Plus de 10 ans après leur première livraison, voici que les norvégiens de Gothminister repointent le bout de leurs nez avec leur nouvel et cinquième album, Utopia, sorti il y a peu via le label allemand AFM. Pour ceux qui ne connaitraient pas encore cette bande de joyeux lurons, je vous propose tout d’abord un bref récapitulatif de leur carrière …
Je vous le disais en introduction, Gothic Electronic Anthems, a déjà 10 ans … Ce premier album posait alors les bases d’une musique Industrielle voir carrément EBM, teintée de beaucoup d’éléments Gothiques, à savoir des voix graves et inquiétantes, le tout sur fond d’ambiances grandiloquentes, pour la plupart du temps symphoniques, pour un résultat catchy à souhait. Empire Of Dark Salvation durcissait le ton, rapprochant leur son vers un Horror Metal digne d’un The Vision Bleak, le coté Indus en plus … Happiness In Darkness, leur troisième offrande, véritable bijou d’efficacité, porta la bande à un tout autre niveau. Boudé du publique, Gothminister aurait pourtant du se retrouver au top du genre, à coté de The Kovenant, ou autres Deathstars … S’en suivit une descente aux enfers, changement de label, et un album très inégal, Anima Inferna, faisant remonter à la surface les éléments plus Metal de la musique du combo.
Aujourd’hui nous avons donc droit à Utopia, un concept album sombre, relatant la vie d’un schizophrène avocat la journée, et prenant la peau du Gothminister en personne la nuit venue … Porté par l’excellent titre éponyme dévoilé au public sous forme de vidéo en participation à l’Eurovision, ce titre laissait place aux relents Pop que le groupe maitrise à la perfection. C’était donc avec un certain enthousiasme que je place le cd dans le lecteur …
Introduction inquiétante qui ne surprendra absolument pas les connaisseurs du combo qui laisse rapidement place à un « Someone Is After Me » et ses gros riffs martiaux, rythmiques implacables et entrainantes, refrain entetant … Gothminister fait ce qu’il sait faire, mais le fait bien, c’est déjà pas mal. « Utopia »suit donc, avec ses énormes relents Pop, et son refrain à faire chanter un stade rempli de Gothopouff ! Excellent titre, je persiste.
« March » sera elle, la première interlude de cet album. Première, car il y en aura 3, sans compter l’introduction … Bien réalisée, une interlude n’apporte que plus de profondeur et de richesse à un album, ici, elles cassent le rythme de la galette, et avouons le, ne servent strictement à rien … Tiens, premier défaut de l’album.
« Horrorshow », premier single de l’album apporte lui un côté Punk Indus, et même Black Metal pas désagréable, couplé une fois de plus à un refrain qui viendra se nicher dans vos cages à miel … Côté Black Metal repris sur l’introduction du titre suivant, « Nightmare », qui possède un riff principal à se damner et une ambiance travaillée prenante. Un petit côté « tiroir » dans la construction de ce titre lui apporte un peu de richesse bienvenue.
« Afterlife »,titre plus classique démontre encore une fois la capacité du compo à pondre des titres efficaces à souhait. Un quasi sans faute donc, qui ne s’essoufflera que sur les interludes donc… Ce qui est d’autant plus rageur, car chaques pistes présentes sur ce Utopia sont excellentes.
Côté production, comme à son habitude, Gothminister propose un son un peu brouillon, qui est le second défaut de cet album, qui, une fois passée outre ces petits désagréments, se révèle être un album dont la qualité est indéniable.
Vous l’aurez compris, Gothminister rattrape le tir de fort belle manière, en livrant un album convaincant, prenant, et varié. Si vous êtes déjà amateur du groupe, ou si les références citées vous interpellent, jetez vous sur cet Utopia, d’autant plus que la version limitée de l’album propose un concert complet totalement déjanté d’une vingtaine de titres. Ne boudez pas votre plaisir !
Axel