Beartooth (+ Motionless In White + Stray From The Path) au Cabaret Sauvage (Paris) le 12/03/2023

Le public parisien accueille ce soir un plateau metalcore qui, sur papier, paraît immanquable : les Américains de Beartooth ont emmené avec eux leurs compatriotes de Motionless In White et Stray From The Path. Une soirée qu’il ne fallait pas manquer, tant la tête d’affiche était attendue, tout comme les premières parties.

Stray From the Path

 

C’est un quasi co-headline qui nous attend ce soir entre Beartooth et Motionless In White. Pourtant, Stray From The Path est aussi très attendu par les fans, en témoigne la longue file d’attente qui a déjà pris place devant le Cabaret Sauvage, bien avant l’ouverture des portes.

Il est sept heures moins dix quand la salle se plonge dans une ambiance sombre. Drew Dijorio et sa bande entament les hostilités avec « Needful Things », morceau tiré de leur dernier effort Euthanasia, fraîchement sorti en 2022. La foule est un peu timide au début, bien que bien compacte, malgré le fait qu’il soit tôt. Mais l’ambiance monte d’un cran quand le groupe démarre « Goodnight Alt-Right », un véritable hymne contre le racisme, la transphobie, la haine en général. Le public accroche, et les pogos font leur apparition. Stray From The Path crache son punk hardcore avec rage et conviction, le tout avec un son propre et bien équilibré, ce qui met en valeur les talents de son batteur Craig Reynolds. Un show très court puisque le groupe ne pourra jouer que sept petites chansons, mais conclu par un incroyable « First World Problem Child » où les fans scandent le « Shut the fuck up » du premier couplet sans se faire prier. Les New-Yorkais ont rempli leur rôle parfaitement, après quatre ans sans être revenus dans la capitale.

Motionless In White

 

Quelques minutes plus tard, le Cabaret Sauvage s’est bien rempli et les fans se sont amassés à la barrière. On peut dire que Motionless In White est LE groupe montant du moment qui attire les foules à chaque passage. Avec leur univers metalcore gothique et leurs tenues de scène pertinentes, les Pennsylvaniens se sont bâtis une fanbase grandissante au fil des années. D’ailleurs, il y a énormément de personnes arborant du merch à leur effigie ce soir.

Dès les deux premiers morceaux, « Thoughts And Prayers » et « Break The Cycle »,  on sait que le groupe n’est pas là pour plaisanter. Les fans chantent instantanément les paroles, et ne cesseront de le faire pendant tout le set. Le dernier album du groupe Scoring The End Of The World est bien représenté, avec des tubes taillés pour les stades : « Masterpiece », « Slaughterhouse », « Werewolf » et « Cyberhex », que le public accueille avec enthousiasme.

Le son est dantesque, il n’y a aucun faux pas et vocalement, Chris Cerulli fait le travail. Il vient faire des high-five à aux fans les plus proches de la scène et distribue même des roses pendant « Eternally Yours ». La petite surprise, c’est aussi cette reprise de « Somebody Told Me » des Killers, que Motionless In White reprend à sa sauce, et qui fait chanter le public parisien.

Une chose est sûre, la barre est placée très haut avec ce deuxième show riche en émotions, qui a su conquérir la fosse du Cabaret Sauvage. Motionless In White a prouvé sa valeur et son talent, devant 1200 personnes venues en partie pour eux. Au final, dix morceaux ont semblé si peu tant le groupe avait à offrir. Nous repartons quand même ultra satisfaits après cette belle performance.

Beartooth

 

Les aléas du direct arrivent à tout le monde, et Beartooth en a fait les frais ce soir. Pendant la pause, tout le côté gauche des enceintes s’est arrêté de fonctionner. Pendant que les techniciens font tout leur possible pour réparer ce dysfonctionnement, la fosse se désemplit petit à petit. Les Parisiens se montrent impatients, mais au bout d’une demie-heure, le son remarche ! La fosse applaudit alors et va pouvoir assister au concert du groupe.

Rapidement, Caleb Shomo et ses acolytes font leur entrée avec un enchaînement heavy au possible : « Below », « Devastation » et « Disease ». Les fans sont aux anges et hurlent à pleins poumons les paroles des morceaux. D’ailleurs, Beartooth maîtrise ces refrains évocateurs, où l’on ne peut pas s’empêcher de crier de toutes nos forces et de danser comme si personne ne regardait. « Riptide », l’un des derniers titres du groupe, en est aussi le parfait exemple. Positive et optimiste, la chanson mélange les éléments pop et metal avec brio, et a un tout autre effet en live. Beaucoup plus lourde, bien sûre et totalement créée pour être chantée avec des milliers de fans.

Niveau son, il est vrai que Beartooth pourrait s’améliorer. Souvent, les chœurs sont trop forts, et la batterie pas hyper bien réglée, ce qui ne fait pas honneur à Connor Denis. Malgré tout, cela reste ok. Caleb Shomo, torse nu et transpirant à grosses gouttes, est là pour assurer le spectacle. Il se donne à fond, tourne et bouge dans tous les sens, pour le plus grand plaisir du public.

Ce qui fait plaisir, c’est d’entendre les anciens titres du groupe, à l’instar de « The Lines », « Body Bag » ou encore « In Between ». Evidemment, c’est quand même le dernier opus de Beartooth, Below, qui est le plus représenté avec sept morceaux. « Hell Of It », « Skin », « Dominate »… ces chansons passent l’épreuve du live haut la main. On peut tout de même le dire : nous avons vu le groupe plusieurs fois ces dernières années (avant la pandémie), et le progrès qu’il a fait est indéniable. C’est aussi et sûrement dû à la transformation physique de son chanteur Caleb Shomo, bien plus fit et mieux dans sa peau aujourd’hui. Cela se ressent sur sa façon d’être sur scène, ses complexes physiques appartenant désormais au passé.

Pour le rappel, ce sera avec « The Past Is Dead » et « The Last Riff » que Beartooth quittera la scène. Pendant cette dernière, Caleb Shomo viendra prendre un bain de foule et jouer de la guitare en plein milieu de la fosse. Les fans sont aux anges et lorsque le chanteur se baisse, tout le monde fait pareil. La salle se transformera en une énorme discothèque metal, alors que les riffs des guitares résonnent.

Le concert affichait complet depuis plusieurs semaines, et on comprend pourquoi. Chaque groupe a su donner son maximum pour satisfaire ses fans et nous n’avons pas été déçus. La qualité de cette affiche a de quoi faire des heureux, et pour cette seule date française, le show a été assuré. Stray From The Path a su ambiancer la foule avec son hardcore tonitruant. Motionless In White a totalement retourné la salle et Beartooth nous a offert son plus beau concert jusqu’à présent. Ces groupes montrent que le metalcore moderne est bien vivant et pour longtemps encore.

Merci à Him Media pour l'accréditation.

Crédits photo : Florentine Pautet, toute reproduction interdite sans l'accord de la photographe.



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