"Scream for me Bercy !"
Toujours en forme malgré leur âge respectable, les six anglais d’Iron Maiden ont mis le feu dans un Bercy plein à craquer à l’occasion de la nouvelle tournée Maiden England, 3e tournée old school qui reprend principalement les titres joués sur le live du même nom, réédité il y a peu. Le légendaire groupe de heavy metal a pu ressortir du placard des perles qui n’avaient pas été jouées depuis longtemps, dans une ambiance festive et devant un public conquis.
Voodoo Six
La soirée est ouverte par un jeune groupe de hard rockeurs anglais qui promeut son album fraichement sorti, Songs To Invade Countries To, de bien belle manière sur la scène de Bercy. Une fois n’est pas coutume, le groupe est très bien accueilli par le public, qui n’avait pas manqué de huer et d’user de sa gestuelle obscène pendant les prestations d’Avenged Sevenfold en 2008 et Rise To Remain en 2011. Cette fois, les crinières bougent, les mains battent en rythme et les applaudissements se font entendre.
Des réactions positives qui motivent bien les musiciens, notamment le frontman Luke Purdie, qui en demande toujours plus, sans oublier de remercier Iron Maiden. Son timbre chaud colle à merveille aux compositions stoner rock qui remplissent les 40 minutes de set qui sont accordées à Voodoo Six. Pas de temps mort, les musiciens enchaînent les morceaux en les interprétant correctement et en multipliant les allées et venues sur la large scène.
Voodoo Six, humble groupe de hard rock qui joue simplement et qui ne fait pas d’esbroufe, a su conquérir la fosse parisienne sans trop de difficulté, aidé par un son correct. Les éloges qu’a fait Steve Harris à leur sujet ont trouvé leur écho ce soir.
Setlist :
Falling Knives
Sink or Swim
Doing Me Wrong
Take the Blame
Feed My Soul
Long Way From Home
IRON MAIDEN
Après les amuse-bouche hard rock, il est temps de passer à la vitesse supérieure avec les légendes du heavy metal qui opèrent leur retour au Palais Omnisports de Bercy pour amener leur lot de morceaux efficaces. Tournée Maiden England oblige, le groupe se concentre sur l’album de l’époque Seventh Son Of A Seventh Son, avec pas moins de cinq extraits, dont l’épique morceau titre, qui n’avait pas été joué sur scène depuis 25 ans. Au rang des raretés, le groupe a eu la bonne idée de réintégrer le dantesque "Phantom Of The Opera" et le heavy "The Prisonner", qui excitent la foule aux côtés des habituels "2 Minutes To Midnight" ou encore "The Number Of The Beast".
Comme à tout concert d’Iron Maiden qui se respecte, le public et ses chœurs emplis de ferveur donne une saveur inoubliable à chaque morceau, notamment sur le classique live "Fear Of The Dark", que tout Bercy entonne inlassablement depuis des années. Ferveur oblige, le public fête de sa propre initiative l’anniversaire du batteur Nicko McBrain, qui soufflait ce 5 juin ses 61 bougies. La présentation de la "chanson sérieuse" et rare "Afraid To Shoot Strangers" par le frontman Bruce Dickinson ne s’est donc pas déroulée comme prévu.
Le frontman ne se débine pas pour autant et multiplie tout le long du concert les "Scream for me Bercy" en haranguant la foule avec humour, notamment sur "Phantom Of The Opera", avec un "les grenouilles, les escargots et tous les choses français". Il profite de sa présence à Paris pour étaler un français relativement correct dans ses interventions, en évoquant notamment les "improvements" au niveau des effets spéciaux utilisés sur scène par rapport à 1988.
En effet, en bon habitué du grand spectacle, Iron Maiden n’a pas lésiné sur les effets de scène, à grands renforts de pyrotechnie sur "Moonchild" et "Seventh Son Of A Seventh Son". Les Eddie géants sont toujours de la partie, avec une statue du zombie en version érudit sur ce même morceau et une version de la pochette de l’album sur le classique "Iron Maiden", avec un fœtus qui ne manque pas de se débattre. La mascotte du groupe viendra, comme le veut la tradition, narguer la foule sur un morceau. Cette fois-ci, c’est un Eddie en général Custer qui viendra faire des gestes obscènes sur "Run To The Hills".
Loin d’être un cache-misère, ce show met en valeur les musiciens, en grande forme ce soir. Bruce vient titiller le guitariste Jannick Gers en faisant passer sa tête dans un trou de son Union Jack, toujours de la partie pour "The Trooper", tente de baisser le short de Nicko McBrain alors que les autres musiciens se tirent la bourre et se poursuivent avec une bonne humeur affichée. Si le son, trop chargé en basses, ne donnait pas un rendu assez précis, la virtuosité d’Adrian Smith dans ses solos et la vélocité de Steve Harris à la basse est toujours de mise. Le chanteur délivre également une bonne performance, bien que des morceaux de bravoure tels qu’"Aces High" montrent qu’il n’a plus 20 ans.
Comme le veut la tradition, Iron Maiden a donné un concert du tonnerre devant un public parisien conquis d’avance, en mettant toujours en avant son sens du spectacle et ses effets abondants, qui font partie intégrante du show des Anglais. Toujours heureux d’être sur scène, ils permettent aux fans de rester confiants sur leur avenir.
Setlist :
Doctor Doctor [sur bande]
Moonchild
Can I Play with Madness
The Prisoner
2 Minutes to Midnight
Afraid to Shoot Strangers
The Trooper
The Number of the Beast
Phantom of the Opera
Run to the Hills
Wasted Years
Seventh Son of a Seventh Son
The Clairvoyant
Fear of the Dark
Iron Maiden
Rappel :
Aces High
The Evil That Men Do
Running Free
Always Look on the Bright Side of Life [sur bande]
Photos prises en 2011
Photos : © 2011 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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