" Miracle de la foi !! "
Voilà ce que bien des amateurs ont du hurler quand ils ont appris que le culte et talentueux groupe Extol allait ressusciter de ses cendres encore chaudes, tel le phénix. Voilà un groupe à la carrière exemplaire : une discographie sans fautes, ponctuée d’albums tous plus réussis les uns que les autres. Un groupe touche à tout qui fait feu de tout bois : black, death, thrash, prog et même néo. Un sens du songwriting comme on l’a rarement vu dans un groupe de métal, arrivant à mêler mélodie et hargne avec un talent déconcertant, qui les a amené à tourner avec les plus grands de la scène métal estampillé « original et racé ». (Opeth, Mastodon…)
Les attentes étaient donc très fortes pour ce cinquième opus du groupe, reformé en trio. Chers métalleux, combien de fois avons-nous été déçus par le come-back d’un groupe ? On ne pourrait pas compter. Et bien sachez qu’une nouvelle fois, Extol se distingue de la masse pour nous donner une leçon de musique amplifiée sous la forme d’un album qui porte le nom du groupe.
De son style si protéiforme, Extol a poli les aspérités, les aspects les plus extrêmes et complexes pour en retirer la substantifique moelle, tout ce qui fait que ce groupe est adulé et respecté. Comme a son habitude, Extol a tout fait pour ne pas se répéter, et prend une direction radicalement différente de celle prise sur le dernier album en date, The Blueprint Dives, qui avait surpris avec son approche plus directe et ses sonorités évoquant le néo metal. Pour cet album éponyme, Extol s’est orienté vers un death metal de première classe, avec encore une fois un parfait dosage entre mélodie et agressivité, à l’image de la tuerie qu’est l’introductive "Betrayal", ou même le single "Open The Gates", avec ses choeurs célestes.
On a donc un album très solide, sobre et inventif à la fois, mais qui garde le son signature d’Extol, ce qui ravira autant les vieux fans que les nouveaux convertis. La production est excellente, elle aussi signée par le groupe, et servie à merveille par le légendaire Jens Bogren au mix/mastering, dont on ne va pas dérouler le CV absolument monstrueux. L'artwork est signé par le tout aussi respecté Travis Smith, ce qui vous fait une énième raison de plus de l’acheter. On regrettera juste que l’instrumental « Dawn of Repemption » n’ait pas été plus développé. Ca serait presque cracher dans la bière, mais quand on sait ce dont le groupe est capable, on devient peut être trop exigeant.
Et comme pour calmer tout le monde une dernière fois, Extol termine l’album avec un triptyque dantesque, une sainte trinité, dirons-nous pour la blague cheap. Les riffs fusent, la basse ronronne, le growl rugit, et la batterie martèle comme une charge de cavalerie. On insistera plus particulièrement sur le morceau qui a pris le nom du groupe, titre parfaitement choisi, car résumant avec brio et en 4:12 tout ce que représente Extol : originalité, technique et puissance.
C’est donc un pari gagné par nos chrétiens de norvégiens, qui retournent sur la scène avec un album en tout point remarquable, qui fera partie des plus notables de l'année, sans l'ombre d'un doute. Et maintenant mes amis, prions… Prions [insérez la mention manquante] pour qu’Extol vienne faire une petite croisade amplifiée dans nos contrées. Pourquoi pas avec leurs camarades de label Hacride et In Vain ?
NDLR : Nous signalons aux fans du groupe qu'un documentaire sur Extol est en cours de tournage. Plus d'infos ici !