Interview Daddy Mory – trente ans d’engagement musical et d’échanges

Au festival No Logo BZH 2024, La Grosse Radio Reggae a eu l'opportunité d'interviewer Daddy Mory, figure emblématique du reggae. L'artiste exprime son amour profond pour la scène et le public, nous parle de la création de l'hymne du No Logo en collaboration avec Chezideck, et évoque son prochain projet.

Daddy Mory © Laura Reboux
Daddy Mory © Laura Reboux

Lauragaroots : Actif depuis 1993, tu as trois albums avec Raggasonic, quatre albums solos et un EP à ton actif, un peu plus de 30 ans de carrière. Daddy Mory, quel sentiment cela procure d'être sur scène depuis aussi longtemps ?

Daddy Mory : je ressens toujours les mêmes choses et je ne suis pas lassé, quoi. C'est-à-dire que j'ai toujours cette envie avant de monter sur scène, de monter, de tout donner. Que je sois payé ou pas ! Moi, c'est d'abord l'engouement du public qui m'importe. C'est un truc qui ne change pas depuis que je suis tout petit. J'aime ça, chanter, voir les gens réagir. Franchement, ça fait plaisir. J'aime beaucoup ça !

"Je crois que le refrain, je l'ai trouvé en même pas deux minutes".

J'ai pu voir que c'était ta cinquième participation au No Logo BZH et que tu avais créé l'hymne du No Logo cette année en combinaison avec Chezideck. Comment s'est faite cette collaboration ?

C'est le boss du No Logo, Michel, qui a eu cette idée et par le biais de ma femme qui travaille aussi au No Logo. Ils m'ont demandé de le faire. Au départ, je n'ai pas donné tout de suite de réponses, mais quand j'ai eu le riddim, l'instrumental. J'ai répondu présent direct. Je voulais d'abord entendre l'instru, savoir si elle me plaisait ou pas. L'instru est vraiment bien. Dès que je l'ai eu, je crois que le refrain, je l'ai trouvé en même pas deux minutes, tellement c'était bon. Surtout de le faire avec Chezideck, qui est un artiste que j'affectionne. Que je respecte beaucoup. C'est un honneur pour moi, et puis le No Logo, quoi ! C'est un festival que je respecte beaucoup. Tu peux aller n'importe où en Bretagne. Il n'y a pas très longtemps, j'ai joué à Belle-Île-en-Mer et là-bas tout le monde parlait du No Logo. Voilà, c'est un grand festival. Big-up, le No Logo !

"C'est logique que je fasse ça pour le No Logo"

Là, on a fait des images pour le morceau No Logo, on a fait quelques images sur scène et on va les inclure dans le clip. Pour moi, tout se rejoint, c'est logique que je fasse ça en fait pour le No Logo. Je pense que depuis le temps qu'ils me donnent la force. C'est un échange, quoi. Toutes ces années-là, ils m'ont invité, ils m'ont laissé performer devant des gens. C'est un luxe. Tu sais, il  y a des gens, ils n'ont pas cette chance-là.

Est-ce que vous avez fait l'enregistrement du morceau ensemble ?

Non, j'ai enregistré ma partie en premier et Chezideck, il a enregistré sa partie après. Mais ce que j'aime, c'est que quand un truc matche, même quand on n'a pas été tous les deux en studio ensemble, ça ne se remarque pas sur le truc. Dans le sens des mélodies, dans le truc. Ça, c'est la magie de la musique. Big-up Chezideck ! C'est un artiste que je respecte beaucoup. J'ai saigné ses sons à l'époque. Sa fameuse ganja tune "Leave The Trees". J'ai saigné ce morceau ! Donc maintenant, me retrouver comme ça à faire une tune avec lui, c'est un honneur ! C'est la magie de la musique.

"On s'est rendu compte qu'on passait dans une autre ère."

J'ai pu voir que tu avais tourné pas mal de clip au Sénégal pour ton EP Kritk. Pourquoi avoir choisi ce pays ?

Parce que je suis un peu basé là-bas. J'ai un pied-à-terre à Saly, donc je vais souvent au Sénégal. Et c'était pendant la période du COVID aussi. C'était un peu compliqué de voyager, mais on a quand même réussi à voyager. Voilà les micmacs. Ces lyrics-là ont été écrits pendant le temps du COVID, ce sont toutes les fuckeries qui se sont passées pendant cette période-là qui m'ont donné l'inspiration pour ces lyrics. C'était la période vraiment où on s'est rendu compte qu'on passait dans une autre ère. C'est-à-dire que le temps, la vie d'avant, elle est finie. Ce qu'on a vécu avant ça, c'est fini. La maintenant, c'est autre chose qui se passe. Tout nouveau, quoi !

"Là, tu as l'impression qu'il n'y a rien qui va et ça fait peur."

Nous, on a de la chance, on a vécu une adolescence au top. Je te parle de ceux de ma génération, un petit peu de ceux plus jeunes que moi. Je veux dire ceux qui ont connu l'adolescence dans les années 90, ils ont kiffé jusqu'à 2000, on va dire. Aujourd'hui, j'ai des filles qui sont adolescentes, d'autres qui sont dans la préadolescence. J'ai peur pour elles. Je me dis waouh. Nous encore, ça allait quoi. Moi, je suis de 73, j'ai vraiment connu les années 80, je les ai saignées. J'ai kiffé les années 80, c'est mon enfance et après la préadolescence dans les années 90 jusqu'à la majorité. J'ai kiffé. Même si y avait des choses qui n'allaient pas dans l'actualité parce que tout n'est jamais rose. Mais ce n'était pas comme maintenant quoi. La, tu as l'impression qu'il y a rien qui va et ça fais peur.

"Le 4 octobre, premier single."

Après t'avoir vu en feat avec Pierpoljak, Jahnaton. Quel est le prochain, qu'on peut espérer voir ?

Oui, il y en a d'autres dans les prochains projets à venir. Mais bon, je ne peux pas trop en dire. Mais oui, y a des feats intéressants qui vont arriver. Très intéressants. Il faudra rester connecté, je vous jure que vous allez aimer ! Vous allez aimer, des feats francophones, enfin y a un frère de Colombie que je vais présenter au public français. Un mec très talentueux ! Le reste, c'est Français, quoi. Il y a un single qui arrive le 4 octobre. Premier single de ce projet et c'est d'ailleurs le morceau avec le Colombien. Ce sera directement une belle découverte pour les gens ! Le 4 octobre, premier single. Et après, on va enchaîner. Lancer les singles jusqu'à la sortie du projet. Je pense en 2025. Je n'ai pas encore de date, mais 2025.

"Big up, le No Logo !!"

Le mot de la fin

Ce n'est pas n'importe où que tu as du reggae, mon gars. Rassembler le peuple, le système fait trop de dégâts. Si tu veux voir sur le reggae les pélos danser le pogo. Je t'invite à venir au No Logo. Big up le No Logo !!

Vous pouvez retrouver le report du No Logo BZH Jour 2 

Ainsi que Daddy Mory sur les réseaux sociaux.



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