Le Thunder Metal Tour passe par chez nous et c’est une grande rasade internationale de Black Metal qu’on est prêt à avaler d’un coup ! Glups !
Jamais les suédois de Nifelheim n’avaient foulé une scène française, et ce depuis maintenant plus de 25 ans de carrière. C’est donc un évènement majeur auquel on va assister.
Seide ouvre la soirée dans un Glazart désert devant une vingtaine de personne. Comme souvent le public reste à l’extérieur buvant une dernière canette ou fumant et cela est bien dommage de ne pas être présent pour encourager nos compatriotes. C’est quand même un manque de courtoisie que de ne pas aller écouter une première partie qui se trouve parfois un peu perdue devant une salle remplie de courant d’air. Vous aimez déjà une musique qui ne fait pas le « haut de l’affiche » donc bougez pour les petits nouveaux en leur donnant un petit coup de pouce Nom de Dieu…Oh mince, je viens de blasphémer…
Les français s’investissent comme si le Glazart était rempli, la preuve : le Corpse Paint dégouline sur des visages blafards.. Heureusement quelques métallos viendront gonfler les premiers rangs vers la fin. Le chanteur nous parle entre chaque titre d’une voix gutturale afin de rester dans un esprit roots…Brrrrrrr… Forts de leur album Here Is No Truth sorti en 2011 sur lequel on trouvait des titres en anglais, en allemand et en français, les franciliens auront délivré un bon set où les titres sonnent très biens sur scène. La guerre, les atrocités humaines avec un certain sens de la mélodie, voila un set qui aurait mérité d’être vu par un plus grand nombre. On vous avait dit que « Fumer tue », donc arrêtez 15 minutes et venez headbanguer devant une bonne formation prometteuse.
The Stone et ce malgré un excellent album Umro sorti il y a bien longtemps maintenant (2009) n’arrivent plus à réitérer l’exploit et ont du mal à nous réveiller avec un Golet, dernier album sorti en 2011, manquant d’originalité. Nefas, saucissonné par des cordes et des chaînes, pose comme un Black Metalleux venu du nord, les bras ballant, le menton sur le sternum, les cheveux devant le visage perdu dans un contre jour, il devient une caricature de lui-même. Poseur, mais ne donnant pas d’échange avec des parisiens tout de même curieux. Dommage car les serbes pourraient faire largement mieux en donnant un peu plus d’eux même sachant que le public qui commence à rentrer dans la salle n’attend que ça…
Les brésiliens de Vulcano existent tout de même depuis 1981 et jouent un Black Trash Death concis rapide et enjoué. Zhema Rodero, caché derrière ses lunettes de soleil a l’ai très heureux de jouer à nouveau en France (la deuxième pour eux). L’expérience faisant, ce dernier ne panique pas du tout lorsqu’un câble défectueux nous empêche d’entendre sa guitare. Pendant qu’un roadie s’affecte à le remplacer, le guitariste reste souriant pendant que son comparse Arthur Von Barbarian à la batterie prolonge légèrement ses roulements de tambour afin que l’opération se termine.
Ils sont là pour défendre leur nouvel album The Man The Key The Beast dont le titre éponyme entame le set suivi de "Church at a Crossroads". Leur titre phare « Witche’s Sabbath » qui a presque 30 ans (extrait de leur premier démo Devil on my Roof datant de 1984) déchaine le premier rang en fin de set. Un concert plus Thrash que Black avec cette esprit cool des brésiliens qui ne se prennent pas la tête pour nous jouer un Death Metal incisif sur des titres qui tournent autour des 3 minutes. Une bonne découverte (tardive) ! On ne s’étonne pas d’ailleurs de voir les brésiliens en première partie des suédois, puisque Nifelheim avait sorti avec Vulcano un split CD appelé Thunder Metal sans oublier que les suédois avaient fait une reprise des brésiliens « Witches Sabbat »…
NIFELHEIM
Devant la batterie, un cercueil sous le logo du groupe encadré par des cranes humains (bien sûr), un tibia et une urne mortuaire. Hellbutcher fouettera le cercueil avant de verser les cendres de l’urne sur le premier rang (reste de barbecue ou ceux d’un être cher… ?) pendant qu’il poussera son frère jumeau (Tyrant) sur le côté afin de s’accaparer le devant de la scène.
Nifelheim, c’est la démesure du Black Metal avec ce côté kitch Heavy Metal des années 80. Ils bougent, sautent et n’hésitent pas à venir serrer la main des premiers rangs.
Les jumeaux sont cloutés des orteils jusqu’au cou. Habillés de cuir ils sont assez impressionnants et ce malgré une chevelure parsemée mais n’ayant toujours pas pris un gramme de graisse. Les frères Bröderna Hårdrock (« The Heavy Metal Brothers » ou plus exactement les frères du Hard Rock), lorsqu’ils montent sur scène, sont possédés, les yeux exorbités. Ils sont là pour tout donner pour leur premier concert français, la bouteille de vodka dans une main Tyrant s’en prend une grosse rasade… Mélodies bien trouvées à la guitare restant dans des sonorités Heavy Metal et riffs malsains Black à souhait, Nifelheim est dans la salle du XIXème arrondissement pour nous en mettre plein la vue. Ça pousse très fort vers le premier rang…
Le groupe assez controversé par ses propos et son comportement n’a rien perdu de sa superbe et compte bien revenir au premier plan avec son nouveau line up. D’ailleurs près du bar avant leur concert, Hellbutcher nous raconte que fiers de leur nouveau line-up, ils sont prêts à rentrer en studio et ne sont pas prêt d’abandonner la cause…
Le groupe qui n’a rien sorti depuis une éternité, c'est-à-dire 2007 avec Envoy of Lucifer et 4 albums en 20 ans de carrière, donne l’impression de musiciens qui sont sur scène pour défendre leur petit dernier qui a maintenant 6 ans, alors que…
D’ailleurs seul deux titres de ce dernier album seront interprétés ce soir dont le sublissime « Storm of the Reaper » et son riff intemporel et « Infernal Flame of Destruction » qui entame à merveille le set sur les chapeaux de roues ; alors que « Unholy Death » , « Sodomizer », « Satanic Sacrifice » et « Possessed by Evil » qui seront proposés ce soir datent de leur album éponyme qui lui est sorti en 1994.
A la fin du show, pendant la reprise du titre « Tormentor » des Tormentor dans lequel a joué leur guitariste actuel, le public est déchaîné en slammant dans la salle. Une soirée inoubliable pour le premier concert français d’un groupe suédois légendaire et ce malgré une prestation un peu courte, trop courte… 53 minutes.
Lionel / Born 666