Dimanche, 0h45 - Mainstage 2
Papa les mérite tous !
Quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous apprenions dans l'après-midi que Danzig ne souhaitait plus jouer tardivement sur la Mainstage 2 en conclusion du fest... L'organisation du Hellfest, prise de cours, chercha rapidement une solution, proposa tout d'abord à Lordi (qui semble-t-il n'était pas prêt à quitter les lieux aussi tard) et se retourna finalement sur les mystérieux suédois de Ghost. Une fois l'échange accepté, Danzig put donner sa prestation sous la Valley et nous nous sommes donc retrouvés avec un grand final aussi inattendu que mystique. Un moment que les milliers de festivaliers, épuisés par ces trois jours mais encore prêts à en découdre, ne seront pas prêts d'oublier.
Après une intro mystique très 70s et la brillante introduction éponyme du second album Infestissumam paru cette année, Papa Emeritus II (toujours le même chanteur officiellement, mais sous un "personnage différent") rejoint ses disciples musiciens masqués pour entonner un "Per Aspera Ad Inferi" des plus tournoyants. La fameuse crosse épiscopale Ghost en main, il bénit le public entassé nombreux devant la scène avant de lâcher un "Bonne nuit Hellfest" aussi soudain que ténébreux. Autre parenthèse française à noter, en introduction du morceau "Elizabeth" qui sera bien évidemment présenté en tant qu'hommage à la contesse Bathory.
Le pape satanico-psychédélique sera d'ailleurs bien plus bavard qu'on aurait pu l'imaginer, de son accent anglais très latin pour coller parfaitement à l'ambiance feutrée qui sied au groupe. Vocalement, il saura assurer sans mal, chantant juste sur des choeurs samplés plutôt nombreux tant est si bien qu'il est parfois difficile de repérer son lead. Ses quelques murmures "blackisants" comme sur la tranquille "Secular Haze" ou la grandiloquente "Ghuleh / Zombie Queen" feront mouche trop de sans mal. Sur l'aspect scénique, tout est bien huilé, on le verra de temps à autre motiver son soliste sur "Satan Prayer" ou comme possédé sur le solo de "Stand By Him". Ses goules quant à elle restent plutôt sages, pas spécialement figées mais placées de façon millimétrée sur scène, tant est si bien que si une vue du ciel nous avait été offerte on aurait souvent vu tout ce beau monde (hormis le claviériste en retrait sur une estrade) former une sorte de croix avec le chef en son centre.
Niveau setlist, nous avons presque eu droit à medley complet de la (courte) discographie du groupe. Hormis l'intro, tout le premier Opus Eponymus sera joué dans son intégralité, tandis que le second Infestissumam sera représenté par ses titres phrases (dont le fameux "Year Zero" qui remportera tous les souffrages après une pause "forcé" - voir ci-dessous) jusqu'à une conclusion dantesque qui voit l'enchainement de "Ghuleh" et "Monstrance Clock" en double rappel jusqu'au bout de la nuit où l'assistance peut se donner à plein poumons pour accompagner ses favoris.
Seul bémol de ce concert cérémonial, l'instrumental "Genesis" très fortement gâché par une panne soudaine au niveau du son. S'en suit quelques longues secondes de confusion pendant lesquelles on verra les Nameless Ghouls jouer "dans le vide", une sorte de Air Ghost improbable, de la vraie musique pour sourds et malentendants ! Comble de l'ironie, un technicien viendra sur scène avec un micro afin de s'excuser auprès du public pour ce silence soudain... sauf que sans son c'était bien peine perdue ! De là à dire que l'ami Phil Anselmo, présent sur le côté de la scène en mode déchaîné et surtout bien éméché, ait créé ce moment de solitude en renversant sa bière sur des fils, il n'y a qu'un pas que nous ne franchirons évidemment pas.
Peu importe, Ghost est allé au bout de son expérience rituelle, pour le plus grand plaisir de chacun et une conclusion de Hellfest que nous n'aurions pas pu imaginer meilleure. Tobias... euh Papa Emeritus II et ses amis peuvent repartir fiers de la grande scène n°2, avec la satisfaction du devoir accompli même si l'une des goules guitaristes (visiblement privée de son et excédée sur le moment) n'a pu aller au bout du show. Ghost a tout d'un futur grand groupe, d'une potentielle légende, ce n'est d'ailleurs pas James Hetfield qui dira le contraire.
Setlist :
(Intro sur bande)
- Infestissumam
- Per Aspera Ad Inferi
- Con Clavi Con Dio
- Prime Mover
- Elizabeth
- Secular Haze
- Body and Blood
- Stand By Him
- Death Knell
- Satan Prayer
- Genesis
- Year Zero
- Ritual
- Ghuleh / Zombie Queen
- Monstrance Clock
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Photos : © 2013 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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