Après son live-report du concert de Spock's Beard à la scène Bastille, notre ami Hocine nous fait le plaisir d'une chronique en bonne et due forme de la dernière réalisation du groupe. Merci encore à lui !
Après trois ans d’absence et l’excellent album X qui remettait les pendules à l’heure, Spock’s Beard nous revient avec Brief Nocturnes and Dreamless Sleep et surtout un line up transformé. Nick D’ Virglio, chanteur/batteur selon les périodes, a jeté l’éponge du fait du manque de revenus du combo. De ce fait, le groupe, qui était enfin parvenu à trouver un nouvel équilibre après le départ du grand timonnier Neal Morse, avait tout à refaire. Tout naturellement, c’est Jimmy Keegan, batteur sur les tournées, qui reprend le flambeau derrière les fûts, tandis que Ted Leonard, le chanteur d’ Enchant, reprend le micro. La question essentielle était de savoir si la mayonnaise prendrait en studio avec les nouveaux arrivants.
Il faut bien le dire, nous ne sommes pas au niveau du précédent album sorti en 2010. Le coté « rock us » l’emporte et certaines mélodies se « variétisent » au détriment des compositions. Pourtant tout commence bien avec « Hiding Out », certes assez convenu mais qui envoie une belle dose d’énergie bienvenue. Au niveau production du son, rien à redire, excellent comme d’habitude, un vrai régal pour les oreilles, contrairement à la prod actuelle qui nous bourrine les oreilles en compressant au max avec autant de nuances qu’un David Guetta.
Comme dirait l’un de mes confrères, cet album déçoit avant de convaincre, à l’instar d’un « I Know Your secret » ou de « A Treasure Abandoned » qui manque sérieusement d’originalité, pour ne pas dire qu'il est ennuyeux. Le doute m’envahit pour la suite de l’écoute. Ted Leonard chante bien mais je n’accroche pas à l’émotion qu’il suscite, Nick D’ Virglio avait mis beaucoup de temps pour reprendre le flambeau après le départ de Neil Morse, 3 albums mitigés pour enfin en arriver à nous pondre le génialissime X grâce à la mise à contribution de Dave Meros, Alan Morse, Ryo Okumoto, aidé de John Boegehold, ce qui présageait d’un avenir radieux !! Las… Ted Leonard, par son coté un peu trop consonance fm, ne parvient pas à relever le défi. Pour Jimmy Keegan le batteur, il n’était pas évident, malgré son talent indéniable, de nous faire oublier Nick D’ Virglio et cela s’entend au niveau des idées rythmiques.
Heureusement la suite de l’album parvient à sauver les meubles, par exemple avec le très bon « Something Very Strange », mais la surprise vient de l’aide apportée par Neil Morse sur « Afterthought », très accrocheur avec son gros riff, et le dernier titre de 12 minutes « Waiting For Me ».
Hélas, concernant ce dernier, malgré l’esprit bien Beardien, avec un Ryo en pleine forme sur ses claviers, le refrain reste toujours trop faible et la fin du titre, qui s’étire inutilement, ne me convainc pas, malgré le magnifique solo de guitare de l’ami Alan Morse.
Soyons clair, la barbe de Spock ne démérite pas, loin s’en faut ! Il n’est jamais évident de faire face à un tel changement de line-up, les trois lascars ont de la ressource et peuvent compter sur un public peu étoffé mais passionné, l'album ayant été financé grâce à la revente de matériel et aux pré-commandes. Que les fans se rassurent, Spock a la peau dure et il est indéniable qu’ils font partie des plus grands groupes de Progrock. Mais il leur faut de nouveau retrouver un équilibre avant de parvenir à nous pondre une pleine réussite. Wait and see...