Fer de lance du metal extrême tricolore depuis plus de trente ans, Misanthrope a choisi de rendre hommage à sa première partie de carrière en redonnant un nouveau souffle à ses premières compositions. Le résultat : Les Déclinistes, nouvel album studio du quatuor, offrant une relecture de certains titres composés entre 1990 et 1996 par une formation alors à géométrie variable et bien différente de ce qu'est le groupe aujourd'hui.
Plus qu'une relecture, c'est même un travail de réécriture complet auquel s'est adonné le combo de S.A.S de l'Argilière (chant), à commencer par les paroles de certains titres, initialement en anglais, désormais traduits dans la langue de Molière. « Haters of Mankind » devient « Haïsseur de l'Humanité », tandis que « Velvet Solemn Quest » prend pour titre « La Solennelle Quête de Velours » et que « Standing at the Galaxy » est dénommé « Regard vers l'Infinité ». Misanthrope offre également un inédit, initialement composé en 1991, et dénommé « L'Héritage de la Peste », prenant un tout autre sens après les années de pandémie Covid.
Mais outre la réécriture des textes, c'est du côté de la musique et de la production que la différence avec les versions d'origine est flagrante. Les compositions sonnent bien plus actuelles tout en gardant le charme et la rage primitive des débuts du groupe (« Haïsseur de l'Humanité », « Mon âme est celle du Corbeau Noir ») et l'on sent que les musiciens du line-up actuel se sont approprié les morceaux comme s'ils les avaient eux-mêmes écrits. Anthony Scemama (guitare) fait des merveilles sur le solo de « La Solennelle Quête de Velours », la basse de Jean-Jacques Moréac se fait toujours claquante comme sur les efforts les plus récents de Misanthrope (le slap de « Regard vers l'Infinité »), et la batterie de Gaël Feret donne un coup de fouet (et de jeune) à ces morceaux écrits il y a près de trente ans. Sur ces compositions des années 90, l'identité de Misanthrope est déjà plus que palpable, à travers la théâtralité du chant de S.A.S de l'Argilière et cet osé mélange des genres, entre death metal, avant garde, doom et élan romantique.
Le travail de réécriture de l'album s'est étalé sur près de sept ans, ce qui se ressent à l'écoute de compositions qui deviennent plus matures, comme « Regard vers l'Infinité » où les interventions de saxo d'Adrien Baudet sonnent de façon incomparable avec la version d'origine. « Maudit Sois-tu Soleil » a quant à elle été ré-enregistrée sans les parties de guitare acoustiques initiales, permettant à l'auditeur de redécouvrir chaque titre avec délice.
Plus qu'un cadeau aux fans de Misanthrope, les Déclinistes rend un hommage appuyé au début de carrière du combo et permet de réhabiliter des compositions dont le potentiel avait été parfois masqué par des maladresses de jeunesse. Nul doute que ces titres ont désormais toute leur place dans les setlists du groupe, et n'auront pas à rougir face à des classiques comme « Matador de l'Extrême », « L'Ecume des Chouan », « Bâtisseurs de Cathédrales » ou encore « La Fabrique du Fataliste ». Loin du déclin annoncé dans le patronyme de sa nouvelle offrande studio, Misanthrope n'a jamais semblé aussi proche de son firmament !
Tracklist :
Haïsseur de l'Humanité
L'Héritage de la Peste
La Solennelle Quête de Velours
Maudit Sois-tu Soleil !
Mon Âme est Celle du Corbeau Noir
La Démiurge
Regard Vers l'Infinité
Tribulations au Pinacle
Le Roman Noir
Déclin Gargantuesque
1666...Théâtre Bizarre
Lendemain Futile
L'album Les Déclinistes est disponible chez Holy Records et Season of Mist Distribution depuis le 16 janvier 2023.