Pond ne vous dit peut-être rien, et pourtant; il s'agit en réalité du side-project de plusieurs membres de Tame Impala dont Kevin Parker, qui n'officie plus comme frontman mais comme batteur au sein de la formation. Ils viennent de sortir leur dernier opus, "Hobo Rocket"; et alors, qu'est-ce que ça donne me direz-vous ?
Dès la première écoute, on est frappé par le nombre d'influences et de citations directes à un bon paquet de groupes, notamment des seventies. On peut parler des expérimentations zappaiesques et de riffs white stripsiens avec " Whatever Happened To The Million Head Collide", de l'éminamente Pink Floydesque "Giant Tortoise", de la Brian Jonestown massacresque et Dorresque "Hobo Rocket"; on peut même dire que "Aloneaflameaflower" a un coté Type O Negative; bref, tout y passe dans la joie et la bonne humeur !
Et du fun, les loustics de Pond ont l'air d'en avoir par camions entiers, s'amusant comme des petits fous à pasticher la musique qu'ils écoutent et révèrent, reste qu'on a plus l'impression d'écouter une récréation de Tame Impala et ses potes plutôt qu'un album à part entière.
Attention, je ne dis pas par là que ce disque est mauvais, loin s'en faut. Les compos sont léchées, intelligentes, efficaces; le talent et l'envie des musiciens n'est absolument pas à remettre en cause. Simplement, on se demande bien quelle utilité a ce groupe à la fois trop éloigné et trop proche de son origine Tame Impala.
Il suffit de réécouter "Lonerism" pour se rendre compte que les influences précitées sont les mêmes, quoique mieux ingurgitées et transformées, ce que Pond, en tant que pur objet référentiel oublie ou ne veux pas faire.
En l'état, l'album reste un divertissement de haute volée concocté par des musiciens visiblement au sommet de leur inspiration. Tant mieux pour eux, tant pis pour nous, à moins qu'un petit voyage en arrière pour les plus nostalgiques ne soit plus tentant qu'une réelle tentative de faire avancer le schmilblick. A vous de voir !
