Heavy Metal will never die !
U.D.O., figure emblématique du heavy metal traditionnel, sort son 14e album studio, Steelhammer. Si le chanteur et son groupe ne se renouvellent pas pour un sou et n’ont aucune volonté de réinventer le metal, ils sortent un album solide, fort bien exécuté, aux riffs en acier trempé et assez varié pour s’apprécier comme un album de qualité, empli du savoir-faire et de la personnalité du chanteur qui ne démérite pas du haut de ses 61 ans.
Digne représentant du heavy metal teuton carré et sans concession, Udo Dirkschneider, revient après avoir fêté ses 25 ans de carrière l’année dernière avec un album au titre on ne peut plus metal : Steelhammer. Cet album est annoncé d’emblée comme un album de heavy metal pur et dur, ancré dans l’esprit 80’s, avec une rythmique en acier trempé assurée par le bassiste Fitty Wienhold et le batteur Francesco Jovino, des vocaux agressifs et haut-perchés, des chœurs virils et surtout des riffs destructeurs.
Le premier intérêt de l’album est bien là. U.D.O. observe scrupuleusement le culte du sacro-saint riff, à chaque fois inspiré dans ce disque. Élément principal de chaque titre, il est clairement mis en avant dans chaque morceau. Il peut être rapide et gallopant ("Basta Ya"), carré et taillé pour le mid-tempo ("Steelhammer") ou encore avec une sensibilité mélodique "Never Cross My Way", il constitue quasiment systématiquement l’attrait principal de chaque compo, toutes écrites Fitty Wienhold et Udo Dirkschneider himself.
Principalement axées autour du riffs, les compos restent donc somme toute classiques mais efficaces, avec des refrains accrocheurs prêts à être repris en chœur par le public ("Metal Machine", "Basta Ya"…) et des solos accrocheurs, tous interprétés par Andrei Smirnov, nouveau guitariste à bord de la machine de guerre U.D.O., qui apporte une légère patte moderne au heavy metal implacable du groupe. Quelques fantaisies sont tout de même présentes, comme la "Basta Ya", chantée en espagnol avec la participation de Victor Garcia de WarCry aux choeurs et à l'adaptation des paroles, courte et surprenante ballade piano-voix "Heavy Rain", "Devil’s Bite" et son clavier électro assez marqué 90’s et la pièce finale "Book Of Faith", qui se finit en grandes pompes avec des arrangements orchestraux.
Si, hormis ces légères touches fantaisistes, les compos sont classiques, elles restent néanmoins assez variées et accrocheuses pour tenir l’auditeur en haleine toute l’heure que dure Steelhammer. Ainsi, les titres rapides et agressifs ("Basta Ya", "Death Ride", "Stay True") s’alternent aux mid-tempos carrés ("Steelhammer", "A Cry Of A Nation", "Timekeeper"). L’aspect mélodique n’est pas oublié avec la poignante "Never Cross My Way" et la ballade réussie "When Love Becomes A Lie".
Au-dessus de ses compos se place l’indécrottable Udo Dirkschneider et son timbre haut-perché caractéristique. La voix qui a fait partie des grandes heures d’Accept fait toujours des merveilles dans sa catégorie, avec cette colère palpable, notamment sur "King Of Mean" ou "Take My Medicine". Mais le commandant des troupes sait se calmer et se faire plus doux, notamment sur la calme "Heavy Rain". Son phrasé maniéré qu’on trouvait notamment sur les breaks des titres "Balls To The Wall" ou "Heaven Is Hell" de son ancien groupe est aussi présent sur l’étrange "Book Of Faith".
Fier porte-drapeau du heavy metal traditionnel, U.D.O. continue de tracer sa route, sans se soucier les âges et les modes pour continuer à servir sa mixture, certes simple, mais qui continue de faire ses preuves et qui a de quoi réjouir les amateurs de metal sans concession et traditionnel. Steelhammer laisse à penser que le heavy metal est bien immortel.