30 Seconds to Mars – Love Lust Faith + Dreams


Un conseil avant d'écouter Love Lust Faith + Dreams (on se demande comment le surnomme les fans : « LLFD » ?) : Oubliez les deux premiers albums de 30 Seconds to Mars. Depuis leur album This is War, le groupe de rock américain évolue dans une dimension résolument plus grand public. Pour autant, ils n'ont pas perdu le sens de la mélodie et la voix de Jared reste toujours unique. Cet album regorge donc de mélodies accrocheuses, reste ambitieux mais pêche légèrement par le manque de rythme et quelques morceaux trop formatés.

 


L'album commence avec "Birth", une intro à l'orchestration un peu simpliste, mais qui a le mérite de planter l'univers musical de l'album, qui mélange les instruments classiques et l'électro. Pardon ? Oui, on parle bien de 30 Seconds To Mars, qui balançait des powers chords saturés à la Linkin Park sur ses premiers albums. Mais on ne peut nier que la touche électronique en ouverture de l'album amène une dimension intéressante.

On est ensuite téléporté en une poignée de secondes dans le prochain album de Muse. "Conquistador", déjà disponible sur Youtube quelques jours avant la sortie de l'album, est déroutante. Si la voix de Jared Leto nous ramène sur Mars, on a l'impression que Tomo MiliÄević s'est fait chourer sa guitare par Matthew Bellamy lors de l'enregistrement. En tout cas, le morceau est efficace. Peut-être un peu trop. Globalement, "Conquistador" est formaté pour passé à la radio. C'est également le morceau le plus puissant de l'album. On se plaît à fredonner "We will rise again" en choeur. On notera que le groupe n'a pas fait appel à des milliers de fans, mais seulement une trentaine d'entre eux pour réaliser les choeurs de l'album. C'était lors du « Summit » en Septembre 2012, à Los Angeles.

"Lust", annonce une voix féminine. On passe donc à une thématique différente, avec "Up in the Air", le single qui a fait grincer des dents. Les "Oh-oh-oh" ont peu d'intérêt, à part celui de rester en tête et le trop plein d'électro paraît légèrement opportuniste au vu de ce qui passe sur les ondes ces dernières années. Comme "Conquistador", le titre reste efficace. Les quelques sons et riffs  bien trouvés passent en boucle. Mais on ne retrouve pas de génie dans la composition. "Is this the end?" s'interroge Jared Leto. Passé ces deux titres radiophoniques qui sont censés nous faire accrocher à l'album (effet inverse pour moi), l'album commence à devenir intéressant sur "City of Angels". Cette ballade pop-rock planante aux influences U2 rafraîchit nos oreilles assourdies par "Conquistador" et "Up in The Air". Moins taillé « single », mais pas moins grand public. Jared nous livre une interprétation plus sensible et plus artistique, déployant ses cordes vocales pour un beau final.
 


On commence a oublier les déboires du début de Love Lust Faith + Dreams avec "The Race". Oscillant toujours entre classique et électronique, le morceau nous plonge rapidement dans une ambiance sombre et rythmée. Certaines sonorités rappellent quelques morceau de l'album This is war ("Escape", "Hurricane", "Search and Destroy"). On y retrouve la recette du groupe : la voix de Jared qui s'élance en fond musical, une mélodie efficace, les choeurs des fans, la guitare lead discrète mais toujours mélodique. Le pont est quand à lui déroutant, avec une guitare saturée sortie de nulle part qui joue 3 notes en boucle (un autre coucou de Matthew Bellamy sans doute).

On abandonne les guitares pour le piano-voix "End of All Days". Si le grand public connaît davantage les single plus rythmés, c'est également ce genre de ballade qui a fait le succès du groupe (on retiendra "100 Suns" ou "Alibi" sur le précédent album). La voix de Jared s'éraille, le refrain résonne comme un hymne sur un énième mélange entre électro et cuivres.

"Pyres of Vanarasi" est la preuve que 30 Seconds To Mars peut toujours se faire plaisir en s'éloignant de la facilité et du commercial. Ce morceau semble tout droit sorti de la BO d'un film de Christopher Nolan (la fin du morceau fait sans doute référence à la musique de Inception). Sur de profondes nappes synthétiques, la mélodie et le rythme nous transportent dans un univers totalement onirique. Il ne serait pas étonnant que le groupe l'utilise pour une partie de clip ou un court-métrage. Des élancées vocales dans une langue étrangère vient sublimer la fin du titre dans une ambiance orientale.
 

"Faith", entend-on. Quelques secondes plus tard, "dommage", se dit-on en entendant les "Oh-oh-oh" presque ridicules de Jared Leto. 'Bright Lights' jouit pourtant d'une belle ambiance, à la manière de "City of Angels" quelques minutes plus tôt. Planant comme on aime, on retrouve des guitares planantes, des nappes de synthés et des choeurs envoutants. Un bref instant de poésie. Mais alors qu'on commençait à trouver l'album un peu mou, "Do or Die" retentit. Si l'introduction reste une énigme (voix asiatique + quelques accords au synthé), le titre réveillera les endormis. On est encore loin de la pêche de "Conquistador", mais le riff d'introduction envoûte dès les premières notes. Quelques riff synthés percutants appuient les élancées vocales de Jared. On est là devant un single electro-rock en puissance à la "Closer to the Edge" (succès de l'album This is War). On y retrouve d'ailleurs quelques paroles identiques, comme "I will never forget". (Oui, on a déjà vu plus original)

"Convergence" est un interlude simple, sans prétention, donc bien. Quartes accords joués sur un petit clavier en bois résonnent en boucle, soutenus par de légères percussions et riff de guitares planants. On quitte le pays du "Faith" vers le "Dreams", ouvert par "Nothern Lights". L'avant-dernier morceau de l'album nous envoûte dans une ambiance sombre au mid-tempo. Le refrain résonne à nouveau comme un hymne, et une fois encore les cordes et cuivres couvrent l'absence de guitare.

L'album se clôt avec "Depuis le Début", qu'on pourrait aussi appeler "Gros délire de Jared". Les 2 minutes 33 secondes sont une énigmes en soi. On commence par un guitare-voix de moins d'une minute, qu'on croit enregistré à la maison. Jared nous raconte qu'il a copulé avec un million d'anges et qu'il a tué un million de personnes. "There will be blood", répète-t-il avant de faire place à un interlude électronique-classique (tiens donc) lourd et sombre. L'album se finit sur une boite à musique qui joue la mélodie du Lac des cygnes. Vous avez 4 heures.

 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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