Predatory Void – Seven Keys to the Discomfort of Being

Nouveau venu sur la scène doom / sludge, Predatory Void propose déjà un premier album solide et morbide. Il faut dire que son fondateur, Lennart Bossu, est déjà connu sur la scène et fait partie de groupes qui font office de référence comme Amenra. On le retrouve également chez Oathbreaker ou encore Living Gate. Récit d'un album percutant.

L'atmosphère générale de Seven Keys to the Discomfort of Being aborde dès le départ des thématiques sombres où l'esthétisme et l'ésotérisme règnent en maitres. Fait également anecdotique, on remarque une mise en abyme entre le titre de l'album de Predatory Void et le nombre de chansons présentes. Sept morceaux durant lesquels cette sensation de malaise inexplicable perdurera, mais toujours différemment.

Et ne vous laissez pas tromper par l'intro lancinante de "Grovel", car sitôt cette dernière terminée, le rythme effréné et la voix torturée de Lina R font leur entrée et ne perdent pas une minute pour introduire toute la violence à laquelle cet album va nous exposer. On appréciera bien entendu les passages plus calmes et lancinants qui nous feront profiter pleinement des capacités vocales non moins impressionnantes de Lina.

On souffle, puis à peine après avoir ressorti la tête de l'eau on se met très rapidement à replonger de plus belle. Chaque titre apportant son lot d'angoisse et sa propre structure. Prenons en exemple "Endless Return to the Kingdom of Sleep" où les complaintes de la vocaliste s'effacent par moment pour laisser place à des breaks tonitruants accentuant et renforçant cette oppression que l'on ressent dans tout notre être.

L'autre élément intéressant de cet album est la facilité qu'a Predatory Void à brouiller les pistes et mélanger les genres. On aura parfois droit à des riffs imbibés de nostalgie qui rappelleront sans aucun doute Amenra, tout comme des parties plus orientées vers le death metal où guitares et batterie se mélangent dans un discours assourdissant. Tout cela lié par des morceaux à l'air d'interlude comme "Seeds of Frustration" où la guitare acoustique se fond dans les chuchotements de Lina, apportant ainsi un moment de répit mais qui nous laisse tout de même méfiants, comme si le danger guettait à chaque coin.

Seven Keys to the Discomfort of Being n'est pas un album facile puisqu'il laisse des marques, il est organique, il ne laisse pas notre imaginaire indifférent. C'est véritablement un album qui nécessite plusieurs écoutes afin de se plonger pleinement dans son univers et d'en découvrir toutes les clés.

Avec 43 minutes à son compteur, Seven Keys to the Discomfort of Being est un album conséquent et consistant. Et fait dans la continuité des groupes issus de la "Church of Ra" qui offre ainsi une palette sonore unique, intéressante et riche qui ne laissera personne de marbre.

C'est un véritable voyage musical qui s'offre ici à nous, un voyage unique et propre à chacun qui résonnera à coup sûr avec nos angoisses et nos doutes. C'est un album qui s'apprécie d'une traite, installé confortablement dans son salon, sur les enceintes les plus imposantes possibles. Il ne vous reste plus qu'à fermer les yeux et à entamer ce voyage intérieur.

En bref, une digne réussite et un très beau démarrage pour Predatory Void. A quand la suite ?

Tracklist:
01. Grovel
02. *(struggling..)
03. Endless Return to the Kingdom of Sleep
04. Seeds of Frustration
05. The Well Within
06. Shedding Weathered Skin
07. Funerary Vision

Seven Keys to the Discomfort of Being est déjà disponible via Century Media.



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