Infern – Turn of the Tide

A l’heure où s’opposent deux modes de consommation musicale, à travers la dématérialisation du support d’une part et le retour en force du vinyle d’autre part, la place de l’artwork d’un album n’a jamais été tiraillée. Certains n’en prennent parfois pas connaissance, pendant que d’autres en scrutent les moindres détails. Quoi qu’il en soit, pour l’amateur de musique, en particulier de metal, l’artwork d’un album en dit long sur son contenu. Et rien qu’en visionnant celui du premier opus d’Infern, Turn of the Tide, il n’y a pas tromperie sur la marchandise...

En effet, à travers cette pochette en noir et blanc et où un crustacé tank semble errer dans un champ de ruines, on pense instantanément à un mix du World Demise d’Obituary et du Realm of Chaos de Bolt Thrower. Bingo, ce sont également à ces deux groupes auxquels on pense instantanément à l’écoute des dix titres de cette galette. L’hommage est en effet plus que revendiqué par Infern à travers des titres qui savent être à la fois directs (« Phineas Case »), catchy (« Tormented Paranoid » et « Undertow » hyper accrocheurs), groovy (« To the Extreme », « Archetype of Brutal Agressor » et son riff bien plombé) et surtout qui font indéniablement secouer la tignasse !

Les riffs de Pierre-Loup Corvez et Jean-Marie Grövel sentent le goudron à plein nez, la basse de Sylvain Collas suinte la crasse (notamment sur les intros de « Burning Field » et « Buried Alive ») et le rugissement de Julien Tanguy, bien que monocorde, pue la rage guerrière. Alors certes, l’écoute des dix compositions fait indéniablement penser à Bolt Thrower, comme nous l’avons déjà mentionné, mais depuis le décès de Martin Kearns en 2016 et le split du combo britannique dans la foulée, aucune formation de death old school (à l’exception peut-être de Memoriam nouveau groupe de Karl Willetts, l’ex-vocaliste de Bolt Thrower) ne s’est autant approché de ce style.

En dix titres, les Bretons proposent un death old school ravageur, comme un coup de poing dans la tronche, à la fois simple (et l’on sait à quel point la recherche de la simplicité peut parfois s’avérer plus compliquée que prévu) et efficace. La production a trouvé le juste équilibre entre résonance old school et sonorité massive, notamment à travers le couple basse / batterie parfaitement cohérent et en place. L’auditeur qui parviendra à se détacher de l’apparente homogénéité de l’album appréciera l’alternance de passages lourds et d’accélérations fulgurantes, Infern gardant toujours en tête le souci de rendre sa musique compréhensible et accessible.

Turn of the Tide plaira sans aucun doute aux amateurs de riffs gras et aux nostalgiques du death metal des années 90 et malgré des influences aisément décelables, Infern réussit le pari de l’efficacité en proposant des hymnes à même de fédérer.

Tracklist :

Undertow
Phineas Case
Tormented Paranoid
Burning Fields
Archetype of Brutal Aggressor
Gaining Ground
State Puppet Theater
March of the Grotesque
To the Extreme
Buried Alive

 

Sorti le 4 octobre 2024 chez Dolorem Records

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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