Le samedi 8 juin, nous étions dans la magnifique salle du Triton pour assister au concert de Gnô, en pleine promotion de son excellent dernier album en date, the Crass Palace. Un concert qui n’a fait que confirmer que ce groupe mériterait beaucoup plus de succès, même si le show n’a pas été exempt de quelques défauts. Pourtant, le groupe a tout fait pour chouchouter son public, avec deux sets balayant largement dans les trois albums du groupe.
1er set :
Hélas, le concert commençait dès le départ avec plusieurs bévues : une erreur de programmation du sample d’introduction et de gros problèmes techniques sur la basse de Gaby, qui l’ont rendue inaudible sur la totalité du morceau introductif. Fair play, le groupe nous a donc rejoué l’introductif « Here I Stand ». En dépit de l’évidente qualité de ce morceau, ainsi que celle de l’interprétation des musiciens, avouons qu’on a connu de meilleures entrées en matière, particulièrement pour mettre l’ambiance dans un premier set qui aura un certain mal à décoller, malgré une set-list en béton armé. Le son varie entre le bon et l’excellent, et permet de bien apprécier la richesse de la musique de Gnô, que le groupe décrit à raison comme « la rencontre entre les Beatles et Pantera ».
Entre les chansons, les blagues fusent, ça charrie le bassiste Gaby et son matos défectueux, on mentirait en disant que l’ambiance n’a pas été vite restaurée. Evidemment, le centre de l’attention reste Christophe Godin, qui fait parler la poudre avec sa Vigier 7 cordes. Malgré quelques très rares pains, il nous a délivré ce soir une prestation époustouflante, digne des plus grands virtuoses de la guitare électrique. Il mêle technique, inventivité et feeling, le tout avec un sourire presque insolent sur scène. La température remonte vite à l’issue de ce premier set, qui se termine de la meilleure manière avec « Fly Free ».
2ème set :
Après une bonne pause, le concert recommence pour un deuxième set. Cette fois, pas de bévue ni de problème technique, les Gnô remettent définitivement ce concert sur de bon rails, avec une interprétation toujours au rendez-vous et un son qui s’est encore amélioré. La batterie de Peter claque, la basse ronronne et la guitare tranche ! On pourra tout de même noter quelques couacs dans les harmonies vocales des trois musiciens, qui ont du mal à être toujours justes, notamment Christophe en fin de concert, et ce dernier se fera d’ailleurs chambrer en bonne et due forme par ses comparses, mais aussi par le public, qui est visiblement habitué du trio.
La set-list est toujours très généreuse, avec des perles comme « Ignorance » ou « Questions », et le concert passe très vite, avec toujours de bonnes blagues entre les morceaux. Celles-ci sont cependant si omniprésentes qu’elles saucissonnent le concert et donnent parfois plus l’impression d’être à une retrouvaille entre potes qu’à un concert professionnel. Avoir une ambiance intimiste et (trop) conviviale est toujours un gros plus dans un concert, mais elle colle mal à la volonté affirmée du groupe de gagner en sérieux et de se rapprocher de l’univers métal. On arrive déjà à la fin du deuxième set, mais Gnô n’a pas décidé d’en finir là. Le groupe remonte vite sur scène et termine le concert avec « Always There » et la tuerie « Last Scene of My Screenplay ».
En conclusion, ce fut un beau concert, joué par trois musiciens de grand talent, drôles et humbles. Le trio a réussi à surmonter un début de concert difficile, pour finalement mettre le feu à la salle dont le public était majoritairement assis, donc plutôt statique. Si l’humour du groupe sur scène est assez tordant, peut être que le quota élevé de pauses-blagues a pu en ennuyer certains, qui s’attendaient avant tout à voir un concert et pas un three-men show. Gnô gagnerait donc peut être à polir son show pour mettre tout le monde d’accord et être véritablement irrésistible sur scène. La gloire n’est pas encore là, mais elle est à portée de main !
Setlist :
Set n°1
Fate is My Name
The Scarvenger
Momentum
Ignorant
Cannibal Tango
Fever ( The Battle Rages On)
Final Fire
Get Out of My Way
Fly Free
Set n°2
Here I Stand
In My Place
The Doll
Fathers & Sons
Ignorance
Modern Day Jesus
Questions
All Life Has Left
Rappel :
Always There
Last Scene of My Screenplay
Photos : Marjorie Coulin / © http://www.marjoriecoulin.com/
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