On l'avait annoncé (ici), Dave Mustaine et sa bande l'ont fait : il y a quelques jours, à l'Olympia, se tenait la deuxième date française de la tournée estivale européenne de Megadeth. Les géants du thrash et du heavy metal ont mis le feu à la salle mythique parisienne et à son public.
Existance
Cette date parisienne, en "petite" salle qui plus est, perdue au milieu des festivals et concerts estivaux, était annoncée complète depuis quelques mois, et pour cause : les fans de Megadeth étaient au rendez vous, et l'attente était grande.
Le groupe français Existance nous délivre une mise en bouche franchement de qualité. Les quatre garçons, déjà connus du public de l'Olympia pour y avoir fait la première partie d'Helloween, jouent un heavy technique porté par une voix juste et claire, propre au genre, ils sont heureux d'être là, et ils nous le font savoir à coup de solos déchirants, de riffs déchainés, et de cris mélodiques aux tenues nettes.
Quelques morceaux, issus de leur dernier album Wolf Attack, suffisent à chauffer un public déjà de bonne humeur. Ils annoncent préparer un album pour le printemps 2024 avant de rendre la scène aux derniers préparatifs de Megadeth. On attend ça avec impatience...
Megadeth
Enfin...
Après presque dix minutes de retard, Dirk Verbeuren apparait derrière sa batterie, perchée en hauteur et encastrée dans un mur d'écrans en fond de scène. Son entrée est suivie de près par Dave Mustaine, acclamé par un public d'inconditionnels d'une des figures du Big4, puis par Kiko Loureiro et James LoMenzo, et sans plus de cérémonie, c'est parti ! On commence par "Hangar 18", les écrans diffusant des animations synchronisées avec la musique, dans une énergie incroyable et un son exceptionnel pour l'Olympia, souvent raillé pour ses défaillance phoniques. Le public répond immédiatement présent, scande "Me-ga-deth" au rythme des riffs, au grand plaisir des musiciens.
Dès le premier morceau, puis ensuite, avec les suivants, on est clairement dans la démonstration technique et musicale. Vous aimez Megadeth, regardez, Megadeth c'est ça. Kiko nous comble des solos fidèles à l'extrême à ceux qu'on a poncé mille fois sur disque, le tout avec le sourire de la facilité, Dirk nous livre une énergie et une force à la batterie, sans jamais faiblir, James pose une basse énervée et jamais prépondérante, et Dave... Tiens, parlons en de Dave.
Ha, certes, vocalement, il y a eu des jours meilleurs au sein de la carrière de la légende. Mais Dave Mustaine était en forme ce soir là. Et de bonne humeur. Certes, le registre grave restera celui qu'il privilégiera pendant tout le concert, mais quasiment aucune fausseté, un chant audible, une énergie incroyable, une joie presque naïve de constater que le public acclamait chaque morceau... A titre strictement personnel, ce quatrième concert de Megadeth (ou ce Dave Mustaine là) fut le meilleur.
Les chansons défilent, puis viennent les grands classiques, ceux que le public va chanter en choeur avec le groupe : "Trust", "À tout le Monde", "Tornado of Souls"... Quel plaisir d'entendre le parterre de l'Olympia accompagner le célèbre refrain français du titre bien connu. Les musiciens sont dynamiques, il y a un bon jeu de scène entre la basse et les guitares, on sent la tournée bien gérée et bien travaillée, puisqu'il n'y a quasiment aucun temps mort pendant tout le concert, tout s'enchaîne parfaitement, avec maîtrise et facilité ; les breaks, césures, et départs sont distribués de mains de maîtres, avec une mention spéciale pour Kiko Loureiro, dont la présence et la technique ont brillé à chaque instant de la soirée.
Et puis ça sent la fin, l'apothéose, le climax : pour clôturer la soirée, Megadeth enchaîne "Symphony of Destruction", "Peace Sells" et "Holy Wars the Punishment Due", et si l'on pensait que le public ne pouvait être plus réjoui, c'était sans compter sur le déferlement de slams, de chants, et de bras levés qui ont accueilli ces trois monuments de la carrière du groupe. Dave Mustaine clôture le show par un solo toute en souplesse sur "Holy Wars". S'il a su faire perdurer son groupe en en renouvelant les membres, il est toujours là, et on sait pourquoi. C'est la fin du concert, les écrans géants diffusent "merci" écrit dans différentes langues, c'est l'heure du salut, les sourires sont sur toutes les lèvres, celles du groupe, celles du public, ce soir là, Megadeth a mis le bouillon à l'Olympia, et l'Olympia a mis le bouillon à Megadeth.
Setlist :
- Hangar 18
- Dread and the Fugitive Mind
- Angry Again
- Sweating Bullets
- Wake Up Dead
- In my Darkest Hour
- We’ll Be Back
- Dystopia
- Trust
- A tout le monde
- Tornado of Souls
- Symphony of Destruction
- Peace Sells
- Holy Wars… The Punishment Due