Def Leppard au Hellfest 2013

Vendredi 21 juin – 23h10 – Main Stage 1

17 ans sans venir jouer en France, forcément, quand Def Leppard annonce qu'il viendra au Hellfest jouer le set (spectacle ?) qu'il vient de balancer à Las Vegas, ça rameute du monde devant la Main Stage !

Evènement, incontestablement, le mot peut être utilisé pour qualifier le passage à Clisson du quintet de Sheffield. Un retour aussi inattendu que bien entouré, l'affiche de ce vendredi étant, pour les fans de hard/heavy 80's, purement somptueuse. C'est donc à la bande de Joe Elliot que revient l'honneur de jouer en tête d'affiche aujourd'hui, et le groupe a mis les petits plats dans les grands. Light show énorme (et assez fin), écran XXXL (prenant toute la largeur de la scène, sur toute sa hauteur !), scène sobre mais avec une passerelle surplombant la batterie et permettant au musicien de faire tout le tour du plan de jeu, bref, côté décorum, on ne se fout pas du monde.

 

Def Leppard, Hellfest, Main Stge, Hysteria, Main Stage

Lorsque l'habituelle intro (sur fond de musique des Who) se fait entendre, la foule qui se masse devant la Main Stage 1 est très conséquente et il est difficile de s'y frayer un chemin. Comme on a pu le lire dans la presse les shows américains se composaient de deux parties distinctes. Une première où le groupe évolue sous le nom de Dead Flatbird et constituée d'une sorte de fourre-tout du groupe (comprendre par là des morceaux piochés vraiment dans toutes les époques de la carrière de Def Leppard), suivie de la reprise dans l'ordre et intégralement du disque de tous les records Hysteria. Pour qui voulait bien se renseigner avant, il n'y avait donc pas de surprise à attendre et il n'y aura pas tromperie sur la marchandise.

 

Def Leppard, Hellfest, Main Stage, Clisson, Hysteria, Joe Elliot

Le show commence malheureusement sur deux titres pas forcément très connus ni accrocheurs. Un mal pour un bien car sur la première chanson, le son est tout simplement écrasé par la basse de Rick Savage, démentiellement trop forte ! Un souci très vite rectifié, et qui permettra au set de réellement démarrer avec le troisième morceau, "Let's Get Rock". Frissons garantis car on se dit "Ca y est, on y est, Def Leppard est de retour". Son de batterie synthétique (vous connaissez l'histoire), basse qui ne l'est pas moins, chœurs énormes, refrain facile à chanter, l'ambiance monte. "Foolin'" extrait de Pyromania m'est particulièrement douce aux oreilles avant la reprise archi connue de "Action". Choix étrange car après 17 ans d'attente, c'est du Def Lep qu'on veut, pas du Sweet (quelle que soit le charme de la chanson, dont au passage, je préfère largement la version de Steve Stevens).

Un set de la formation sans slow n'en serait pas vraiment un. L'heure a donc sonné d'allumer les briquets (ou de brandir votre portable allumé si vous êtes douillet et craignez de vous brûler) pour le superbe "Bringing On A Heartbreak". Joe Elliot s'en sort plutôt bien sur cette chanson, ce qui n'a pas toujours été le cas depuis le début du show où on le sent très souvent à la peine, ce qui, ajouté à une attitude carrément hautaine, commence à fortement me limer les nerfs.

 

Def Leppard, Hellfest, Mani Stage, Phil Collen, Hysteria

Mais, ne nous fâchons pas (pas tout de suite tout du moins), car arrive alors une version fabuleuse de "Switch 625". Certes, à la base, j'adore cet instrumental, mais là, tempo, harmonies de guitares, feeling des musiciens, tout est parfait et fait de cette pièce LE moment fort pour moi de la prestation. Par contre, je suis un peu étonné de ne pas voir projetées sur l'écran des images de Steve Clarke (ex guitariste du groupe décédé en janvier 1991), ce titre étant un peu son bébé et l'occasion de nombreux hommages posthumes.  

 

Def Leppard, Vivian Campbell, Hellfest, Main Stage, Hystaria

Sans être transcendantale (on peut être sceptique sur le choix des morceaux), cette première partie de show aura montré un groupe assez volontaire, avec, et c'est un vrai bonheur, un Vivian Campbell en forme, assurant de belles parties de six-cordes mais aussi des chœurs de haute volée (qui a dit qu'il chantait mieux que son leader ? Moi ? OK j'assume !). Côté rythmique, rien à dire, c'est du 100% Def Lep. Par contre, Phil Collen est un poil irritant à vouloir placer systématiquement des plans ultra rapides qui ne collent pas trop avec la musique, ne sont pas d'un feeling débordant et pire, ne sont pas toujours très bien calés. Joe Elliot communique peu et de façon peu chaleureuse, mais l'impression d'ensemble est tout de même satisfaisante et le public attend de pied ferme le plat de résistance, à savoir Hysteria.

 

Def Leppard, Hellfest, Main Stage, Hysteria

Et là, c'est le drame ! Une vidéo est projetée, compilant des extraits d'interviews promo datant de la sortie d'Hysteria. C'est long, assez prétentieux sans compter que le rendu est franchement mauvais car l'image complète qui passe sur l'écran entre les deux scènes est amputée d'une bonne moitié sur l'écran géant en fond de scène, ce qui donne des scènes assez coquaces, comme celle où on ne voit que le sommet du crâne de Joe Elliot répondant longuement à des questions ! De plus, le son crache tout ce qu'il peut et cela devient vite pénible. Du coup, des sifflets se font entendre. D'abord peu fournis, ils gagnent en intensité et heureusement que le groupe revient sur scène à ce moment-là, car cinq minutes de plus et cela pouvait tourner vinaigre !

Les musiciens se sont changés (on va enfin voir les yeux du chanteur) et d'emblée, Phil Collen est insupportable. Autant le musicien m'est sympathique, autant le look torse nu huilé pour bien mettre en avant le résultat d'heures de musculation alors qu'il meule à Clisson, c'est tout simplement ridicule. Mais passons, car  déjà résonne "Women". Ca y est, on se plonge dans ce disque mythique, et l'écran joue à plein son rôle, avec des figures géométriques rappelant la pochette, des écrans télé (sur "Rocket") ou bien les paroles qui s'écrivent sur "Love Bites".

 

Def Leppard, Hellfest, Rick Savage, Main Stage, Hysteria

L'interprétation est parfaite musicalement (vocalement, on oscille entre le moyen et le "qui grince"), mais il manque clairement une étincelle de magie. Le groupe semble réciter une leçon sans passion. A la batterie, Rick Allen fait le job, mais inquiète lorsqu'on le voit jouer avec un masque à oxygène ! J'ai beau avoir adoré ce groupe, l'ennui devient oppressant, notamment sur le titre phare de l'album, à savoir "Gods Of War". Une version brouillonne, sans le feu (mais avec des photos de Steve Clarke, qui à mon goût sont carrément déplacées – je vous ai déjà dit à quel moment je pensais les voir) et finalement assez longue.

J'en viens à regretter que ce disque ne soit pas un E.P car cela devient interminable ! Encore une fois, le son est bon, les lights assurent un joli spectacle, mais il n'y a aucune passion (et supporter un chanteur très limite, c'est pénible). Un rapide déplacement durant la chanson "Hysteria" permet aussi de constater qu'il y a maintenant beaucoup moins de monde devant la scène et "Love And Affection" survient comme une délivrance.

 

Def Leppard, Hellfest, Hysteria, Main Stage

Mais, alors que le groupe a quitté la scène dans un silence impressionnant, on va quand même avoir droit à un rappel (qui est donc plutôt un "on a prévu de jouer deux morceaux de plus, quoiqu'il arrive"). Le concert va se clore sur le retour du rock (ouf) avec deux pépites issues de Pyromania, à savoir "Rock Of Ages" et "Photograph". Une très bonne note de fin pour un concert qui aura tout de même était globalement une grosse déception (peut-être en attendais-je trop) et la confirmation que vocalement (mais on le sait depuis pas mal de temps) Joe Elliot n'y est plus du tout (malgré le très beau soutien dont il bénéficie de la part de  ses collègues).

Setlist Dead Flatbird

- Won't Get Fooled Again (The Who)
- Good Morning Freedom
- Wasted
- Let's Get Rocked
- Foolin'
- Action (Sweet)
- Bringin' on the Heartbreak
- Switch 625

Def Leppard :

- Women
- Rocket
- Animal
- Love Bites
- Pour Some Sugar on Me
- Armageddon It
- Gods of War
- Don't Shoot Shotgun
- Run Riot
- Hysteria
- Excitable
- Love and Affection
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- Rock of Ages
- Photograph

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http://www.yog-photography.com

Photos : © 2013 Nidhal Marzouk  / Yog Photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
 



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