Raise your Feast !
Trois ans après l’album Annihilator, les canadiens reviennent avec un 14e disque sous le bras et un nouveau batteur. En neuf titres et moins de 50 minutes, Jeff Waters montre qu’il n’a rien perdu de son sens du riff et de son goût pour la vitesse. Si le disque comporte quelques imperfections, il n’a pas à rougir devant les autres sorties thrash de 2013 et permettra aux amateurs de se défouler.
24 ans après sa première sortie tonitruante au nom d’Alice In Hell, Annihilator revient avec son 14e album, Feast. Si le leader Jeff Waters approche des 50 ans, on remarque qu’il n’a pas perdu son goût prononcé pour le thrash et ce dès le titre d’ouverture, "Deadlock", avec une intro supersonique qui n’est pas sans rappeler "Hit The Lights" de Metallica ou d’autres tubes du genre. La vitesse est de mise sur la plupart des titres du disque, comme "No Way Out" ou "Fight The World".
Mais Annihilator est un groupe qui a aussi su s’illustrer en ralentissant le tempo souvent avec brio dans sa carrière, à partir de son 3e album, Set The World On Fire, qui recelait quelques perles mélodiques malgré son emballage plus soft. Dans Feast, Jeff se remet à l’exercice de la ballade avec "Perfect Angel Eyes", qui fait office de "love-song" bateau et trop sucrée, malgré un air qui se retient. Le même musicien s’essaye pour la première fois au funk/thrash avec "No Surrender" en réussissant bien son entreprise, en mélangeant habilement les genres.
De la même manière, les compos sont pour la plupart bien écrites et les parties s’enchaînent de manière évidente, même lorsqu’elles sont nombreuses, notamment dans "No Way Out" et "One Falls, Two Rise". Ce n’est malheureusement pas le cas pour "Demon Code", qui, malgré un break mélodique accrocheur, se perd avec des parties un peu bateau pas forcément bien amenées. Deux plages avant, le titre "Wrapped", sur lequel Danko Jones vient pousser la chansonnette, souffre plus de son aspect répétitif, malgré un chant sympathique de l’invité.
Le chant de Dave Padden, en poste depuis dix ans maintenant, n’est pas mauvais non plus, mais on peu reprocher un certain manque d’imagination à ses lignes vocales, notamment dans les morceaux thrash, avec un phrasé souvent haché dans les couplets et avec des refrain-slogans trop nombreux. Heureusement, le chanteur arrive à s’illustrer à certains moments, notamment au début mélodique de "One Falls, Two Rise". Dommage que son talent ne soit pas assez exploité sur ce disque.
Heureusement, le travail est toujours aussi fourni à la guitare. Jeff Waters n’a toujours pas perdu son toucher précis et sa rapidité d’exécution, notamment sur les solos de "No Way Out" ou "Demon Code". On retrouve évidemment son son typique et reconnaissable, notamment dans les solos mélodiques comme sur "Fight The World" et "One Falls, Two Rise".
Avec Feast, Annihilator ne fléchit pas trop et garde une certaine efficacité grâce à un album concis. Malgré une légère perte de vitesse en milieu de disque et des lignes vocales qui auraient gagné à être plus travaillées, les thrashers canadiens s’en sortent avec les honneurs et ne manqueront pas de plaire aux thrashers old school et autres amateurs de vitesse.