas une sainte
© avec l'aimable autorisation d'Eric Ravaud Carlito

La rage de vivre  et de lutter !

“C’est à moi”, démarre tel un slam avant d'être plus de l'école Motown dans le phrasé. Le refrain se fait plus rapide. Un changement de rythmique comme les changements de 'mood 'de Princess Erika. Une chanson très féministe, quoiqu'emprunte de spiritualité. Elle sait nous prendre à contre-pied pour mettre en plein dans la lucarne de nos oreilles !

"Elle se fait appeler Natty", est un pur reggae, bien chaloupé quoique avec un fond funky dans la ligne de basse.. Cela dénonce, sur celle qui joue un rôle, qui est  un peu trop "m'as-tu-vu ?". Le reflet du miroir se devrait d'être le même des 2 côtés. Bien plus que du Gossip girl, on est plus sur des règlements de compte à Ok Coral. Il ne faut pas chercher Princess Erika où elle sort les griffes.

Du reggae moderne, basse et guitare déchainée pour du rock reggae, à moins que cela ne soit du reggae rock. Grosse force de frappe pour “Encore un Jour”. Ce morceau a pour invité la jeune Petite Gueule, artiste de Montreuil, qui slame et rappe à merveille, la rage en  banlieue comme le toastait Daddy Yod. Un titre qui parle de luttes gagnées et perdues. Même un genou à terre, retrouver la force de se relever, coûte que coûte, car oui la vie n'est jamais douce.

Princess Erika - J’suis pas une sainte
© avec l'aimable autorisation d'Ernesto Sawicki

Sainte Erika les bat tous par KO !

“J’suis pas une Sainte”, titre aussi de l'album, est une savante alchimie d'artiste comme Geoffrey Oryema, Ben Harper et Gorillaz dans l'esprit et l'orchestration. Princess Erika ne se cantonne pas à un style de musique mais à l'univers musical avec tout ce que cela apporte de richesse dans les différences.

Toute comme dans "elle s'appelle Natty", cette chanson raconte les faux-semblants, tous ces vernis, qui une fois écaillés, laisse percevoir mille défauts. Tout le contraire de Princess Erika qui s'assume pleinement. Chaque humain a ses travers mais à lui de faire en sorte d'être le plus droit possible. Dit en chansons, cela passe mieux, laissez vous transporter, et si besoin changer !

L'album se termine sur le percutant “Tu m’as cherché”. une chanson vengeance. Princess Erika n'est pas une femme faible, bien au contraire, elle ne courbe jamais l'échine. Chanson autobiographique, comme toujours, concernant un comédien qui devrait se reconnaitre. un reggae violent où Princess Erika l'emporte par KO en 3minutes46 !

Derrière l'album...

Si Princess Erika est autrice-compositrice de tout l'album, elle a su s'allouer le savoir et l'expérience de Louis Ville que l'on retrouve à la production, aux arrangements, instruments et programmation.
L'album été enregistré à Saint-Maurice-sous-les-Côtes, dans la Meuse.

Aux chœurs accompagnée par Princess Eirka, on retrouve sa grande sœur Esther.
Nicolas Tuaillon aux saxophones et Youssef Essawabi au trombone viennent apporter la chaleur cuivrée sur "Elle se fait appeler Natty", "Tu m’as cherché des emmerdes" et "Jusqu’à demain".

“J’suis pas une Sainte” sonne le grand retour de Princess Erika. un album sincère d'un artiste authentique. Plus de blabla, faites vous plaisir en écoutant  et achetant ce petit joyau !

Les gros détails

Princess Erika  - J'suis pas une sainte
EPM / Universal
Sortie le 18/11/2022
en format CD Digipack
et sur toutes les plateformes de téléchargement légales

Tracklist :
1. African Ladies (Qu’est ce qui a changé)
2. C’est plus fort que moi
3. Peur sur la ville (feat. Marka)
4. Oh Mama (feat. Oudima & Julien)
5. Deux semaines
6. Jusqu’à demain
7. C’est à moi
8. Elle se fait appeler Natty
9. Encore un jour à lutter (feat. Petite Gueule)
10. J’suis pas une sainte
11. Tu m’as cherché des emmerdes

Photos droits réservés.
Pochette album avec l'aimable autorisation d'Yvanna Zoia

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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