Interview SPELIM : De la passion à l’art

Lors du festival No Logo BZH 2024, La Grosse Radio Reggae a eu l'occasion d'interviewer SPELIM. L'artiste aux multiples talents nous a plongé(e)s dans son univers coloré survitaminé. L'occasion d'en apprendre un peu plus sur son prochain album In Art We Trust qui sortira courant 2025. Son processus de création et quelques informations en avant-première sur son prochain show ! En attendant, on ne peut que vous conseiller, si ce n'est pas déjà fait, d'aller écouter ses EP Colorz sorti en 2021 et Colorz Part 2 sorti en 2022 qui reflètent à la perfection ce qu'est SPELIM. Un homme simple.

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SPELIM © Laura Reboux

Lauraggaroots : Pourrais-tu nous faire une petite présentation pour les lecteurs qui te découvriraient ?

SPELIM : Hello tout le monde, je m'appelle SPELIM, c'est une anagramme de Simple. Je fais de la musique depuis que je suis tout petit. J'ai commencé par la musique classique, après j'ai fait pas mal de reggae, de la techno, pas mal de choses. Et là, du coup, me voilà maintenant, bien longtemps après, avec un mélange de tout ça. Projet SPELIM, un mélange de POP, de groove, de reggae, d'électro, de tout ça. Quelque chose qui me représente. Anagramme de simple, j'essaye de tendre là.

Tu es multi-instrumentiste, touche à tout, musique, vidéo, production et j'en passe. Tes morceaux se trouvent entre la culture urbaine, le groove, la soul, et le hip-hop. Comment fais-tu pour trouver autant d'inspiration ?

Ça, c'est drôle parce qu'en fait, je n'ai pas besoin. Ce n'est pas que ça vient naturellement, c'est que c'est comme ça. Tu vois, oui, je voyage, oui, je vis des trucs et tout, mais ce n'est pas ça qui m'inspire de la musique. Ou même des images ou même des trucs, c'est juste qu'en fait, je pense que j'ai la chance d'avoir un cerveau qui fonctionne vite. Pas parce que je réfléchis bien, mais parce qu'en fait, il y a des trucs qui arrivent, quoi. Mais après, y en a pas mal qui sont nuls, hein !

"Je fais les trucs pour kiffer."

Ça, ça m'éclate, je fais les trucs pour kiffer. J'ai acheté une maison pour ça, j'ai un garage dans lequel je créais des trucs, des décors immenses pour faire ça. En vrai, je m'éclate, après, je suis entouré de gens aussi qui sont des créatifs et entre nous, on fait des forts textes de créativité. Des fois, il y a des trucs qui sortent, mais tu te dis, c'est impossible, et en fait, on le fait et si c'est possible !

L'idée du clip "Groove Your Body".

Je ne sais pas si vous avez fait gaffe, j'ai sorti un single y a pas longtemps qui s'appelle "Groove your body" ou en fait, avec mon pote Rino, mon grapheur qui est un peu mon binôme artistique. Lui est plasticien. Je fais un petit résumé, je suis en train de faire une série de douze titres, douze vidéos. On va le faire dans mon garage qui s'appelle : In Art We Trust. Ça veut dire, j'ai foi en l'art.

« Je lui ai dit ouais, j'aimerais bien faire un truc avec des plantes et tout." Il me dit "Wahou ! Ouais, mec, on va remplir ton garage de plantes." Je lui dis "ouais, c'est chaud quand même. Non non non, t'inquiètes, on va le faire ! Allez, vas-y."

J'ai acheté pour 450 balles de pelouses synthétiques, on est allé choper des plantes partout en Auvergne et on a rempli le garage. J'ai la chance d'avoir un garage qui fait 130 mètres carrés, haut de plafond. Je fais ce que je veux dedans. Il y a deux semaines, c'était un truc rempli de plantes, trois semaines après, c'est un truc qu'on a fait avec mon pote.

Tu as sorti deux morceaux extraits de ton futur album In Art We Trust. Peux tu m'en dire un peu plus sur cet album à venir ?

In Art We Trust : ma volonté, c'est d'aller bien évidemment vers toute la recherche musicale et tout ça. C'est la base, il ne faut pas l'oublier, ça reste le fondement du projet. Mais avec In Art We Trust, j'ai envie d'essayer d'aller un peu plus loin. Dans l'art numérique, dans l'art pictural, dans le graphe, dans le street art. C'est quelque chose que je vais emmener sur les sorties d'albums avec les douze vidéos. Et que je vais emmener sur les réseaux sociaux.

"Le concept de l'art, c'est d'avoir des problèmes techniques pour réaliser des idées."

Essayer d'en parler, expliquer aux gens comment on fait ça. Comment on fait les œuvres d'art comment on fait quand on a des problèmes techniques. Parce qu'en fait, c'est le concept de l'art, c'est d'avoir des problèmes techniques pour réaliser des idées. Et ça, ça fait partie de la vie. Les gens, ils voient tout le temps les trucs à la fin et moi, je veux documenter comment on fait ça. Par ce que je rencontre pas mal de problématique quand même. Problématique d'argent, problématique de matière, des problématiques de comment, on fait tenir 200 kg de plantes sur un mur. Tout ça c'est des trucs à la con mais bon bref tout ça c'est tripé. In Art We Trust, c'est ça.

Un nouvel album pour début 2025

Et là, du coup, je vais sortir tous ces titres là au fur et à mesure et début 2025, je vais sortir un album entier. Il va y avoir encore des visualizer qui vont sortir bien après. Je suis déjà en train de faire des nouveaux titres qui vont faire partie, à mon avis, de ce truc-là. Y aura peut-être un In Art We Trust Deluxe Edition avec quinze titres en plus, je ne sais pas. On verra.

Art visuel et performance musicale.

Le délire, c'est que j'ai aussi développé ça sur la scène. C'est-à-dire que là, vous avez vu le live en solo, mais l'année prochaine, je vais développer un truc avec un band, avec un groupe, quoi. Où j'amène toute une partie visuelle, notamment avec la lumière. Les baguettes que vous avez vues hier, on ne les a pas allumées. J'ai trouvé une nana qui est chaude pour faire du body painting sur les festivals. Qui va peindre sur les gens avec de la peinture UV pour que ça ait un lien avec le show aussi. Ceux qui n'auront pas de baguette auront quand même de la peinture UV sur les bras. Pour emmener l'art pictural sur le truc.

J'ai pu te découvrir en 2017, avec ton groupe Païaka, sur le festival du Rast'Art à Sannerville. On voit une belle évolution musicale. Comment s'est faite la naissance de ta carrière solo ?

Païaka, ça existe toujours. Quand tu fais de la musique en groupe, tu es obligé de faire des compromis artistiques et c'est ce qui fait que tu construis quelque chose en groupe, en fait. Mais ça crée quelques petites frustrations artistiques et tout. Moi, je suis quelqu'un de très créatif, j'ai beaucoup d'idées, beaucoup de choses, enfin, la preuve en est avec SPELIM. J'ai complétement la capacité à pouvoir créer un album tout seul. De devoir faire des compromis artistiques avec Païaka, ça a commencé à me saouler. Et avant qu'on se prenne la tête très fort, j'ai décidé de pouvoir avoir mon truc simplement, d'où l'idée de Spelim. Ça m'a permis d'aller faire des trucs avec Païaka, beaucoup plus simplement aussi. Sans me prendre la tête.

Vous pouvez retrouver l'interview de Martin, chanteur du groupe Païaka.

"Il n'y a que moi que je mets en danger artistique"

Je me permets plein de choses dans mon show. De passer d'un truc roots, à du groove, à un truc quasi techno. Jusqu'au drum and bass. Je fais même une batucada, en distribuant des baguettes. Donc, je me permets des choses que je peux faire tout seul parce qu’il n’y a que moi que je mets en danger artistique. Ce que je ne pourrais pas faire avec un groupe. C'était impossible de faire ça avec Païaka. C'est normal, il y a trop de compromis, donc tu tends à un truc moins tranché. C'est logique !

Est-il difficile de concilier deux carrières en parallèle ?

Non pas du tout. En fait, oui, y en a une qui avance moins vite que l'autre. C'est évident, et là, Païaka est en stand by. C'est comme ça à l'heure actuelle, parce qu'on a tous ressenti le besoin de faire autre chose. On a fait quand même douze ans de Païaka avant de faire un stand-by. Donc c'est quand même long, à faire trente ou quarante dates par an avec les mêmes gars dans un bus à neuf. Tu vois, c'est lourd, en fait. Des groupes où on est neuf comme ça, c'est lourd. Pas lourd dans le sens désagréable, c'est lourd dans le sens, c'est quelque chose qui pèse.

Pause et réflexion : l'évolution d'un groupe.

C'est compliqué de tourner à neuf. C'est compliqué d'être tout le temps avec les mêmes gars. Et puis on a commencé à arriver à l'âge où y en a pas mal dans le groupe qui ont eu des enfants. Des trucs de famille. Donc, en fait, oui, effectivement, il y a un groupe qui en pâtit. Après, humainement parlant, c'est complétement faisable. Mais, on n'est pas prêt de faire des trucs très actifs maintenant avec Païaka non plus. Peut-être que dans cinq, six, sept ou huit ans, on reviendra avec un album entier. J'en sais rien, mais en tout cas, on n'a pas envie de se fermer ce truc-là !

Le mot de la fin

Il faut kiffer ce qu'on fait ! C'est tout. Si ce que tu fais, tu ne kiffes pas, ne le fais pas ! Fais autre chose ! C'est mon seul truc à dire. Tout le monde me dit oui, mais tu fais tout sur ton projet ! Tout le visuel, toute la musique et tout ! Comment tu fais ? Je kiffe, c'est tout ! Quand tu kiffes, tu peux travailler beaucoup, il n'y a aucun problème. Faites ce que vous kiffez !

SPELIM a d'ores et déjà annoncé la sortie de son prochain clip : "SOMETIMES" qui sortira le 9 octobre prochain chez Flower Coast. En attendant, vous pouvez découvrir ou redécouvrir les chroniques de Colorz Part 1 et Colorz Part 2  parues sur La Grosse Radio Reggae.



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