Un mini coup de gueule.
C'est ce que nous avons décidé de faire paraître en lieu et place d'un report "conventionnel" de ce concert.
L'affiche pourtant paraît intéressante : Nightmare, dinosaure du heavy metal français qui vient promouvoir son dernier - bon - album "Burden of God" et laisser la part belle aux 'ricains de Circle II Circle que l'on n'a pas vu en France -de mémoire - depuis 2009. Ils viennent par ailleurs de sortir un nouvel album répondant au doux nom de "Seasons Will Fall".
Un prix attractif, une salle dans laquelle on a souvent vu du bon et qui se prête à une proximité avec l'artiste, pas d'autre date le même soir (enfin si, Neurosis, mais aucun rapport ce n'est franchement pas le même public !), et tout cela un samedi soir.
C'est tout de même étrange ; audétour de tout concert et de toute discussion sur "le metal en France aujourd'hui" on entend que "c'est mort", qu'il n'y a - quasiment - plus que les gros dinosaures internationaux qui galvanisent toujours les foules, que ce style musical est voué à disparaître.. Et en toute honnêteté, meme si on ne veut pas y croire, quand on voit ce qui se passe de nos propres yeux, on ne peut s'empêcher de se demander où est-ce que l'on se dirige.
Moins d'une centaine de personnes à la maroquinerie malgré toutes les conditions favorables, et un show qui fut dantesque. Que faut-il faire pour rameuter les foules ? Alors qu'une pétasse écervelée est capable de drainer des dizaines de milliers de personnes en montrant une - infirme - partie de son cul, qu'en est-il des "vrais" musiciens en France ? On le sait, la musique est devenue un vrai business contrairement à un temps bien plus ancien où elle était perçue et abordée différemment. Mais là, nous touchons à quelque chose de bien plus "grave" qu'un simple point de vue financier ; comment donner envie aux promoteurs de continuer dans de pareilles conditions ? Et pour des artistes "accomplis" (par là j'entends "un groupe non amateur") : est-ce normal d'en arriver à fouler les planches pour jouer devant une salle quasiment vide après ?
Les gens se plaignent que c'est aux organisateurs d'offrir les conditions nécessaires mais au fond, n'est ce pas également au public de marquer le coup en faisant acte de présence lors de certains événements ?
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Côté show, Nightmare a joué une bonne demi heure d'un set incisif, agrémenté d'un son relativement bon. Mêlant des titres issus de Cosmovision (2001), d'Insurrection (2009), et du dernier album, les grenoblois se sont donnés en spectacle le sourire aux lèvres, heureux d'être sur les terres parisiennes en ce samedi soir. Côté présence scénique, rien à reprocher tout le groupe est mis en valeur, et communique maintes fois avec le public dans lequel se trouvent visiblement pas mal de connaissances qui n'hésitent pas à interpeller les musiciens.
Achevant leur set par une reprise "écourtée" du mythique "Heaven And Hell" de Black Sabbath en hommage à l'illustre R.J. Dio, Nightmare a permis d'entamer cette soirée sous les meilleurs hospices (n'ayant pas assisté à la prestation de Eternal Flight.... nous nous permettons dès lors de prendre ce repère de temps !)
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Circle II Circle.. Que dire ; Zachary Stevens, un charisme, une présence, un chant.. Mais il est loin d'être le seul homme sur scène ; à ses côtés un groupe au line-up aussi "neuf" que d'apparence soudé ; en tous cas l'interprétation des morceaux ne souffre nullement de cela !
Tout le groupe semble être en phase, et surtout complice ; les sourires sur scène se multiplient et malgré le petit nombre de spectateurs ce soir l'ambiance reste au beau fixe parmi le public mais également sur scène.
Démarrant en trombe sur "Edge of Thorns" la formation va enchaîner sans broncher les 13 titres du mythique album de Savatage du même nom, pour proposer par la suite deux titres issus du dernier album "Diamond Blade" et "Epiphany". Et on a bien failli passer à côté visiblement à cause des restrictions horaire de la salle, mais on y a bien eu droit (ça aurait été un comble pour une tournée appelée "Seasons Will Fall Tour" qu'aucun des titres de l'album n'y soit interprété !)
Des musiciens talentueux, des morceaux entrainants alliés à une présence scénique et un charisme débordants ; ajoutons à cela une proximité du public et l'impression d'assister à un concert privé et … c'est la recette gagnante pour dire que ce fut un sacré bon concert au final !
Et les absents ont toujours tort.
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Photos : © 2013 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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