Dagoba : Entretien avec Shawter (chant)

A l'occasion de la sortie du neuvième album studio intitulé Different Breed, nous avons eu l’opportunité et la chance d’interroger Shawter, le chanteur de Dagoba. Nous sommes revenus avec lui sur les récents changements qui ont animé quatuor marseillais mais aussi sur son évolution musicale au fil du temps. L’occasion de (re)découvrir un combo emblématique de la scène metal française qui n’a pas fini de faire parler de lui.

Bonjour Shawter ! Avant la sortie du précédent album By Night, un important changement de line up avait été opéré avec l’arrivée de Kawa Koshigero et Théo Gendron, peux-tu revenir sur ce turn-over chez Dagoba et sur l’intégration des deux nouveaux membres ?

Shawter : Bonjour. Théo a intégré le groupe à la fin de la tournée Black Nova, remplaçant Bastos, qui a vu sa situation familiale évoluer, et Kawa était déjà tour manager du groupe depuis un bon moment lorsqu’il a pris le poste de bassiste dans le groupe. Il connaissait donc la vie du groupe, son rythme de tournée, et sa musique bien évidemment. Tout ceci s’est donc fait dans la plus grande des quiétudes.

Different Breed signe le retour de Dagoba chez Verycords avec qui vous aviez enregistré Post Mortem Nihil Est (2013) et Tales Of The Black Dawn (2015), peux-tu nous donner la ou les raison(s) qui ont motivés votre départ du mastodonte du metal qu’est Napalm Records?

Tout d’abord il faut signaler que nous aurions dû signer By Night chez Verycords, mais leur offre définitive de l’époque est arrivée sur notre bureau quelques heures après notre signature chez Napalm, que nous remercions pour leur travail fourni en faveur du groupe. Toutefois, ces dernières années particulièrement, nous sentions que la nature de notre musique s’éloignait de plus en plus de celle de leur catalogue, et il nous est apparu naturel de retourner chez Verycords, qui nous a toujours fait montre d’une réelle volonté de bosser avec nous, et nous mettre dans des conditions optimales de travail. Nous voilà donc de retour au bercail.

Different Breed  peut se traduire littéralement par « espèce différente » ou encore « autre race », quelle est la signification de ce choix de titre pour toi ?

En effet, après avoir proposé à dessein une discographie variée, avec la volonté réelle de proposer une facette différente du groupe album après album, il était temps d’affirmer haut et fort ce leitmotiv. Mais bien évidemment, bien d’autres interprétations sont possible, et chacun est libre de se faire la sienne.

Comment se sont déroulés l’écriture puis l’enregistrement de ce désormais neuvième album ?

J’ai pris le temps de théoriser cet album chaque soir lors de notre tournée européenne de 2022, avec la volonté de proposer un album fédérateur, en prenant soin de faire la part belle aux moments passés qui m’avaient apporté le plus de satisfaction lors de l’écriture de nos précédents albums. Le temps est long dans un tourbus, et le mettre à profit en prenant toutes ces notes m’a permis d’investir le studio avec une quantité non négligeable d’idées. Nous avons donc produit cet album dans mon studio (Eagle Black Studio), et concernant le mix et le mastering, nous avons renouvelé notre confiance à Chris Coulter (en charge du mix de By Night). Cette fois-ci, j’ai pu le rejoindre à Londres pour cette étape cruciale, chose que la pandémie avait rendu impossible sur notre précédent enregistrement.

« Genes15 » qui ouvre l’album commence par des pleurs de nourrisson, est-ce les prémices d’un retour aux sources pour Dagoba ?

Plutôt l’histoire de ma propre naissance au metal. Pour être honnête, je ne me souviens plus vraiment de ma vie hors Dagoba. Il me semble être né, puis d’un coup de baguette magique, de façon assez tranchée et soudaine, avoir appartenu et vécu par et pour ce groupe.

Beaucoup moins de sons électroniques sont présents sur Different Breed, parle-nous de cette rupture par rapport au travail réalisé sur By Night ?

…Mais il y en a tout de même, comme sur chacun de nos albums. Comme je te l’ai dit, nous tenons à proposer une facette différente du groupe sur chaque album. By Night faisait la part belle à mon amour pour l’électro. Ceci fait, c’est naturellement que nous n’allions pas répéter les mêmes expérimentations.

« Distant Cry » et « Minotaur » sont deux pistes ou le chant clear est totalement absent, les rendant résolument plus death. Souhaites tu explorer ce genre metallique plus en profondeur à l’avenir ?

Je ne sais pas encore à 100% sûr de ce que sera fait notre prochain album, donc il m’est difficile de répondre à cette question. J’apprécie cette brutalité, c’est certain, mais j’aime aussi la mélodie, surtout à la voix. On verra bien.

Peux-tu revenir sur l’excellent artwork de la pochette réalisé par Mathieu Questel ? L’univers sombre est vraiment très proche de ceux de Post Mortem Nihil Est, Tales Of The Black Dawn ou encore Black Nova tous trois signés Seth Siro Anton (SepticFlesh) non ?

Je trouve son travail fondamentalement différent de part la technique utilisée. Seth est un digital artist, quand Mathieu est un peintre traditionnel. Toutefois, le fait qu’une figure imposante occupe la quasi-totalité de la cover de Different Breed te donne raison. Concernant le tableau, nous avons travaillé avec Mathieu le concept de la pochette avant qu’il prenne ses pinceaux. Nous voulions une figure à l’allure à la fois puissante et désœuvrée. J’ai puisé mon inspiration dans le premier clip des Daft Punk, avec ce personnage portant une énorme tête de chien, mais évoluant dans la société comme si de rien était, et nous l’avons affublé d’une cape de super héros, comme l’est Tetsuo, dans le manga Akira, ce jeune homme perdu avec et dans sa propre puissance nucléaire.

Depuis début mai vous enchaînez les dates françaises, en festivals ou en salles. Quel accueil le public réserve-t-il aux morceaux de Different Breed, qui sort ce vendredi 14 juin ?

L’accueil est excellent, sur scène comme sur les réseaux, et c’est d’ailleurs la première fois que je vis une telle vague d’enthousiasme concernant l’une de nos sorties. Il est normal lorsqu’on se met à nu de faire des heureux, mais aussi des mécontents, mais tout ce qui concerne Different Breed est juste positif. Je ne saurai que trop remercier nos auditeurs pour la confiance qu’ils nous donnent.

Après l’été on vous retrouvera à Paris, au Trianon, fin septembre. Y a-t-il d’autres dates prévues, en France ou à l’international, pour présenter le nouvel album ? Chaque tournée de Dagoba est un véritable évènement, côté scénique doit-on s’attendre à du nouveau ?

Toutes nos dates confirmées sont affichées sur nos réseaux sociaux, et je profite de cette tribune pour encourager vos lecteurs à s’y abonner, car nous sommes vraiment des cancres à ce niveau. En effet, et comme nous en avons l’habitude, nous ferons en sorte de tourner un maximum, en Europe, aux USA, en Asie, et partout où le public répondra présent. Nous faisons ce métier en particulier pour voyager et faire voyager notre musique, donc nous ferons le nécessaire pour que le rêve perdure. Côté scénique, nous avons en effet travaillé avec une nouvelle équipe une scénographie mettant en avant l’œuvre de Mathieu Questel, et un show lumière millimétré, qui valorise notre énergie scénique.

Merci Shawter pour tes réponses. Le rendez-vous est pris ! 

Different Breed, neuvième album de Dagoba, est sorti ce 14 juin. Retrouvez la chronique de l'album juste ici.



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