Queensrÿche – Queensrÿche

Queensrÿche : la renaissance ?
 

Après une séparation dans les plus mauvais termes possibles et une affaire judiciaire qui laisse une situation complexe, Queensrÿche (avec Wilton, Jackson et Rockenfield) sort son premier album sans Geoff Tate, qui est parti tricoter des fréquences inconnues. Avec ce disque, on retrouve le groupe de metal qu’on connaissait, avec une formule plus directe, mais qui, malgré ses imperfections, laisse un bon présage quant à l’avenir du groupe.

Queensrÿche a défrayé la chronique ces derniers temps. Après moultes engueulades, avec crachats et autres joyeusetés conflictuelles, le groupe et son légendaire chanteur Geoff Tate ont décidé de se séparer. Mais dans le cas présent, les deux parties se disputent la garde du nom du groupe, qui résonne toujours chez les fans de heavy metal fin et mélodique. Nous avons donc droit à  deux formations qui ont sorti un album cette année. L’album qui nous intéresse ici est Queensrÿche, avec Todd La Torre au chant, Michael Wilton et Parker Lundgren aux guitares, Eddie Jackson à la basse et Scott Rockenfield à la batterie.

Si Geoff Tate reste dans ses expérimentations diverses sur son Frequency Unknown, le groupe se redirige vers un metal plus traditionnel et mélodique, proche de ce qui a fait le succès des albums de Queensrÿche des années 80, mais cette fois-ci avec une approche plus directe. Ainsi, en 35 minutes, on a droit à des titres pêchus comme "Don’t Look Back" ou "Fallout", ou des mid-tempos aux mélodies léchées comme "Where Dreams Go To Die" ou "In This Light". Maniant toujours avec finesse les émotions, le groupe s’en sort très bien sur la lente et inquiétante "A World Without", ainsi que sur la ballade finale "Open Road".

Côté guitares, la paire Wilton / Lundgren se complète bien, avec un magnifique travail sur la mélodie, des harmonies intéressantes dans les solos ("Where Dreams Go To Die") et quelques parties acoustiques de toute beauté ("Open Road"). Côté rythmique, Eddie Jackson, dit Edbass, ne faillit pas à sa réputation et se place toujours comme un pilier du groupe, en faisant des merveilles sur "Don’t Look Back". Le batteur Scott Rockenfield n’est pas en reste et se montre toujours aussi précis et puissant.

Si l’orchestre est en place, l’attention se porte évidemment sur Todd LaTorre, à qui incombe la lourde tâche de remplacer le talentueux Geoff Tate. Si son timbre et son phrasé se rapprochent beaucoup de son illustre prédécesseur, la transition est réussie et le chanteur s’en sort à merveille, en ajoutant une pointe d’agressivité à l’ensemble sur les titres rapides et en apportant une interprétation habitée sur "A World Without".

Queensrÿche

Malheureusement, le disque n’est pas sans défaut. Ce qui frappe, dans un premier temps, ce sont les saturations désagréables sur l’ensemble. La "loudness war" ne semble pas terminée, et les techniciens ont cru bon de monter les potards trop hauts, ce qui donne un rendu imprécis qui jure avec la finesse musicale et le raffinement du son du Rÿche.

Un autre défaut est aussi le manque de finition sur certaines compos, notamment sur la première moitié du disque. Si les idées utilisées sont souvent bonnes, le manque de transitions fait que certaines parties, notamment les refrains de "Spore" et "Redemption", sont mal amenées. Un plus grand soin à l’écriture aurait permis à l’ensemble d’être plus cohérent.

Malgré ces défauts, Queensrÿche arrive à sortir un disque solide qui renoue avec le style qui a fait les belles années du groupe, avec une inspiration revenue et une fraicheur dans les compos, grâce à la participation active du nouveau venu. Le groupe qui déclinait depuis de nombreuses années à cause d’expérimentations qui ne lui allait pas retrouve ainsi une seconde jeunesse, qui laisse entrevoir un bel avenir musical à des musiciens qui ont encore des choses à dire.

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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