Vendredi 21 juin, 12h15 - Altar
Une bonne mise en place !
A peine le temps de se mettre en jambe après le show de Kissin' Dynamite sur la Mainstage 1 que nous nous dirigeons vers la déjà très peuplée Altar pour assister au concert des légendaires français de Misanthrope.
Mon histoire personnelle avec le groupe est plutôt spéciale. Je l'ai découvert par hasard en 2003 avec le morceau "Conversation Métapsychique" présent sur un site en téléchargement gratuit, puis ce fut le trou noir jusqu'en 2008 et cet album IrréméDIABLE fort remarqué à l'époque et qui me plongea véritablement dans l'univers du combo. Sans en être grand fan, ce disque a su me troubler, son univers et ses paroles Baudelériennes en faisant une particularité au-delà même de la scène française. Puis cette année, un retour sur le devant de la scène après cinq années de silence avec un Aenigma Mystica convaincant que nous a narré ici-même l'ami Jef.
Il me tardait donc de découvrir la bande à SAS de l'Argilière sur scène, ce Hellfest en étant l'occasion même si les petites 30 minutes accordées au combo ne reflèteront certainement pas ce dont est véritablement capable le groupe, l'univers théâtral qui lui est propre ne pouvant du coup pas donner sa pleine mesure. Peu importe, les fans sont présents en masse et déjà habités lors des premières mesures du tube pierre angulaire que sait être "Bâtisseur de Cathédrâle". Lunettes de soleil vissées sur le visage, t-shirt de Triptykon et veste en cuir, le frontman leader lâche un petit "vous allez bien ?" avant d'alterner chant théâtral digne des meilleures années de Ange et passages plus gutturaux.
Il est clair qu'on reconnait la voix de SAS de très loin, mais la musique de Misanthrope révèle également une certaine unicité qui se voit parfaitement retranscrite en live par des musiciens techniques et précis. Il faut dire que la section rythmique portée par Gaël Féret (batterie) et Jean-Jacques Moréac (basse) s'avère redoutable, parfaitement relevée par les riffs lourds et incisifs d'Anthony Scemama. Le seul regret à ce niveau reviendra au niveau des samples utilisés en claviers, mais il aurait été certainement trop fastidieux pour le groupe d'incorporer un clavieriste d'emprunt au vu de la virtuosité de certains passages.
Une demi-heure, c'est fatalement très court, ainsi seulement cinq morceaux auront eu le temps d'être proposés à une assistance attentive qui peinera à se réveiller au départ. Ce n'est qu'après "L'écume des chouans", introduisant une "contre révolution" désirée par l'Argilière, et un "Les empereurs du néant" des plus alambiqués que la foule commencera à lâcher les chevaux sous l'impulsion d'un chanteur soudain possédé par le démon de la scène. Ainsi une bouteille de champagne sera débouchée sur les premiers rangs et allègrement déversée sur son faciès.
Nous aurions adoré voir ce show se terminer sur "Le Retourneur de pierres", mais les minutes se sont égrénées un poil trop rapidement à notre goût. Si bien qu'après le brillant "Névrose", Misanthrope choisit de conclure avec le morceau éponyme de son dernier opus, forcément moins reconnu des vieux de la vieille. La pression retombe un peu mais SAS ne s'en laisse pas compter, exortant une dernère fois ses ouailles pour refermer le concert en beauté. Nul doute que le combo francilien a réussi son pari en quasi ouverture de ce festival, mais force est de constater qu'il aurait fallu quelques instants en plus pour bien pouvoir profiter et pénétrer à fond l'univers si particulier proposé par le quatuor. ce sera pour la prochaine fois, on l'espère !
Setlist :
- Bâtisseur de Cathédrâle
- L'écume des Chouans
- Les empereurs du néant
- Névrose
- Aenigma Mystica
Photos : © 2013 Lionel / Born 666
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