Initialement prévue pour l'édition 2022 du festival Guitare En Scène, nous avons finalement pu voir Nik West cette année. Et quel concert ! Nik s'est rendue disponible pour des interviews le lendemain, soit dimanche, dernier jour du festival. Nous avons pu retrouver la licorne violette, pour un débrief enthousiasmé sur sa prestation et, surtout un agréable moment d'échange.
LGR : Comment oses-tu, Nik West, te pointer ici comme un rien, et faire le meilleur concert du festival, alors que ce dernier n'est pas terminé !?
Ça fait un moment qu'on attendait ton concert, on avait beaucoup d'attentes et tu les as largement dépassées ! Ton groupe est exceptionnel, ton batteur nous a impressionnés, et surtout, on sait que ça fait quatre ans que tu n'étais pas montée sur scène.
Le groupe est génial, je suis très minutieuse pour trouver des gens talentueux, avec beaucoup de caractère et ces personnalités qui s'accordent. On a plein d'alchimie, d'énergie, de passion pour ce que nous faisons. Après avoir passé tant de temps sans monter sur scène, j'ai tellement d'énergie à évacuer, tout est sorti hier !
Le batteur, depuis quelques années maintenant, on est connectés. Les autres sont nouveaux, de la tournée qui commence. C'est une nouvelle énergie, j'adore ça.
Ça se voit ! Parlons d'ailleurs de la fin du show, avec cet homme, Patrick, que tu as invité sur scène à la fin pour "Proud Mary". Ça sortait de nulle part ! C'était improvisé ?
Pendant le confinement, j'ai lancé des cours en ligne. Des gens qui n'ont jamais touché d'instrument, d'autres qui ont des bases. On fait du rock, du funk, du jazz, et je leur ai promis que quiconque se sentant prêt à me rejoindre sur scène lors de mes tournées peut le faire. Je leur ai appris le morceau, en leur disant que quand je viens près de chez eux, ils me préviennent et on le fait. Patrick était prêt.
Nerveux, surtout !
Oui, un truc comme vingt minutes d'ici, forcément, je lui ai dit de nous rejoindre !
Je ne sais pas si tu as remarqué, mais hier soir, et c'est quelque chose qui ne peut arriver que dans un festival de cette capacité, il y avait Ty Taylor, de Vintage Trouble, qui était dans le pit photo pendant tout ton concert ! Il y avait Eric Gales, il y a deux jours, qui a décidé de ne pas jouer son set habituel, il a tout improvisé, ils décidaient ensemble de ce qu'ils allaient faire. C'est ce qu'on a ressenti hier soir avec toi, surtout après quelque chose de calibré comme Sting.
Nous avions répété un set, préparé ce qu'on voulait faire, et on s'est pas mal fait dépasser, on a improvisé selon les réactions du public, et on a fini par arrêter de suivre ce qu'on avait prévu. J'ai adoré ce moment !
Quand tu joues ta ligne de basse du "fruit défendu" (Forbidden Fruit, nom d'un des titres de Just In The Nik Of Time, joué la veille), c'est quelque chose que tu as trouvé directement ou que tu as retravaillé un peu ?
C'est un peu des deux, j'ai eu quelques idées comme dans l'histoire que je raconte sur scène : je vois ce mec et *Nik se met à chanter une ligne de basse*. Une fois posée je l'ai simplifiée. Puis je pense aux paroles "Dégage de mes rêves, mec parfait !" et le reste vient tout seul. Ce n'était d'ailleurs pas prévu sur l'album, on avait tout enregistré et j'ai débarqué avec ce nouveau morceau.
Tu as bénéficié de pleins de publicité par d'immenses artistes à tes début, on pense à Prince, Dave Stewart, George Clinton... Mais maintenant c'est toi la reine du bal, on veut savoir quels sont les artistes que toi tu veux mettre en avant, avec qui tu aimerais jouer !
C'est adorable ! Il y a tellement d'artistes, petits ou grands, avec lesquels j'aimerais collaborer, tu sais. Je ne réponds pas forcément à la question de qui je veux mettre en avant, et je vais t'en citer un qui n'a pas besoin de moi pour ça, mais s'il y a bien une personne avec laquelle j'ai envie de faire quelque chose, c'est Paul McCartney. Voilà, c'est dit ! Si ça arrive, je peux mourir le lendemain. Paul McCartney, un Beatle, et un gaucher ! Je suis gauchère mais je joue comme une droitière.
Il faudra le convaincre de lâcher la basse si tu montes avec lui.
(rires) C'est lui mon but ultime.
Il ne doit pas être si difficile à convaincre, il fait beaucoup de collaborations, et avec des artistes qui viennent d'horizons bien différents des siennes, Kanye West par exemple. Il serait sûrement ouvert à ça.
J'espère !
Bon, vu qu'à Guitare en Scène on parle assez facilement aux artistes, s'il vient un jour, promis, on lui parle de toi !
Ne commence pas à me faire ce genre de promesses si tu ne les tiens pas !
Tu restes ce soir, pour le festival ?
Oui, on va rester regarder quelques artistes.
Si tu ne connais pas Magma, tu devrais essayer. C'est très spécial, du jazz mêlé à du progressif, des ambiances sombres, dans une langue inventée...
Tu déconnes ? J'adorerais voir ça ! Je ne sais pas du tout si je vais aimer, mais je vais aller voir ce que ça donne. Porcupine Tree et Wishbone Ash aussi. J'imagine qu'on s'y verra, à ce soir !
Interview réalisée par Thierry de Pinsun et Félix Darricau.
Crédits photos: Caroline Moureaux