Suidakra – Eternal Defiance


Dans la série des « vieux » groupes qui fêteront prochainement la vingtaine, on retrouve les allemands de Suidakra.

En effet, « Eternal Defiance » est l’onzième album de cette formation très prolifique, et encore, je ne compte pas leur DVD best of sorti en 2008 !

Malgré de gros changements de line-up au fil des années, l’âme du groupe  est restée à travers Arkadius Antonik (dont Suidakra est justement l’anagramme), le chanteur et guitariste de la formation.

 

A la vue du covert art de leur dernière production, ma première impression me conforte dans l’idée que Kris Verwimp est décidemment la bonne personne pour faire des magnifiques pochettes celtisantes et fantastiques. Mais au-delà de ces considérations esthétiques, allons voir le côté musical, après tout, c’est ce qui nous intéresse ici !

L’album débute avec « Storming The Walls », qui est une intro classique dans le monde du pagan ou du folk metal : une ambiance épique qui annonce la tempête à venir. Nul doute que la bataille débute, que les guerriers sont de sortie et que le sang ne tardera pas à couler.

« Inner Sanctum » apporte la preuve que Suidakra, malgré ses envolées mélodiques sur certains morceaux, reste un groupe de métal avec un sympathique chant growlé et des riffs accrocheurs. Toute la majesté de leur marche barbare résonne dans ce titre, qui décidemment  sonne bien !

« Beneath the Red Eagle », dont l’emblème orne la pochette de l’album, est un morceau plus mélodique, avec un chant à la voix claire qui prend le dessus. Disons qu’il s’agit d’un titre taillé pour passer à la radio (ne rêvez pas trop tout de même, je parle d’une radio allemande ou scandinave bien sûr, ou évidemment sur l’antenne non-conventionnelle de la Grosse Radio Metal).

Suit ensuite « Eternel Defiance », qui apparait clairement comme étant dans la lignée des morceaux des albums Crógacht ou Book of Dowth.

« March Of Conquest » n’a en fait pas grand-chose d’une marche, mais plutôt d’un hymne mélodique que ne dénigrerait pas un groupe de power metal italien. Bon, j’exagère, il y a tout de même une rythmique assez lourde et quelques passages growlés, mais l’ambiance générale est aux joyeux chœurs plus qu’à la guerre.

Avec « Pair Dadeni », du nom d’un chaudron magique de la mythologie galloise, faisons sonner la cornemuse (ou plus probablement, le synthétiseur avec un son de cornemuse), et rehaussons la touche celtique qui est l’un des fils rouges du groupe. Un sympathique solo et des riffs typiques nous rappellent que le heavy metal est toujours très présent dans leur œuvre.

Ajoutons maintenant un autre élémentindispensable au groupe qu'est la ballade. J’avoue que la voix claire de Tina Stabel, qui apparait en guest récurent depuis Caledonia sorti en 2005, même si elle nous emporte du côté de Lacuna Coil, profite à cette jolie chanson qu’est « The Mindsong », qu’on aurait pu tout aussi bien nommer « Emperor of Rome » tant le refrain reste en mémoire.

 

Après tant de douceur, revenons sur « Rage for Revenge », qui semble vouloir être une réminiscence du Suidakra du début du millénaire, avec une batterie qui accélère nettement la cadence, ce qui nous rapproche d’un viking metal Amon Amarthesque des plus plaisants !

« Dragon’s Head » et « Defiant Dreams » restent dans ce mélange folk death mélodique qui fait tout le charme du groupe, même si ce ne sont certainement pas des morceaux qui resteront gravés dans la mémoire collective, comme a pu le faire en son temps « The IXth Legion » (de l’album Caledonia).

Enfin, le CD s’achève sur une véritable ballade rock à quelques éléments pesants joués au synthé près, «  Damnatio Memoriae ».

En fait, après ce titre, tout n’est pas encore complètement fini, car Suidakra nous fait le plaisir d’un bonus sous la forme d’un bon vieux morceau de folk irlandais : "Mrs.McGrath". Ce genre de petite reprise sympatoche fait toujours plaisir, et puis en plus, c'est cadeau !

Vous avez certainement senti dans cette chronique que mon enthousiasme reste limité. En effet, Suidakra signe ici un album tout à fait honorable, et ne tombe pas tout à fait dans le piège que connaissent beaucoup de groupes de ce genre (qui a dit Eluveitie ?), à savoir se répéter sans cesse.

Eternal Defiance est donc un album plutôt réussi, car bien structuré, avec des morceaux plus légers autour de musiques et de riffs plus durs. Je ne me suis jamais ennuyé à l’écoute répétée de ce nouvel opus, ce qui est tout de même bon signe quant à la richesse musicale proposée. Cependant, je regrette qu’il n’y ait pas vraiment un morceau formidable, un hymne imparable et épique qui saura graver cet album dans la mémoire éternelle du fan que je suis…

Suidakra reste pour autant un groupe important dans ce genre musical, même s'ils se dirigent de plus en plus vers du heavy/speed/power metal (on aime ou on aime pas !), mais la persistance de leur œuvre mérite toujours le respect. Si vous voulez les voir en France, il vous faudra patienter jusqu’au 23 septembre 2013, où ils devraient se produire sur la scène du Bataclan à Paris.

Ne serait-ce que pour découvrir un bien joli clip, je vous laisse apprécier cette sympathique vidéo du titre très représentatif « March of Conquest ».

 

Ma note : 7/10.

« Eternal Defiance» - sortie le 24 mai 2013 chez AFM Records.

Tracklist (50:00):

Storming the Walls (3:18)
Inner Sanctum(5:10)
Beneath the Red Eagle(4:55)
March of Conquest (3:52)
Pair Dadeni (3:51)
The Mindsong (5:41)
Rage for Revenge (4:54)
Dragon’s Head (5:24)
Defiant Dreams (4:28)
Damnatio Memoriae (4:02)
Mrs.McGrath (Bonus) (5:16)
 

Thomas Orlanth

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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