Festival Pause Guitare 2024

Le grand festival annuel d'Albi, dans le Tarn, s'ouvre dans un contexte national étrange mais le beau temps aura été de la fête en ce début juillet, parfait pour se détendre et profiter pleinement des artistes présents pour cette vingt-huitième édition de l'an de grâce 2024. Pour les deux jours les plus Rock qui nous intéressent, nous avons pu assister le 4 juillet aux performances de Deluxe, IAM, Archive et Chinese Man et le dernier jour, le 7 juillet, encore plus Rock, avec Dionysos, Simple Minds, Gossip et surtout Alice Cooper en bouquet final ! Maintenant place à la musique !

Jeudi 4 juillet

Deluxe

Après une mise en bouche avec un set de DJ Freaky Monica pour ouvrir les concerts de la grande scène, c'est au tour des originaires d’Aix-en-Provence de Deluxe de prendre place. Ayant été privés de représentation l'an passé pour de cause de gros temps sur la ville, ils avaient à cœur de se rattraper et le public leur a fait un accueil plus que chaleureux en ce jeudi de juillet estival. Il faut dire de la troupe des moustachus sait mettre le feu d'entrée de jeu. Ça ne s’est pas arrêté durant tout le temps qui leur était imparti. Un set très dynamique et enjoué mélangeant de façon hétéroclite hip-hop, soul, funk, jazz, groove avec de la trompette et du saxo. C'est entrainant, communicatif, coloré à souhait et toujours avec la banane.

La chanteuse Liliboy a une voix assez spéciale mais collant bien au style du groupe et à son énergie débordante. Un concert porté par des musiciens de qualités qui forcément offre un spectacle du même acabit. Un festival qui démarre en fanfare.

Setlist :

Flowers
You Heard It All Before
Get Down
Daniel
My Game
Barcelonnette
Tum Rakak
Moustache Gracias

IAM

C'est au tour d'un des plus célèbres groupes de rap français d'investir la scène. À peine Shurik’n et Akhenaton apparaissent sur les planches et c'est la folie ! Ils n'ont pas leur pareil pour enflammer une foule, c'est fait. Dès le début du concert les chansons des Marseillais, maintenant quinquagénaires, sont reprises en chœur par le public, comme "Petit frère" ou encore leur fameux tube, "Je danse le mia". La notoriété des rappeurs de la planète Marseille est toujours très haute et cela se comprend même si on n'est pas familier avec le style. Il faut reconnaitre la performance et la franche sympathie du duo de frontmen, en particulier Akhenaton arborant un sourire constant du début à la fin.

Il ne faut pas oublier les DJ qui mettent le son pour la troupe de chanteurs placés sur des pupitres avec écrans diffusants différentes vidéos ou animations faisant leur petit effet. Une prestation très applaudie des pionniers du hip-hop made in France et toujours au top.

 

Setlist :

Petit frère
Samuraï
Ça vient de la rue
Elle donne son corps avant son nom
La Saga
Nés sous la même étoile
L'école du micro d'argent
Je danse le mia
Bad Boys de Marseille
Le Feu
L'empire du côté obscur
Un bon son brut pour les truands
Demain, c'est loin

Archive

Le gros morceau de la soirée s'apprête à démarrer son set. En effet les Anglais d'Archive, originaires de Londres, posent leur ambiance dès les premières notes du sublime "Lights" qui résonne dans la nuit albigeoise. Le public reste calme peut-être un peu hypnotisé par cette intro planante. Quand les passages plus électriques arrivent, on constate que les Anglais ne sont pas là pour faire de la figuration. Ils sont bien aidés par un light show assez diffus et venant souvent de l'arrière pour une plus grande immersion. Le plus important, le son, est au rendez-vous pour apprécier et profiter pleinement des compositions toutes plus splendides les unes que les autres du collectif, à l'instar du classique "Fuck U", du fantastique "Bullets" ou encore "Again", titre immanquable en live.

Les musiciens sont tous bien en place et les chanteurs en voix, tous les ingredients sont là et c'est un pur régal, presque parfait. Car oui il y a une seule mini déception, l'absence de la chanteuse historique Maria Quintil, remplacée ce soir par Lisa Mottram qui officie sur le dernier triple album dont elle n'interprète qu'un morceau ce soir, "The Crown", vers la fin du concert. Il faut bien reconnaître qu'elle n'est pas au niveau vocal de Maria. Hormis cela, l'ensemble de la prestation des génies d'outre-Manche est exemplaire, l'heure impartie passe beaucoup trop vite et on en aurait bien repris une double dose. Indéniablement la performance de la journée.

Setlist :

Lights
The False Foundation
Fuck U
The Skies Collapsing Onto Us
The Crown
Fear There & Everywhere
Again
Bullets 

Chinese Man

Les Aixois, comme Deluxe, du collectif Chinese Man composé de Zé Mateo, High Ku et SLY arrivent sur trois pupitres où les attendent leurs platines avec un immense écran panoramique en arrière plan pour diffuser des vidéos illustrant les titres. Trois musiciennes avec respectivement trompette, trombone et saxophone complètent le groupe en avant de la scène.

Le mélange hip-hop, trip hop, instrumental avec les cuivres passe vraiment bien. Des chanteurs viennent compléter la troupe déjà présente avec un chant rappé. Il faut accrocher au style qu'ils proposent mais la performance est telle qu’on ne peut qu’apprécier. L'ensemble de ce concert tardif aura été intéressant et le public encore assez nombreux les ovationnera avec entrain.

La première soirée de cette 28ème édition de Pause Guitare aura été variée et elle aura offerte une qualité artistique propre à la chaque style avec Archive en point d'orgue.

Dimanche 7 juillet

Dionysos

C'est le dernier des quatre jours de Pause Guitare et pour ouvrir, c'est aux Valençois de Dionysos qu'il en est fait honneur sous un beau soleil tarnais. Le chanteur Mathias Malzieu vêtu de rouge, casquette Mario visée sur la tête, arrive en fauteuil roulant auquel est accroché une mascotte extraterrestre aux yeux bleus, les bras ouverts, rappelant un certain Groot.

L'accueil est chaleureux pour un groupe de pop rock / chanson française, surtout connu pour quelques singles au début des années 2000 dont "Don Diego 2000" ou "Song for Jedi" tiré de l’album Western sous la neige. Ils les joueront tous et avec un franc succès, les refrains sont repris par la foule comme un seul homme. Un concert agréable porté par des musiciens convaincants et un chanteur très en forme.

Setlist :

Giant Jack
Coccinelle
Don Diego 2000
Wet
Poudlard de rien
Une sirène à Paris
Mc Enroe's Poetry
Song for Jedi

Simple Minds

Le suite est confiée aux Écossais de Simple Minds dont les tubes planétaires sont sortis il y a déjà quelques décades, avec notamment "Mandela Day" en 1989 ou "Don't You (Forget About Me)" en 1985. Le chanteur historique du combo Jim Kerr sort le grand jeu avec une voix au rendez vous et une bonne présence scénique du haut de ses 65 printemps, sur une musique plutôt sage.

C'est du pop rock sans prétention mais dans l'ensemble sympathique. On ne révolutionne rien et ça sent bon les 80s avec notamment les deux titres sus nommés. On sent un vrai plaisir d'être là pour tous les musiciens et un beau duo entre le leader Jim Kerr toujours le sourire aux lèvres et sa chanteuse Sarah Brown. Le public semble apprécier le set et la bonne vibration que le groupe envoie. Une prestation de qualité.

Setlist :

Waterfront
Once Upon a Time
The Signal and the Noise
Mandela Day
Someone Somewhere in Summertime
Glittering Prize
Promised You a Miracle
Sanctify Yourself
New Gold Dream
Don't You (Forget About Me)
Alive and Kicking

Gossip

Troisième groupe de cette dernière journée de Pause Guitare, les Américains de Gossip menés par sa leader charismatique Beth Ditto. Il faut dire qu'elle ne se ménage pas et chante avec beaucoup de ferveur. Elle est également très loquace et s'essaiera à de nombreuses reprises à des blagues en franglais, très difficiles à faire comprendre. Elle semble s'en amuser et les festivaliers rient sans doute plus de la voir rire que pour les blagues elles-mêmes. Cela met une bonne ambiance entre chaque titre joué, ce qui n'est pas le cas dans beaucoup de concerts.
Ce dernier est d'ailleurs fort bon et nous gratifiera des incontournables hits comme "Heavy Cross" et "Love Long Distance" qui feront bouger et chanter la fosse.

Setlist :

Listen Up!
Four Letter Word
Act of God
Love Long Distance
Yr Mangled Heart
Dimestore Diamond
Move in the Right Direction
Turn The Card Slowly
Standing in the Way of Control
Men in Love
Crazy Again
Heavy Cross 

Alice Cooper

La star la plus attendue et qui clôture le festival est annoncée par des cloches que sonnent deux personnages habillés avec des masques de peste. Une immense page d'un journal annonce le personnage vedette en ombre chinoise où il est inscrit qu'il était banni de France. Et d'un coup de sabre déchire le papier géant et Alice Cooper franchit la page, les décibels mêlées aux cris du public résonnent sur le site de Pratgraussal. Le show peut démarrer et on va en avoir pour notre grade. Le maître des enfers est dans une forme olympique du haut de ses 76 ans ! Il a même fait un golf dans la journée avant le concert ! Quelle santé ! Il est accompagné de ses quatre musiciens ainsi que de sa femme et sa fille.

Un show total où chaque chanson est comme un acte d'une grandiose pièce de théâtre qui sont mises en scène pour en mettre plein les yeux et les oreilles. Il y aura la plupart des ingrédients connus des fans, dont le serpent et bien sûr la guillotine en clou du spectacle sur le fameux "Killer / I Love the Dead" et l’indétrônable "School's Out" !

Avec Alice Cooper on est en premier lieu impressionné par ce qu’on voit, les décors, les lumières une entrée en scène théâtrale mais il ne faut pas oublier que Alice Cooper c’est avant tout un groupe de musique. Et indéniablement la musique est autant au niveau de la mise en scène et les deux forment un tout en symbiose parfaite.

Pour en venir au son du concert, il est excellent et puissant. L'équilibre entre les grosses guitares, la batterie et la voix d'Alice est parfait, que du bonheur. Les musiciens qui accompagnent la star font tout autant le spectacle, on sent une belle communion de tous les acteurs présents pour donner le meilleur au public et c'est totalement réussi.

Une conclusion en forme de feu d'artifice, la classe américaine !

Setlist :

Lock Me Up
Welcome to the Show
No More Mr. Nice Guy
I'm Eighteen
Under My Wheels
Billion Dollar Babies
Snakebite
Hey Stoopid
Lost in America
Go to Hell
Feed My Frankenstein
Poison
Guitar Solo
Black Widow Jam
Ballad of Dwight Fry
Killer / I Love the Dead
Elected
Interpolating the bridge & chorus to Pink Floyd's "Another Brick in the Wall (Part II)"
School's Out

Texte et photos : Arnaud Dionisio, toute reproduction interdite sans l'accord de la photographe.

Merci à Arpèges & Trémolos pour l'accréditation et l'accueil.



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