Motocultor 2024, J3 – Du soleil, de la violence et de la salade

Samedi 17 août 2024, Carhaix

Un vent de nostalgie souffle sur Cahaix … et chasse les nuages. Le samedi, au Motoc, c’est le jour des grands enfants, de la bonne humeur, et des affiches improbables.

C’est ça aussi, ce qu’on aime au Motocultor : le choc des extrêmes, ces associations insolites qui fonctionnent pourtant, ce penchant pour l’esprit potache tout en laissant de la place pour les messages importants, et ce joyeux chaos faisant cohabiter formations émergentes et poids lourds du metal. Des festivaliers déguisés en Bioman slamment pendant le concert d’un groupe de hardcore engagé, des fans de metal kawaï discutent avec Didier Super, le frontman d’Aborted porte un tshirt Architects, et le chanteur d’Architects, lui, porte un maillot de l’équipe de France de foot. Retour sur une journée ensoleillée pleine de surprises et de diversité, une nouvelle fois sous le signe du slam et de la bonne humeur.

Nos concerts du samedi 17 : 

Lysistrata 

Bruce Dickinscène, 14h15

La Bruce Dickinscène continue sa programmation thématique, et comme l'an dernier, le samedi est consacré au punk. Les jeunes Français de Lysistrata ouvrent la journée. Certaines publications les décrivent comme un renouveau hardcore, ce qui surprend un peu, car si on peut entendre quelques sonorités d'obédience hardcore, ce n'est pas l'essentiel de la musique. Le trio déroule plutôt un punk mélodique assez soft, avec des notes parfois un peu pop. Le groupe alterne une majorité de morceaux assez énervés et d’autres plus calmes, mid-tempo ou ballades. Les trois musiciens - guitare (Théo Guéneau) / basse (Max Roy)  / batterie (Ben Amos Cooper), classique - chantent voire crient à tour de rôle, avec une prédominance du batteur.

C'est sympathique, entraînant et c'est un bon moyen de débuter la journée, mais ce n'est pas non plus extrêmement marquant. Si l’ensemble est assez basique, on finit par s’y laisser prendre. Le public semble trouver cela assez agréable.

Les derniers morceaux semblent cependant plus consistants et nettement plus agressifs que les premiers – et la composante hardcore se fait alors relativement plus sentir. Le dernier, notamment, avec ses roulements de batterie, sa basse vrombissante et son chant saturé, exhale un sentiment d’urgence, s’offre quelques cassures de rythme et changements d’ambiance, s’étire tout en agressivité et en distorsions d’où émergent parfois des miaulements de guitare. Cette chanson, très différente des autres, laisse entrapercevoir un potentiel vraiment intéressant pour Lysistrata.

Sorcerer 

Supositor Stage, 15h00

Sur les amplis, le logo du groupe et un grand drapeau palestinien : le ton est donné. Place au hardcore moderne et sombre du combo parisien Sorcerer, qui a à son actif un EP et un solide premier album, Devotion, sorti en avril dernier. C’est justement “Badlands”, première piste de l’opus, qui ouvre le set, et après une intro solennelle, les riffs lourds de Guillaume et Tim retentissent et Dom, le vocaliste, bondit sur scène en assénant ses hurlements écorchés, avant le premier des multiples breakdowns meurtriers que le quintette nous réserve. Sur des titres rythmés et redoutables, la rage est palpable et le groove imposé par Goulven à la basse irrésistible, mettant le public en action en ce début de journée ensoleillé. Une colère sourde, des accords poignants et une atmosphère plus sombre marquent certains morceaux (“The Burden Is Us”, “Devotion”).

Le public semble séduit par les changements de rythme impressionnants, les accords rappelant les années 90, et l’énergie déployée par Dom, aussi à l’aise dans les screams rageurs qu’en spoken word mélancolique (malheureusement un peu moins audible, sous la batterie redoutable de Morgan). Le vocaliste, plutôt loquace entre les morceaux, rend hommage à plusieurs groupes programmés le même jour (Calcine, Fange, Jesus Piece), assène un tacle bienvenu (et ovationné par la fosse) aux porteurs de t-shirts NSBM, et incite le public à se rapprocher et à slammer avant de lancer plusieurs circle pits bien suivis et même un wall of death sur “Someone Else’s Skin”. Dans un nuage de poussière, le public applaudit chaleureusement le groupe qui a su marquer les esprits.

Setlist Sorcerer :

Badlands
The Eternal Grief
The Burden Is Us
In the Arms of Mortality
Devotion
Ablaze
Someone Else's Skin
Seed of Decline

Didier Super

Bruce Dickinscène, 15h45

Vagabondant près de la tente de la Bruce Dickinscène avant le début du set, quelle n’est pas notre surprise de voir Didier Super déjà sur scène en train de jouer sur sa guitare sèche et chanter dans le micro. On croirait presque qu’il commence le concert largement en avance, mais non, le bonhomme n’est payé que pour un set de 45 minutes. Hors de question donc de faire du rab, surtout que comme il le dit lui-même, Didier - de son vrai nom Olivier Haudebois, mais appelons-le Didier quand-même - déteste faire du bénévolat ! Il se retire et nous fait poireauter avant le début officiel du set, qui ne manque pas d’arriver et avec lui les premiers fou-rires.

La mèche avait déjà été vendue à ceux qui suivent les réseaux sociaux du Motocultor, mais voir Didier se ramener en prêcheur de Satan avec sa longue perruque (rousse cette fois) et son maquillage sur des sons de cloches funèbres, ça n’a pas de prix. “Ce soir, la main de Satan va venir frapper votre petite fête de village” clame Didier, avant de se faire interrompre par l’alarme incendie ! Épique et déjà bordélique : ça s’annonce bien pour la suite, et se confirme avec le début de setlist blindé de reprises à la sauce punk metal bien vénère (et souvent bien massacrées). “Au Bal Masqué” (La Compagnie Créole), “Il Venait d’Avoir 18 Ans” (Dalida) ou “No Woman No Cry” (Bob Marley), tout y passe.

Le fameux groupe Discount qui accompagne Didier c'est un batteur (obèse, comme ça on ne peut pas dire que Didier est grossophobe) et un bassiste (juif, comme ça… vous avez compris). Et enfin les sous-marques, alias les trois chanteuses choristes qui gueulent bien fort. Là aussi, on peut dire que c’est sa caution féministe (en reproduisant un rapport de domination patriarcale au passage), car Didier tape fort et tout le monde en prend largement pour son grade. Du festival qualifié de “Hellfest bas-de-gamme”, aux membres de son groupe en passant évidemment par le public, qui a payé 220 balles pour venir huer un Didier qui n’en a rien à foutre. Si on connaît bien sûr le personnage de Didier Super, on tique sur certaines blagues qui s’avèrent plus lourdes et surtout bien plus fréquentes que les autres. En particulier la misogynie de son personnage, qui traite vraiment ses choristes comme des objets. On n’a vraisemblablement pas besoin d’autant d’exemples pour critiquer le stéréotype dépeint.

Première composition en vue : l’expéditif “Boom”, introduit par un “public, ça fait longtemps qu’il y a pas eu d’attaque islamo-kamikaze dans ce pays. Tu sais ce que ça veut dire ? Ça devrait plus tarder”. On se poile toujours autant. Autre moment remarquable : le diptyque pour la Palestine (“Gaza, c’est un peu moins touristique”) et l’Ukraine, deux faces explosives comme toute la carrière de l’artiste. Mais après quelques compositions, Didier annonce quitter la scène parce que le public commence à fatiguer. Il s’éclipse donc avec son groupe sous les huées et laisse ses choristes reprendre “Le Temps Des Colonies”, interlude pendant lequel Didier fait le tour de la tente et grimpe à l’espace PMR. Depuis cette plateforme, il reprend le concert dans son style classique : on retrouve l’incontournable rouleau de scotch et sa guitare pour “Rien à Foutre”, revisité avec les événements récents (Israël, Nouméa, l’extrême droite). Sans oublier de se moquer des handicapés présents à ses côtés bien sûr.

Enfin, Didier a quand même un nouvel album en prévision (sorti à l’heure où cet article est publié) et en interprète quelques titres. “Choisis Ton Sexe” ou encore l’hymne “Bâtard de Vegan”, sur lequel Didier arrose littéralement la foule de laitue à l’aide d’un souffleur géant. Un autre des moments mémorables de ce concert. On apprendra plus tard lors de sa conférence de presse que la salade avait au moins le mérite d’être fraîche, alors que d’habitude c’est de la Lidl à 1,29 euro, histoire de limiter les coûts de consommables. Quoi ? Ce dernier album c’est du reggae ? Pas grave, le groupe en joue des versions bien pêchues. Après le dansant “Tous Clodos”, c’est sur un medley “CRS”/”la maladie d’amour” que le set se termine. Improbable set, un des moments marquants de ce festival.


Setlist partielle Didier Super
:
Il Venait d'Avoir 18 Ans
No Woman No Cry
Au Bal Masqué
Boom
Debout Chômeur
Chanson pour les palestiniens
Chanson pour l'équipe de football d'Ukraine
Révolution
Le Temps des Colonies (Interlude Michel Sardou)
Rien À Foutre
Pourquoi
Choisis Ton Sexe
Bâtard de Vegan
Tous Clodos
CRS

RüYYn 

Supositor Stage, 16h35

Terminée, la bamboche avec Didier Super, et retour vers la Supo pour une plongée diurne dans l’atmosphère sombre et lugubre du black metal mélodique proposé par le groupe français RüYYn, qui a sorti fin 2023 son premier album Chapter II : The Flames, The Fallen, The Fury chez Les Acteurs de l’Ombre. On aurait aimé un peu plus d’obscurité, mais qu’importe : le batteur allume des flambeaux, et les visages des musiciens, grimés de noir, sont partagés en leur milieu par une épaisse ligne dorée. RüYYn, en réalité projet solo du chanteur et guitariste RxN, joue en live en configuration quartette, et il faut bien dire que cette association de deux guitares sert parfaitement les compositions riches, variées et mélodiques.

L’album Chapter II… est joué dans l’ordre, avec une ouverture redoutable, violente et froide, à grands coups de double pédale et de riffs rapides. Un certain groove s’impose dans certains morceaux, avec même un petit pont mélodique à la basse et des lignes de guitare incroyables (“Part II”). Le frontman enchaîne sans ciller des parties de guitare complexes et en impose, même si son chant guttural est malheureusement assez peu audible dans le mix, surtout sur les morceaux plus rythmés. Il n’hésite pas à solliciter le public qui lève les mains et applaudit le groupe. L’étrange “Part V” est plus lente, et du côté du jeu c’est toujours de la dentelle à la guitare, tandis que le morceau de conclusion, après un début agressif, est marqué par des ralentissements funestes. Ces tonalités plutôt mélodiques frôlent le doom, et RxN entame quelques lignes de chant clair, grave, avant de pousser des cris déchirants, conclusion idéale pour ce set convaincant.

Toxic Holocaust

Dave Mustage, 17h25

C'est un enchaînement de groupes bien bourrins, majoritairement thrash mais pas uniquement, qui s'ouvre sur les scènes extérieures avec Toxic Holocaust. La formation US abonnée aux festivals de l'Hexagone depuis un bon bout de temps maintenant investit la Dave Mustage en plein soleil. Il fait bien chaud, la bande de Joel Grind (toujours coiffé de son iconique bandana noir) et son thrash old-school devrait créer un petit nuage de poussière.

Dès le début du set tout va très vite. Les brûlots s'enchaînent les uns après les autres, et la formule explosive du combo trouve immédiatement un écho dans le public. Des gros circle pit se créent sur “Death Brings Death” ou “The Lord Of The Wasteland” : la foule se lâche. Il faut dire qu’avec un set blindé de titres aussi rapides et efficaces que binaires et simples à suivre, le set de Toxic Holocaust est taillé pour l’exercice. Une grande partie du set provient du troisième album, An Overdose Of Death de 2008, dont “In The Name Of Science” que le groupe dédie à Exodus, prochain groupe à jouer sur cette scène et éminente pointure du genre.

Pour éviter l’overdose de gros thrash binaire, quelques (rares) titres viennent ralentir le tempo et proposer des alternatives. On pense notamment à “I Am Disease” dont la lourdeur sollicite quelques wall of death. La meilleure solution reste cependant la durée fort concise du set, qui s’achève bien avant l’horaire prévu ! 35 minutes d’énergie primaire, emballé c’est pesé.

Setlist Toxic Holocaust:
Bitch

Wild Dogs
Reaper's Grave
Death Brings Death
I am Disease
War Is Hell
In The Name Of Science
Gravelord
Acid Fuzz
Nuke the Cross
The Lord Of The Wasteland

Exodus 

Dave Mustage, 19h10

Pour bien faire monter la pression, la bande de Gary Holt et Steve Souza balance du vieux Def Leppard dans les enceintes : “Let It Go”, interrompu juste après le premier refrain. Les murs d’amplis Marshall des deux côtés mettent directement dans l’ambiance, ça va balancer du lourd. La troupe arrive sur scène et attaque direct avec l’explosif “Bonded By Blood”. Quelle attaque !

L’énergie est bien là, le son des guitares est incisif et Steve suffisamment en voix. Le tempo bien rapide invite à se défouler mais malgré la demande appuyée de Steve, aucun circle pit ne se forme. Une zone de mosh se crée mais celle-ci reste assez restreinte. L’enchaînement se fait sans pause sur “Blood In, Blood Out”, un autre missile bien énergique comme le groupe sait faire. Avec de telles compositions, ce n’est qu’une question de temps avant que le pit ne se déchaîne. Ce sera le cas plus tard dans le concert, particulièrement pendant “A Lesson In Violence” et “The Toxic Waltz” – ouvert par le riff du légendaire “Raining Blood” de Slayer.

Si le set fait la part belle aux anciens albums (particulièrement au tout premier, Bonded By Blood sorti en avril 1985, dont le quarantième anniversaire approche à grands pas), le tout dernier album du groupe n’est pas oublié. De Persona Non Grata sont tirés “Prescribing Horror”, plus lent et lugubre que les autres titres, et l’inversement super speed “The Beatings Will Continue (Until Morale Improves)”. Après pratiquement 40 ans de carrière, le groupe est toujours un des patrons du genre et il le prouve autant en studio que sur scène. Rendez-vous l’an prochain pour une tournée quarantenaire ?

Setlist Exodus:
Bonded By Blood
Blood In, Blood Out
And Then There Were None
Fabulous Disaster
Blacklist
Prescribing Horror
The Beatings Will Continue (Until Morale Improves)
A Lesson in Violence
The Toxic Waltz
Strike of the Beast

Bernard Minet 

Bruce Dickinscène, 21h00

Place au moment nostalgie de la journée avec un retour en enfance plutôt musclé. Le temps d’une soirée, les ex-enfants des années 80 (et ils sont très, très nombreux sur le festival) ne cachent plus leurs plaisirs coupables de jeunesse. Une foule nombreuse s’entasse sous le chapiteau de la Bruce, prête à revivre des moments cultes de la grande époque du Club Dorothée aux côtés du non moins légendaire Bernard Minet, ayant connu le succès avec son groupe Les Musclés et son interprétation de la version française de plusieurs dessins animés cultes. Surfant sur les succès d’antan, l’ancien batteur et chanteur emblématique a sorti en 2020 un album medley de ses titres revisités à la sauce metal, et la sympathique formation trouve naturellement sa place sur l’affiche du festival breton, qui avait déjà régalé les grands enfants parmi les festivaliers en 2019 avec la venue d’Henri Dès

Accompagné sur scène d’un batteur, un guitariste et un bassiste, la vedette du jour plonge la Bruce dans une fièvre nostalgique en reprenant de nombreux génériques de séries japonaises emblématiques (“Goldorak Go”, “Les Chevaliers du Zodiaque”, “Jeanne et Serge”) dont les paroles sont reprises intégralement en chœur par la quasi-totalité des spectateurs ravis. Bernard Minet partage sa joie d’être à Carhaix et use de ses talents d’animateur pour présenter les titres et interagir avec le public. Un brin d’autodérision s’invite avec la reprise de la parodie des Inconnus, “Biouman”, avant de jouer “Bioman”, titre sur lequel les cinq festivaliers costumés aperçus l’après-midi sur le site font une apparition remarquée sur scène. La setlist dessins animés revisités à coups de gros riffs et de double pédale termine de séduire l’assemblée avec quelques incursions en-dehors du répertoire du chanteur (“Nicky Larson” ou “Denver le Dernier Dinosaure”, jouée deux fois, le public ne se faisant pas prier pour donner de la voix).

Dans la fosse, l’ambiance est à la fête – et pas uniquement lorsque le titre des Musclés “La Fête au Village” résonne. Des merguez gonflables sont lancées sur “Merguez Party”, des ballons de foot géants sur “Olive et Tom”, puis une chenille démarre spontanément, quelques slams se lancent, et beaucoup (trop?) de téléphones sont brandis pour immortaliser le concert. À tel point que certains slammeurs se retrouvent en difficulté, comme notre valeureux rédacteur Félix, lâché en plein vol… Le clou du spectacle arrive avec la venue sur scène de Manard et Matthieu Bausson de Ultra Vomit, invités par Bernard Minet pour partager  “Ken le Survivant” en mashup avec sa parodie “Keken Apéro de l’Enfer”. Un moment aussi lunaire qu’épique. La fiesta s’achève avec le tube “Capitaine Flam”, rebaptisé “Capitaine Slam” pour l’occasion par le maître de cérémonie qui demande au public de faire bosser la sécu, et une répétition de “Bioman” histoire de prolonger le plaisir et cette belle communion entre les musiciens et les grands enfants du Motoc.

Setlist Bernard Minet :

Goldorak Go
Biouman
Bioman
Le Collège Fou Fou Fou
Nicky Larson
Olive et Tom
Denver le Dernier Dinosaure (jouée 2 fois)
Jeanne et Serge
Ken le Survivant + Keken, Apéro de l’Enfer (avec Manard et Matthieu Bausson de Ultra Vomit)
Les Chevaliers du Zodiaque
Merguez-Partie
La Fête au Village
Capitaine Flam
Bioman

Jinjer 

Dave Mustage, 21h

Alors que les quadras et quinquas sont devant Bernard Minet, la fosse de la Dave Mustage, la scène principale, s’est remplie bien avant le début du concert, débordant même devant la scène adjacente. Le succès de Jinjer ne se dément décidément pas, et si les venues du groupe ukrainien sont compliquées par la guerre dans son pays, il arrive encore à se produire à l'étranger, comme ce soir.

Les trois instrumentistes entrent sur scène et commencent à jouer « Just Another » rapidement rejoints par la chanteuse Tatiana Shmayluk, qui lance son growl puissant avant de basculer en voix claire sur le refrain. Les musiciens sautent sur les praticables durant le break massif, les premiers slams se lancent ainsi qu’un mini moshpit. « Bonsoir Motocultor ! crie la frontwoman. Ça faisait longtemps, comment ça va ? Il est temps de faire du bruit ! »

Et elle est la première à donner l’exemple, puisqu’elle lance « Sit Stay Roll over » par un cri impressionnant soutenu par de féroces blasts beats. Le groove est aussi très présent – ainsi que quelques problèmes de son, qui finiront par se régler grâce à l’intervention d’un technicien sur scène. Même si le son restera un peu imprécis sur tout le concert.

La musique du quatuor est très agressive, massive et puissante. Si elle peut sembler basique au premier abord, elle se révèle plus nuancée au fil des écoutes. L’ensemble s’apparente globalement à du groove metal fortement infusé au djent. Le metalcore est aussi très présent, de même qu’une certaine composante death progressif, des éléments parfois plus atmosphériques, quelques rares moments plus calmes, parfois un soupçon de rock alternatif.

Les musiciens sont bons. Le batteur Vladislav "Vladi" Ulasevich ne laisse aucun répit à ses futs, le bassiste Eugene Abdukhanov apporte un groove imparable qui réussit à se mêler à l’agressivité du combo, et le guitariste Roman Ibramkhalilov offre une certaine diversité dans son jeu. Mais c’est surtout la chanteuse Tatiana « Tati » Shmayluk qui impressionne. Son growl écorché, qui peut aussi se faire très profond, alterne avec un chant clair tout aussi puissant, le tout en quelques secondes et avec une facilité déconcertante. Le désormais classique « Pisces » en est un très bon exemple. D’autres chansons donnent l’impression de se prendre une basse en continu.

Le public réagit beaucoup et headbangue de concert.  Le moshpit s’élargit lentement au fil du concert, et les acclamations sont systématiquement soutenues, notamment pour saluer certaines prouesses vocales de la chanteuse.

Comme tous ses compatriotes ce week-end là (au moins trois groupes proviennent d’Ukraine dans la programmation), Jinjer saisit l’occasion pour parler de la situation dans son pays. La chanteuse remercie ainsi la France pour son aide, concluant son propos d’un « Fuck the War » intemporel.

Le groupe en profite pour présenter deux nouveaux morceaux – déjà joués sur le début de cette tournée. D’abord « Someone’s Daughter » dans le premier tiers du set, qui part comme une ballade avant de s’énerver et se saturer, en gardant cependant une prédominance de voix claire. Et puis « Fast Draw », aux deux-tiers du concert, un morceau d’une rare agressivité dès les premières notes. Le groupe aura mené durant une heure une prestation de qualité qui ne fait qu’asseoir sa réputation.

Dodheimsgard 

Supositor Stage, 22h15

Si depuis le milieu de l’après-midi la programmation des scènes extérieures est plutôt très orientée nervosité et énergie, Dødheimsgard fait office d’OVNI. Le black-metal avant-gardiste, ambiant, progressif et expérimental tranche radicalement avec la prestation de Jinjer qui vient de se finir sur la Dave Mustage voisine (et avec Architects à venir ensuite). Dès l’ouverture du concert sur “Et Smelter”, premier titre plutôt ambiant très porté par les claviers, à la fois atmosphérique et planant, Vicotnik s’adonne à l’escalade des mâts de la Supositor, puis redescend, se couche et roule sur la scène. C'est particulier !

À l’instar d’Aura Noir la veille, Dødheimsgard est un autre de ces groupes norvégiens qui ont démarré et gravité autour de la scène black avant-garde. Avec Vicotnik (Yusaf Parvez) également dans Ved Buens Ende, ce n’est pas surprenant. Mais contrairement à la veille, avec Dødheimsgard on est bien plus près de cette vague qu’avec la formule beaucoup plus black-thrash d’Aura Noir.

La musique du groupe s’articule habilement entre passages black metal énergiques (facette que “Sonar Bliss” ou “The Crystal Specter” montrent largement) et envolées ambiantes, indus voire même psychédéliques : “Interstellar Nexus” en est un bon exemple. Il en résulte un set très riche et intéressant à suivre (en plus d’avoir un jeu de scène intriguant), mais également assez obscur et peu accessible.

Sans surprise vu la différence de notoriété, la fosse semble dès la moitié du set plus remplie pour Architects sur la Dave voisine que pour Dødheimsgard. Ajoutons à cela le froid qui commence à être bien mordant ce soir, et la faible densité du public devient alors bien logique.

Setlist Dødheimsgard:
Et Smelter
Sonar Bliss
Interstellar Nexus
The Crystal Specter
Traces of Reality
It Does Not Follow

Millencolin 

Bruce Dickinscène, 23h

Il n’y a pas vraiment foule devant les punks suédois. Et pour cause, en face, ce sont les mastodontes anglais d’Architects. Qu’importe, le quatuor attaque sans faiblir son set. La formation a connu ses heures de gloire dans les années 2000, dans le plus pur style skate punk efficace, pas débordant d’originalité mais extrêmement entraînant.

Millencolin assure donc ce soir-là ses titres rythmés et efficaces, parfois sautillants et dansants, parfois très rapides. Si ce concert est approprié pour un samedi soir léger et sans prise de tête, une certaine déception peut poindre. En effet, le bassiste Nikola Šarčević chante passablement faux sur une bonne partie des morceaux. Certes, il s’agit de punk, la technicité et la précision n’ont jamais été au centre de ce genre, mais cela en devient un peu désagréable, au point d’avoir du mal à reconnaître certains morceaux.

Pour le reste, le manque de subtilité s’entend à des kilomètres, mais les mauvaises langues diront que c’est propre au genre. La batterie de Fredrik Larzon semble ainsi jouer exactement le même pattern de la même façon sur chaque chanson. Les accords de guitare de Mathias Färm et Erik Ohlsson sont très typiques du punk mélodique des années 2000, et quand on est amateur du genre, cela reste très appréciable. Certaines chansons gagnent en lourdeur par rapport aux versions studios.

Entre les morceaux, le chanteur évoque le temps qui passe – le fait que l’activité du groupe représente désormais plus de la moitié de la vie de ses musiciens, par exemple – ou tente de démontrer ses compétences en français – ce qui se traduira par un « Je m’appelle Fromage » à même de satisfaire les plus gastronomes des punks – dont les fans des Trois Fromages, à n’en point douter.

Le groupe joue beaucoup d’anciens titres, quelques-uns plus nouveaux. L’ensemble est exécuté à fond, avec énergie - finissant cependant avec dix minutes d’avance, et permet de passer un moment agréable, à défaut d’être mémorable.

Architects

Dave Mustage, 23h00

La foule est compacte devant la main stage, quand retentit “Don’t Stop Me Now” de Queen, jouée en musique d’attente, et déjà les chœurs commencent dans la fosse, avant même l’arrivée sur scène du groupe anglais, fortement attendu ce soir. La scène est impressionnante avec des écrans recouvrant toutes les surfaces verticales, du fond au podium bien haut réservé au batteur Dan Searle, au bassiste Alex Dean et à Ryan Burnett aux claviers. À l’avant de la scène, le vocaliste Sam Carter et les deux guitaristes Adam Christianson et Martyn Evans, récente recrue depuis le départ de Josh Middleton du groupe de metalcore il y a un an.

Architects entame le set par le récent single “Seeing Red”, explosif et très lourd, parfaitement mis en son et lumière avec un lightshow dynamique et des écrans projetant les paroles et des images choc. Sam Carter est très en voix, son growl impressionnant, tout en maîtrise, et la qualité sonore du concert s’annonce remarquable. L’album For Those That Wish To Exist (2021) et ses tonalités modernes sont mis en avant au début du set (“Giving Blood”, “Impermanence”, “Black Lungs”) avant l’arrivée de morceaux un peu plus anciens du groupe originaire de Brighton (de Daybreaker 2012 à Holy Hell 2018), suivis d’un tout nouveau titre “Curse”. 

Les riffs retentissent bien, sur certains titres Ryan Burnett troque le clavier contre une six-cordes, ajoutant à l’effet massif. La section rythmique n’est pas en reste et le sentiment de puissance se révèle dans des breakdowns monstrueux qui font s’agiter les têtes et laissent place à une marée de slammeurs, du premier au dernier titre.

La prestation vocale de Sam, impeccable, soutenu aux chœurs par ses camarades, force l’admiration. Il passe apparemment sans efforts du chant clair au chant hurlé en passant par des growls menaçants. Pile électrique, il arpente la scène en s’adressant fréquemment aux spectateurs. Visiblement heureux d’être là, il se moque gentiment des cornes à boire qu’il aperçoit dans le public, se filme sur “These Colors Don’t Run” (titre pendant lequel des messages anti-guerre s’affichent sur les écrans). Bien sûr il lance un wall of death, demande au public de slammer, s’adonne à des vocalises à la Freddy Mercury entre les titres, que le public s’empresse de reprendre (avec plus ou moins de réussite lorsque cela dégénère en growl ou en "blegh"). Le frontman ne ménage pas ses efforts pour être élu chouchou des festivaliers, et le game semble plié lorsqu’il retire son K-Way blanc et laisse apparaître un maillot de l’équipe de France de football (“Do you like my shirt ? Allez les blues !”).

 

La seconde partie du concert s’avère épique avec un enchaînement de titres emblématiques, c’est la folie sur “Royal Beggars” (Sam demande de sortir les torches sur le pont mélodique), le tube “Doomsday”, et “Meteor” (sur lequel le public a encore de l’énergie pour donner de la voix). Après s’être éclipsé rapidement, le groupe revient, acclamé par le public très nombreux de la Dave. Sur le rappel la belle énergie ne fléchit pas, un circle pit est même lancé sur “when we were young”, deuxième morceau seulement du dernier album The classic symptom of a broken spirit sorti il y a deux ans.

Des remerciements au public mais aussi à toute l’équipe du groupe, en cette dernière date de tournée, et il est déjà l’heure de se quitter, après avoir sauté et crié une dernière fois sur “Animals”. Grâce à un son excellent et une prestation certes propre et millimétrée, mais bien énergique, pas de doute, les Anglais ont tenu leur statut de tête d’affiche sans ciller.

Setlist Architects :

Seeing Red
Giving Blood
deep fake
Impermanence
Black Lungs
These Colours Don't Run
Hereafter
Gravedigger
Curse
Royal Beggars
Doomsday
Meteor
When we were young
Animals

Aborted 

Supositor Stage, 00h15

Du metalcore d’Architects au brutal death d’Aborted, il n’y a qu’un pas … ou plutôt, quelques pas, jusqu’à la scène voisine de la Supo pour terminer tout en délicatesse une journée bien remplie, aux côtés du combo belge qui fêtera bientôt ses trois décennies d’existence. Une entrée en matière directe et violente avec le tempo infernal de “Retrogore”, issue de l’album du même titre sorti en 2016, introduction idéale à l’univers death horrifique du groupe - ce soir sans bassiste - mené par le chanteur Sven de Caluwé. Les blast monstrueux de Ken Bedene marquent la pulsation fiévreuse d’un élan d’agitation dans la fosse, qui ne faiblira pas malgré l’heure tardive. Les riffs des deux guitaristes (Ian Jekilis et le dernier arrivé dans la bande Dan Konradson) se font incisifs, jusqu’à des soli à l’exécution impeccable. Dans cette déflagration d’ensemble, les growls de Sven percent la foule et s’imposent sans peine. 

La setlist d’Aborted met judicieusement en avant six morceaux issus du douzième opus, Vault of Horrors, sorti en mars dernier, qui se révèlent redoutables d’agressivité et de vélocité, taillés pour le live. Les jeux de lumières dynamiques et les jets de fumée ajoutent à l’ambiance, et sur scène les musiciens headbanguent ensemble et semblent très satisfaits d’être là. Le charismatique frontman impressionne par sa surpuissance vocale, déploie ses growls avec facilité, et en impose, planté à l’avant de la scène, à haranguer le public. Sur “The Origin of Disease”, son boîtier son tombe et se casse, mais en parfait professionnel il bricole l’accessoire tout en délivrant ses lignes vocales brutales et précises.

Sven a beau être flamand, c’est dans un français impeccable qu’il multiplie les interactions avec le public, rendant d’abord hommage à Architects (ce n’est pas une plaisanterie, il retire d’ailleurs son sweat shirt Aborted pour dévoiler un tshirt à l’effigie du groupe anglais). Il encourage le public à se lancer dans quelques mouvements de cardio pour brûler des calories sur “Condemned to Rot” (dur, en cette fin de troisième jour de festival, mais les jumping jacks sont honorables) ou à “slammer de partout” sur “Brotherhood of Sleep”, qui sollicite sérieusement les héros de Budo Sécurité. Il lance des défis au public, expliquant que lors de leur dernière venue, le circle pit avait atteint la régie. La fosse se met en mouvement sans tarder (“The Origin of Disease”), mais la configuration est différente d’il y a 5 ans et le cercle peine à atteindre la régie. Qu’importe, c’est l’agitation la plus complète partout devant la Supo, et c’est finalement sur “Insect Politics” que le défi sera relevé avec un wall of death jusqu’à la régie (“Hey, Bob !” lance Sven au technicien à la console), les corps des courageux festivaliers se heurtent une dernière fois dans un déferlement de puissance. 

Le classique “The Saw and the Carnage Done” (de plus de vingt ans d’âge) annonce déjà la fin d’un set tout en brutalité et en puissance. Brutal également, l’enchaînement sans transition avec l’ambiance clubbing du titre “Sandstorm” de Darude qui retentit à fond sur la Supo dès le départ du groupe, après quelques mots de Sven sur le pouvoir fédérateur de la musique. On repart de là l’esprit léger, passablement courbaturé, mais presque satisfait de s’être fait ainsi écraser.

Soulfly 

Massey Ferguscène, 00h15

Si Soulfly n’a pas le statut de légende de Sepultura, dont le chanteur – guitariste Max Cavalera fut le fondateur avant de partir fonder Soulfly, il reste un groupe incontournable de la scène metal brésilienne. Et cela se voit, car beaucoup de monde attend la bande à Cavalera. Les décors en murs de feuilles pourraient évoquer aux non-initiés un nouveau groupe de néofolk, mais ils déchanteraient très vite. Les quatre musiciens entrent en scène au son d’une musique enregistrée faite de percussions traditionnelles brésiliennes, et sous une ovation. C’est le début de la folie.

Une batterie surpuisssante et très saccadée (Zyon Cavalera, fils de) lance les hostilités de « Back to the Primitive » tandis que Cavalera père scande les paroles avec rage. Le côté tribal de ce morceau classique du groupe, datant du deuxième album, ressort particulièrement dans le rythme très marqué et le chant. C’est purement jouissif, la fosse se déchaîne instantanément et l’agitation augmente d’un cran quand le frontman demande à tout le monde de sauter en rythme. Des slams se lancent même déjà.

En comparaison, « No Hope = No Fear », issu du premier album, qui suit immédiatement, aurait presque l’air calme. Le morceau est moins tribal mais met plus le groove en avant, et cela se sent encore plus sur scène. Le bassiste Mike Leon et le guitariste de tournée Mike DeLeon (l’appel doit être délicat dans le tourbus) en profitent pour un premier duel – les deux guitaristes en accompliront d’autres sur les morceaux suivants, avec notamment des soli stridents qui valent le détour.

Le thrash metal du groupe, aux accents très groove, mêlé à quelques éléments de death, fait des merveilles sur scène. Les légères influences tribales (souvent par le biais de bandes enregistrées) ajoutent à la fois de l’originalité et de la furie, donnant ce son si reconnaissable aux projets Cavalera. La férocité est au rendez-vous, les musiciens sont enragés – mention spéciale au batteur, hallucinant de puissance et de technique derrière ses fûts. Max Cavalera, qui peut être le paramètre hasardeux de sa formation, est en forme. Si certains fans vétérans estiment que ses plus grandes années sont derrière lui, ils reconnaissent aussi que sa performance du soir est beaucoup plus réussie que ce qu’il a pu faire il y a quelques années.

Il harangue beaucoup le public, demande d’ouvrir le pit, fait reprendre les paroles en chœur – notamment sur « Prophecy », fait agiter les mains… La folie semble gagner en intensité à chaque morceau. Le déchaînement est tel sous le chapiteau que le circle pit gagne la majorité de la fosse, et que d’autres plus petits éclatent sur les côtés.

Quand on croit atteindre des sommets de rage, le titre suivant augmente encore le niveau, avant que, très ponctuellement, un autre ne ralentisse à peine la cadence, avec une once de chant clair ou quelques sonorités traditionnelles. Vers la fin du set, Ritchie Cavalera rejoint son beau-père pour interpréter « Bleed ».

L’ensemble est jouissif tout autant qu’épuisant. Après presqu’une heure de furie aussi bien sur scène que dans la fosse, le groupe conclut avec « Eye for an Eye », tiré du premier album éponyme (le plus joué ce soir, contre un seul pour le dernier Totem). En guise d’ovation, le public chantera « Olé, olé olé olé, Soulfly, Soulfly » un certain nombre de fois. Dès qu’il s’agit de Brésiliens, on en vient toujours à un moment donné au foot.

Setlist

Back to the Primitive
No Hope = No Fear
Superstition
Downstroy
Prophecy
Bumbklaatt
Fire
Porrada
Tribe
Bleed (avec Ritchie Cavalera)
Frontlines
Jumpdafuckup
Eye for an Eye

Et aussi ...

En cette journée pas forcément la plus marquante, Villagers Of Ioannina City est l’un des concerts les plus marquants. Le quintette grec joue un mélange de de stoner, de rock psychédélique, de rock expérimental et de folk rock. Tout un programme, et ces différents éléments se marient admirablement. C’est probablement le stoner qui émerge le plus de cet ensemble, mais les autres genres ne sont pas en reste. L’aspect folk, notamment, est plus souterrain mais néanmoins bien présent. Les Hellènes se basent notamment sur les traditions musicales anciennes de leur région d’origine, les incorporant à leurs propres compositions. Ils jouent également des instruments traditionnels à vent, notamment une clarinette et une cornemuse. L’ensemble est passionnant de bout en bout, particulièrement prenant et ne donne qu’une envie : se jeter sur la prochaine tournée en salles qui ramènera le groupe dans nos contrées.

Entre un concert de Didier Super et un autre de Bernard Minet, les Sheriff avaient presque l’air de faire de la musique sérieuse. Les vétérans punk de Montpellier, actifs dans les années 1980 et 1990, et revenant régulièrement sur scène depuis 2012, a livré une prestation enjouée et dynamique, qui aura ravi les nostalgiques tout en satisfaisant les fans de punk mélodiques plus jeunes.

D’étranges sonorités s’élèvent du côté de la Bruce vers 1h du matin, et le lightshow évoquant une rave party nous interpelle. C’est le combo italien The Sidh qui fait danser le public du chapiteau sur son dubstep celtique survitaminé marqué par la complémentarité de la cornemuse, du synthé et des accords de basse et de guitare. Un cocktail détonnant parfait pour les festivaliers désireux de se défouler encore un peu.

Textes : 
- Aude : Lysistrata, Jinjer, Millencolin, Soulfly
- Félix : Didier Super, Toxic Holocaust, Exodus, Dodheimsgard
- Julie : Sorcerer, RüYYn, Bernard Minet, Architects, Aborted

 

Photos : Lil'Goth Live Picture. Toute reproduction interdite sans l'autorisation de la photographe.



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...